Dimanche 30 avril

4ème Dimanche du temps pascal – Année A – Jn 10,1-10

« Je suis la porte des brebis. »

Dans l’A.T.,Israël est fréquemment présenté comme le troupeau de Dieu. Le Seigneur lui a suscité des bergers au long des siècles : Moïse, Josué David etc. Mais devant les maladresses et les abus de pouvoir de certains mauvais bergers, le Seigneur finalement a décidé de reprendre les choses en mains « Vous avez laissé s’égarer mes brebis ! mais je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis » (Jer.23,2,3) dit il en Jérémie. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se présente comme le vrai berger qui est venu pour que tout le troupeau ait la vie et l’ait en abondance.……………………………………………Peut-être que cette parabole du Bon Pasteur ne nous dit pas grand chose, parce que des bergers, des moutons, nous n’en voyons jamais, sauf à la télévision dans les publicités pour les fromages de brebis !!! J’ai eu la chance, un jour, dans les Alpes, de rencontrer un berger, de causer avec lui et de voir de près à quoi ressemblait sa vie. Il était seul dans la montagne, loin de tout village, avec ses deux chiens, exposé jour et nuit aux intempéries, sans aucun abri, veillant sans relâche sur son troupeau, le guidant vers les bons pâturages, repérant les bêtes malades, celles qui boitent ou s’éloignent du gros du troupeau. Il se nourrissait surtout de laitages. Une fois par semaine seulement, on lui montait de la nourriture solide du village. Rien à voir avec les bergers légèrement efféminés des images pieuses qui conduisent nonchalamment quelques brebis, des rubans roses autour du cou !!! Et en voyant la vie très rude de ce berger je me suis rendu compte que la parole de Jésus « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jean10,11) n’avait rien d’exagéré.

En remarquant que des brebis qui s’éloignaient dangereusement revenaient vers le gros du troupeau, à la voix du berger qui les rappelait, j’ai compris que l’évangile ne raconte pas d’ histoires, quand il dit que les brebis connaissent la voix du berger et lui obéissent. Mais là où ce berger m’a stupéfié, c’est lorsqu’ il m’a raconté : Je suis venu en train avec un troupeau de 500 bêtes depuis la Provence. Quand les employés de la SNCF ont fait descendre mes bêtes sur le quai de la gare de Modane, j’ai vu tout de suite qu’il en manquait deux !!! J’ai compris alors que les paroles de Jésus : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean10,14) n’ont rien d’ une exagération poétique, mais correspondent à une réalité vraie. Jésus, le meilleur pasteur qui soit, peut, en toute vérité, se comparer à un berger qui prend soin de chacune de ses brebis qu’il appelle par son nom. C’est là ce qui nous touche le plus dans cette parabole: ainsi donc le Seigneur, créateur de l’univers s’intéresserait à chacun, connaîtrait chacun par son nom, veillerait sur chacun, aurait de projets pour chacun, donc pour moi aussi, pour ma famille… Nous avons peine à le croire. Pourtant il nous le disait déjà du temps d’ Isaïe « Ne crains pas, car je t’ai racheté; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi…parce que tu comptes beaucoup à mes yeux, que tu as du prix et que moi, je t’aime. » (Isaïe43,1,4 )

En découvrant cela nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander : Mais, au fait, moi, est-ce que j’écoute sa voix ? Ou bien est-ce que je fais à mon idée, pour le mieux, sans faire de tort à personne, mais en oubliant complètement qu’il a des projets pour moi, pour ma famille,aujourd’hui, cette semaine, ? En cette journée de prière pour les vocations rappelons nous que les vocations ce n’est pas pour les autres. Chacun est appelé par le Seigneur à quelque chose .

Mais comment savoir à quoi il m’appelle, comment reconnaître sa parole, comment identifier sa volonté ? En la cherchant. Et la cherchant dans notre prière, comme St François d’Assise qui, tous les jours, demandait : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » ……..Il n’y aura pas de révélations spectaculaire ni d’apparitions miraculeuses mais le Seigneur va déposer sa réponse à notre prière dans notre esprit et notre coeur. Il faudra donc faire extrêmement attention à nos mouvements intérieurs et au déroulement de nos pensées.Car il y a trois sortes de pensées en nous. Celles qui viennent de nous ou des autres autour de nous, celles qui viennent du démon, on les appelle des tentations, et puis il y a des pensées qui viennent de Dieu. Les pensées qui viennent de Dieu, nous poussent vers le bien et apportent la paix à tous ceux qui, tout bonnement essaient de vivre en chrétiens. Dieu parle à notre intelligence et à notre coeur. Le livre du Deutéronome le disait déjà il y a 28 siècles de cela « La Parole n’est pas au-delà de tes moyens ni hors de ton atteinte. Elle n’est pas dansles cieux qu’il te faille dire :Qui montera pour nous aux cieux, nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Elle n’est pas au-delà des mers qu’il te faille dire : Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher que nous l’entendions pour la mettre en pratique Car la Parole est tout dans tout ce qui me passe près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur). »(Deut.30,11-14)

Une pensée qui vient de Dieu, on la reconnaît à ce que, toujours, elle me touche, soit qu’elle m’apprenne quelque chose sur Dieu que je n’avais pas compris jusque là, soit qu’elle me pousse à faire quelque chose de bien, soit qu’elle me montre quelque chose de bien ou de beau. Cela peut arriver n’importe où et n’importe quand, au cours d’une prière, à la messe, pendant une homélie, ou dans une conversation chez moi, en regardant la télévision, en conduisant ma voiture, en marchant dans la rue. Une autre manière très simple de repérer la présence de Dieu qui nous parle, c’est de chercher ce que moi, ou quelqu’un autour de moi, avons fait de bien pendant la journée. Car il n’y a qu’une source de bien dans le monde, c’est Dieu. Par conséquent chaque fois que quelqu’un dit ou fait quelque chose de bien dans le monde, Dieu est là. Et si pendant la journée trop occupés par autre chose nous n’étions pas en ligne pour entendre ce que nous disait le Seigneur, prenons un moment le soir pour revoir notre journée et relever les messages

Que retenir de tout cela ? 

Le Seigneur est le seul guide capable de nous diriger au long de notre vie. Comme un bon berger, il veille sur chacune de ses brebis. Il nous conduit jour après jour dans le but de nous donner la vie en abondance.Comme St François d’Assise demandons sans cesse dansnotre prière :Seigneur, que veux-Tu que je fasse ?Soyons aussi très attentifs à écouter sa voix en repérant tout ce qui nous a touchés et attirés vers lui au long de nos journées. D’autant plus que d’autres voix de mauvais bergers nous sollicitent : « le bien , le mal, la religion, le masculin, le féminin, tout ça n’existe pas. Ce sont des inventions que la société cherche à vous imposer. Choisissez ce que vous voulez être, ce que vous voulez faire en toute indépendance. Personne n’a le droit de vous imposer quoi que ce soit en ce qui relève de votre vie privée. »Je pense ici aux théories du genre, au wokisme et autres doctrines farfelues qui distillent actuellement leur poison mortel auprès des jeunes dans les écoles et les universités. N’allons pas nous laisser piéger par les idées à la mode. Puissions nous avoir le même bon sens et la même détermination que St Pierre disant à Jésus « Seigneur, à qui irions nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jean6,68)