Jérémie (33,14-16) Paul (Thess. 3,12-4,2) Luc (21,25-28 ; 34-36)
Le Seigneur reviendra à la fin des temps rassembler tous les élus. Il faut nous tenir prêts pour ce jour-là. Voilà ce que nous dit l’évangile d’aujourd’hui.
Après avoir fait un tableau effrayant des évènements terrifiants qui vont s’abattre sur le monde à la fin des temps : la mer et les flots déchainés, des signes dans les cieux, sur la terre les hommes mourront de peur, etc., le Seigneur conclut, c’est étonnant, sur une note optimiste : Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête car votre délivrance approche.. En effet, il reviendra rassembler tous ceux qui lui auront été fidèles au cours de leur vie ici-bas dans un monde nouveau où la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri ni souffrance car le monde ancien aura disparu dit l’Apocalypse,(21,43)
Voilà qui bouscule notre manière de voir les choses. Nous, ce qui retient notre attention, parce que cela nous fait peur, c’est la fin du monde. L’évangile d’aujourd’hui remet les choses en place : la fin du monde, ce n’est qu’une partie du processus de l’avènement d’un monde nouveau lors du retour du Seigneur La fin du monde, il faut la prendre pour ce qu’elle est : un effet secondaire de l’avènement d’un monde nouveau. Exactement comme la destruction des champs de blé mûr n’est qu’un moment dans le processus du triomphe de la moisson, un effet secondaire du triomphe de la moisson. La fin des champs de blé ? Peu importe. Ce qui compte c’est la moisson. La fin du monde ? Peu importe. Ce qui compte c’est le monde nouveau dans lequel il faut nous préparer à rentrer.
D’autant plus que St Mathieu dans son évangile précise Le Fils de l’homme reviendra à la fin des temps dans une nuée avec puissance et grande gloire, (Luc 21,28) pour rendre à chacun selon sa conduite nous dit l’évangile selon St. Mt.(16,27) Il s’agit donc de veiller afin d’être prêt. D’être prêt à quoi ? A rencontrer le Seigneur à la fin de temps ? Oui, mais pas seulement. Comme ce jour-là il rendra à chacun selon sa conduite durant sa vie, veiller afin d’être prêt à rencontrer le Seigneur à la fin des temps demande que l’on veille dès maintenant, à avancer chaque jour avec lui vers ce dernier jour. Comment faire pour marcher avec le Seigneur, chaque jour ? Il ne devrait pas y avoir de problème puisqu’en prenant congé de ses disciples, il a promis : Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. (Mt.28,20)
Malheureusement, nous ne savons pas reconnaître sa présence dans le courant de nos journées. Nous sommes comme les disciples d’Emmaüs qui avancent sur le chemin, pas très gais, se croyant tout seuls alors qu’Il est là, avec eux. Lui est avec nous, mais nous ne sommes guère avec lui. Comme le dit avec humour la boutade bien connue: Mon Dieu, s’il est vrai que vous êtes partout, comment se fait-il que je sois si souvent ailleurs ? Ce n’est pas que nous ne voulions pas le reconnaître, c’est plutôt que nous ne savons pas le reconnaître
Comment remarquer sa présence et marcher avec lui ? En relevant tout ce qu’il y a de bien dans notre vie et dans la vie de ceux qui nous entourent. Parce qu’il n’y a qu’une source de bien dans le monde, c’est Dieu. Donc, chaque fois que quelqu’un quelque part dans le monde, pense, dit ou fait quelque chose de bien, Dieu est là, présent, qui le rend capables de ce bien. Par conséquent, c’est à moi de veiller pour repérer le bien dans le monde et y reconnaître la présence de Dieu…
On nous a appris à faire notre examen de conscience pour repérer le mal que nous avons fait et nous en repentir. C’est très bien et il faut continuer. Mais pourquoi ne regarder que le mal pourquoi ne pas regarder aussi le bien que nous avons fait, remercier Dieu qui nous en a rendu capables, et lui demander de nous aider à continuer à avancer avec lui.
On peut aussi remarquer la présence de Dieu à l’œuvre dans nos journées, à travers les sacrements, en particulier l’eucharistie Qu’est-ce qui se passe à la messe ? Dans l’action de grâces, nous offrons au Père le sacrifice de du Christ : Reçois le sacrifice de ton Fils mort pour nous sur la croix il y a 2.000 ans. Que ce sacrifice nous obtienne aujourd’hui encore le pardon de nos fautes et nous établisse en communion avec Toi. C’est ça l’essentiel de la messe. Mais en même temps nous offrons notre vie, notre travail, à travers le pain et le vin qui ne sont pas symboles du corps et du sang du Christ, mais fruits de la terre et du travail des hommes et nous demandons au Père de consacrer ces offrandes que nous lui apportons pour qu’elles deviennent, pour que nous devenions, le corps et le sang de Jésus Christ Notre Seigneur. Autrement dit la messe nous christi-fie, nous fait christs, nous fait devenir toujours plus un avec le Christ. En sortant de notre messe du dimanche, nous repartons à nos occupations avec le Christ. Et de semaine en semaine nous avançons ainsi, prêts pour la rencontre finale avec le Seigneur qui nous attend parce qu’il veut que là où il est, nous soyons nous aussi avec lui. (Jean17,24)
Que retenir de tout cela ?
Veiller afin d’être prêts à la rencontre avec le Seigneur à la fin de temps demande que l’on veille dès maintenant à marcher avec lui chaque jour vers cette rencontre finale. Comment faire pour marcher avec lui chaque jour ? Il n’y a pas de problème puisque, il nous l’a dit : Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt.28,20) L’ennui, c’est que nous ne savons pas repérer sa présence à nos côtés. Il faudrait nous exercer à repérer sa présence à travers le bien que nous faisons ou que d’autres font autour de nous. Comme Dieu est la seule source de bien dans le monde, il est là dans tout ce qui se pense se dit ou se fait de bien dans le monde.
Il est là encore à travers les sacrements, en particulier l’Eucharistie qui renforcent notre union avec lui inaugurée le jour de notre baptême et nous permettent d’avancer avec lui jusqu’au jour où il nous accueillera définitivement.
Ces temps-ci, les textes de l’Ecriture nous parlent souvent des bouleversements de la fin des temps. Pourtant cela ne peut pas nous effrayer. Ce serait offenser Dieu que d’en éprouver de la crainte. Il n’a pas créé le monde dans le but de le détruire ensuite car je suis Dieu et pas homme et je n’aime pas à détruire nous dit-il par la bouche du prophète Osée (Osée11,9) Il n’a pas créé les hommes dans le but de les exterminer ensuite. Ils seront son peuple et lui sera le Dieu qui est avec eux. (Ap. 21,3) dit encore l’Ecriture.