Dimanche  12  Octobre  2025

(2 Rois 5,14-17)  (2Tim.2,8_13(Luc 17,11-19)

En route vers Jérusalem , Jésus arrive à l’entrée d’un village, lorsqu’un groupe de dix lépreux vient à sa rencontre A cette époque la lèpre n’était pas seulement regardée comme une terrible maladie, mais comme un châtiment divin et celui qui en était atteint était considéré comme en état de péché. La Loi interdisait aux lépreux de pénétrer dans les agglomérations et même d’approcher les personnes croisées en chemin. C’est pourquoi ils restent à distance lorsqu’ils supplient le Seigneur : Jésus, Maître, prends pitié de nous. A cette vue, Jésus leur dit : Allez vous montrer aux prêtres. Selon la Loi, quand un lépreux était guéri, il devait aller se montrer aux prêtres qui, jouant le rôle d’officiers de santé, le déclarait officiellement guéri  et l’autorisait à vivre de nouveau, comme tout le monde, en société. Ici, simplement sur l’ordre de Jésus, alors qu’ils ne sont pas encore guéris, ils partent se montrer aux prêtres, ce qui montre à quel point ils ont confiance que Jésus va les exaucer. Ils montrent là une foi peu ordinaire. Et voilà qu’en route, ils sont guéris.

  L’un d’entre eux, seul parmi les dix, revient alors vers Jésus. Glorifiant Dieu pleine voix, il      se jette  aux pieds de Jésus en lui rendant grâces. Or c’était un Samaritain. Les Samaritains ce sont des Juifs, mais pas de race pure. Depuis 700 ans ils s’étaient séparés des autres Juifs. Ils ne reconnaissaient pas certains livres de la Bible et n’allaient pas prier au temple de Jérusalem. Ils s’étaient construit leur propre temple à Samarie. On ne leur adressait pas la parole, on les méprisait, les regardant comme des bâtards et des hérétiques. Pourtant Jésus est tout heureux de souligner le geste de ce Samaritain : Il ne s’est trouvé que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre grâces à Dieu ? Où ont les neuf autres ? Il ne rate aucune occasionde remettre en place les Juifs orthodoxes qui se croient être, eux et eux seuls, le peuple de Dieu sous prétexte qu’autrefois Yahvé a fait alliance avec leur ancêtre Abraham Ils croient que le salut leur est réservé tandis que les autres peuples, païens de race inférieure en sont exclus. Et surtout ils sont tellement persuadés que leur pratique religieuse leur a fait atteindre la perfection qu’ils refusent d’entendre tout nouvel enseignement. Pour eux Jésus est un impie qui prêche une nouvelle religion ! Toutes les fois qu’il le peut, le Christ souligne la foi des étrangers païens, que ce soit un centurion romain,  une Syrophénicienne ou une Cananéenne face à l’orgueil des Juifs orthodoxes fermés à la Bonne Nouvelle. Petit à petit, il fait ainsi pénétrer dans l’esprit de ceux qui l’écoutent, l’idée que la volonté de Dieu c’est que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, (1Tim.2,4) et pas seulement les Juifs, afin qu’il n’y ait plus qu’un seul pasteur et un seul troupeau. (Jean 10,16)

                                                 Devant tout le monde, il conclut en disant au Samaritain prosterné,  non pas : Relève toi et va, tu es guéri de ta lèpre, mais : relève toi et va, ta foi t’a sauvé. En effet, qu’est-ce qui vient de se passer. Non pas un, mais deux miracles : non seulement le Samaritain a guéri de sa lèpre, mais il a trouvé Dieu. Il a reconnu en Jésus le Messie envoyé du Père. Nous autres en Europe actuellement, nous sommes délivrés de la lèpre qui a complètement disparu, mais avons-nous trouvé Dieu ? Mais avons-nous trouvé le salut ?

