Cela s’est passé dans une sorte de grotte qui servait d’étable. Il ne nous viendrait pas à l’idée de célébrer Noël dans une étable… Pourtant c’est là que ça s’est passé… Il faut être Dieu pour avoir des idées pareilles…
Il n’a pas joué au Dieu avec nous…Il ne tient même pas debout tout seul. Il faut le tenir, le nourrir, l’habiller, le changer…Il a voulu avoir besoin des mains d’une mère, de la protection d’un père. Il aurait accepté la tendresse des siens, mais ils ne l’ont pas reçu.
De tous les mystères de la vie du Christ, il n’y en a peut-être pas qui nous touche davantage que ce mystère de Noël. Les paroles du Christ nous les avons entendues si souvent, sans toujours les comprendre d’ailleurs, les gestes du Christ, nous en avons tellement entendu parler qu’ils ne nous surprennent plus tellement. Même sa mort et sa résurrection, c’est trop grand pour que nous arrivions à en saisir l’énormité. Mais Dieu qui se fait petit enfant cela nous touche toujours. Même si nous ne savons pas très bien qui est Dieu, même si nous n’apprécions pas comme il faudrait à quel point il s’est abaissé, parce que nous voyons autour de nous aujourd’hui encore des petits enfants, par là nous arrivons à remonter jusqu’à Celui qui s’est fait petit enfant. Par les plus petits, il nous est donné de remonter jusqu’au plus haut des cieux, parce que le plus haut des cieux s’est fait le plus petit sur la terre, pour que par lui nous puissions remonter jusqu’au plus haut des cieux.
Il n’a pas joué au Dieu avec nous…Dans une étable…On ne pouvait pas descendre plus bas. Comme ça, il ne laisserait personne en dessous. Il vient pour tout le monde… Ce soir, c’est Emmanuel, Dieu avec nous, le Dieu du don et du pardon qui vient chez nous. Il ne demande de comptes à personne et ce n’est pas le moment de ressasser notre indignité et nos péchés. Il vient pour tout le monde. On comprend qu’un tas de gens n’y croient pas : c’est trop beau pour être vrai… Tout ce que nous avons à faire, c’est d’aller vers Lui, source des grâces attendues, les mains tendues, pour recevoir ses dons et son pardon, sa paix et sa joie afin d’en vivre et de les partager autour de nous, maintenant et toujours. Il ne faudrait pas que Noël ne soit qu’une vague fête de l’amitié , avec des cadeaux et un bon repas, pour 24h. seulement. Ce soir, il y a du nouveau. Dieu vient chez nous, pas simplement en passant mais pour y rester. On ne peut pas le laisser dehors. Qu’il rentre chez nous et en nous, alors nous arriverons comme lui à donner et à pardonner, nous arriverons comme lui à apporter la paix et la joie autour de nous. Et pour tous ceux que poursuit leur foi d’enfant comme quelque chose qui leur a échappé et qu’ils voudraient tellement retrouver, alors nous serons peut-être pour eux le signe auquel ils reconnaîtront que c’est bien vrai,
Il y a un Dieu qui les aime,
Il y a un Dieu qui vient pour eux aussi.
Alors ce ne sera plus seulement de quelques églises, à la messe de minuit, mais du coeur de chacun que montera le chant des anges dans la nuit de Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! »