Dimanche des Rameaux                            24 Mars 2024

Après la bénédiction des Rameaux

Pourquoi le Seigneur veut-il entrer triomphalement, dans Jérusalem, monté sur un ânon,  lui qui d’ordinaire est extrêmement discret ? C’est que l’heure est venue pour lui de se révéler comme le  Messie annoncé par leprophète Zacharie : Voici ton roi qui vient vers toi, juste et victorieux, plein de douceur, monté sur une ânesse                                                   et un petit âne…… il proclamera la paix parmi les nations(Zach.9,9,10) Il n’avance pas monté sur un cheval, monture guerrière, mais sur un ânon, symbole de paix et de simplicité. C’est Jésus, doux et humble de cœur (Mt.11,29) mais c’est aussi le Messie envoyé par le Père et annoncé par les prophètes.

Après la lecture de la Passion

Le récit de la passion de Notre Seigneur que nous venons d’entendre nous plonge dans des sentiments contradictoires. D’un côté nous sommes submergés par un profond sentiment de tristesse et de honte, parce que c’est à cause de nos péchés qu’il a souffert tout cela. Mais d’un autre côté, voyant comment les forces du mal ne peuvent venir à bout de l’amour infini de Notre Seigneur, (alors qu’on est entrain de le tuer, Il prie encore pour ses bourreaux : Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font, (Luc 23,34) c’est-à-dire : Vous pouvez me tuer si vous voulez mais moi je vous aime encore), nous sommes émerveillés et remplis d’action de grâces en voyant la puissance de l’amour de Dieu l’emporter sur les forces du mal.

Nous ne pouvons supporter qu’un juste soit persécuté et mis à mort. Notre gêne et notre malaise sont d’autant plus grands que nous avons notre part de responsabilité dans ce crime. Jésus pourrait dire à chacun d’entre nous : J’ai versé telle goutte de sang à cause de toi. C’est bien pourquoi nous ne pouvons pas en rester à des regrets sincères peut-être, mais stériles. Il a fait tout cela pour moi, et moi, que ferai-je pour Lui ?………………………..

D’autre part n’oublions pas que la Passion n’est pas quelque chose qu’il a subi, qui lui a été imposé, mai quelque chose qu’il a voulu. Car ce ne sont pas ses ennemis qui se sont emparés de lui, c’est lui qui s’est livré. Il est monté à Jérusalem sachant ce qui l’attendait. Par trois fois il a annoncé à l’avance à ses apôtres sa passion et sa Résurrection. Et le soir du Jeudi Saint,il leur a bien précisé : Ma vie, personne ne me la prend mais c’est moi qui la donne. (Jean 10,18) Il a voulu, en donnant sa vie, montrer comment la puissance de son amour en dominant les forces du mal allait manifester sa gloire. C’est d’ailleurs pourquoi, parlant de sa Passion et de sa mort imminentes, il a déclaré à ses apôtres ce même soir du Jeudi Saint : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. (Jean 12,23)Pendant qu’on est en train de le tuer, il prie encore pour ses bourreaux : Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. (Luc 23,34) Autrement dit : Vous pouvez me tuer si vous voulez, moi, je vous aime encore. Il a laissé déferler sur lui les forces du mal du péché et de la mort, mais, tel un tsunami, les flots de son amour infini ont recouvert et noyé toutes les forces mauvaises, vaincues définitivement.  

Au cours de cette célébration, nous voyons Jésus face à ces deux triomphes: le triomphe humain de l’entrée à Jérusalem et le triomphe divin de son amour infini dominant les forces du mal. Le revirement de la foule qui exige la mort  du Christ cinq jours seulement après l’avoir acclamé comme roi trahit l’extrême fragilité des triomphes humains.

Par contre le triomphe divin du Seigneur dont l’amour infini est venu à bout des forces du mal, rien ne peut le détruire.  Comme St Paul l’écrit aux Romains : Qui nous séparera de l’amour du Christ ?…Ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les forces des hauteurs, ni celles des profondeurs, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en JCNS. (Rom.8,35,38 ?39)


2 / 2