De quel salut avons-nous besoin ? Malgré la richesse et le bien-être de la  société qui nous entoure, personne n’est satisfait de la vie qu’il mène. Qu’est-ce qui nous empêche de mener la vie que nous aimerions avoir ? Le mal sous toutes ses formes, les maladies, celles du corps mais surtout celles de l’âme. Les maladies du corps, en gros, la médecine nous permet de nous en affranchir, Mais les maladies de l’âme, l’ orgueil, l’égoïsme, la passion pour l’argent, pour le pouvoir, l’envie, l’ injustice, on ne s’en sort pas Chacun de nous peut dire comme St Paul  je ne fais pas le bien que j’aime et je fais le mal que je n’aime pas. (Rom.7,19) Nous avons besoin de l’aide de Dieu pour sinon pour nous  libérer totalement des maladies de l’âme, du moins pour   en limiter l’impact dans nos vies. Car Lui seul peut changer nos cœurs. Et surtout lui seul peut nous libérer de la mort. Solennellement il nous a dit je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra. (Jean 11,25) Et non content de le dire, il l’a prouvé dans les faits : le matin de Pâques, il ressuscite lui qui est vrai Dieu mais aussi vrai homme. Le matin de Pâques pour la première fois, un homme, comme nous, Jésus Christ, triomphe de la mort et entre dans la vie nouvelle, ressuscitée, éternelle à laquelle nous sommes tous promis, ainsi qu’il l’a bien spécifié: Je veux que là où je suis, ils (mes disciples) soient eux aussi avec moi. (Jean 17,24) En un mot, le salut que le Seigneur vient nous apporter c’est de nous délivrer du mal et surtout de nous faire accéder à la vie éternelle par delà la mort.

Après avoir essayé de voir : le salut, c’est quoi ? reprenons les choses d’une manière moins abstraite. Quelqu’un qui est sauvé,  c’est quoi ? c’est comment ? c’est quelqu’un qui croit que Dieu est un Père qui l’aime,  qui veut son bonheur, qu’il lui a donné la vie, qu’il l’a placé quelque part sur la terre pour faire quelque chose de précis et qu’après sa mort il sera réuni à Dieu avec tous les autres sauvés, dans une vie autre, nouvelle qui n’aura pas de fin. Etre sauvé, c’est avoir trouvé Dieu qui donne sens à sa vie. Tant qu’on n’a pas découvert ça, on rate sa vie, on demeure dans un univers étriqué, coincé dans le traintrain quotidien et les nécessités immédiates. On fait les choses les unes après les autres, au coup par coup, honnêtement peut-être, sans faire de tort à personne, quelquefois ce sont des réalisations impressionnantes, mais on ne sait pas où on est et où on va. Cela fait penser à des fourmis dans une fourmilière. On reste confiné dans son terrier. J’aime ce verset du ps 118 qui dit Fais moi comprendre et je vivrai. Si j’ai la chance d’entendre et de comprendre un peu la parole de Dieu, qui est parole de vie, parole à vivre, alors je découvre tout le sens de ce que je vis parce que je suis en communion avec celui qui est la Voie, la Vérité, la Vie. (Jean 14,6) Nous autres chrétiens, même si nous sommes des sauvés parce que, par grâce, nous avons compris un peu quelque chose du sens de notre vie, ne nous faisons pas d’illusion, il nous reste encore beaucoup à comprendre.  Chaque jour, cherchons à comprendre un peu plus afin de vivre chaque jour un peu mieux et de pouvoir aider ceux qui autour de nous n’ont pas encore trouvé la Voie, le Vérité, la Vie. ne croyons surtout pas que nous soyons supérieurs aux autres, pas du tout, mais il parait qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !!!

Que retenir de tout cela ?

Ces dix lépreux qui se mettent en route pour aller faire authentifier leur guérison par les prêtres, alors qu’ils ne sont pas encore guéris témoignent d’une foi peu ordinaire. En se montrant aussi attentionné pour un Samaritain que pour un Juif, Jésus nous montre qu’il ne tient pas compte de critères de race ou de respectabilité et qu’il ne met personne de côté. Sommes-nous capables d’en faire autant ? Neuf des dix lépreux guéris ont pourtant raté le meilleur, ils ont raté l’occasion de trouver Dieu alors que leur guérison leur donnait l’occasion de prendre Dieu en flagrant délit, en train d’agir dans leur vie. Et nous, chaque fois que quelque chose de bien se produit autour de nous, sommes-nous capables de prendre Dieu en flagrant délit, en train d’agir  dans notre monde ?

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