Uncategorized

Dimanche  6  Avril  2025

5e dimanche de carême année C (Isaïe 43,16-21)  (Phil.3,8-14)  (Jean 8,1-11)

Les Pharisiens amènent à Jésus une femme surprise en situation d’adultère et l’interrogent : la Loi de Moïse dit qu’il faut lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? La démarche des Pharisiens relève d’un souci de justice : il convient de respecter la Loi. Il n’y a plus de vie possible en société si on ne respecte plus les lois. Personne ne le conteste et Jésus non plus. Seulement il évalue différemment les choses. Pour les Pharisiens, ce qui compte, c’est la Loi, qu’elle soit respectée. Pour Jésus, ce qui compte, ce sont les personnes, qu’elles soient sauvées, restaurées dans une vie digne et honnête. Pour lui, dans le cas présent, ce ne serait  pas assez de venger la Loi bafouée en imposant une sanction, Il veut aller jusqu’à relancer la femme adultère, dans une vie droite en lui accordant le pardon. Pour les Pharisiens, il n’y a pas d’autre solution que la sanction. C’est pourquoi ils posent la question à Jésus : la Loi de Moïse dit qu’il faut lapider les femmes adultères. Et toi, que dis-tu ? Mais derrière leur souci légitime du respect de la Loi, se cache un piège. Si Jésus répond : Non il ne faut pas lapider ces femmes-là, alors il ne respecte pas la Loi de Moïse et se range parmi les impies, s’il dit oui, il faut lapider ces femmes là comme le prescrit la Loi de Moïse, alors il doit cesser de prêcher un enseignement nouveau qui sème le trouble parmi les croyants. Apparemment le dilemme est imparable.

Mais Jésus ne se laisse pas enfermer dans ce dilemme. Pour lui la solution, ce n’est pas la sanction, mais la conversion, fruit du pardon accordé à un vrai repentir.  Pourquoi la solution n’est-elle pas la sanction ? Parce que, même si la crainte de la sanction peut retenir celui qui est tenté d’enfreindre la loi, cela ne résout pas le problème, cela ne fait que le repousser. Dès que les représentants de l’autorité ne sont plus là, les adultères, les voleurs, et les malfaiteurs en tout genre récidivent. La vraie solution c’est que les adultères, les voleurs et les malfaiteurs en tous genres se convertissent. Or qu’est-ce qui peut amener à la conversion ? D’abord et avant  tout, le repentir. Prenant conscience  du mal commis, on le regrette et on décide de changer de conduite. On voit très bien les deux temps du repentir chez le fils prodigue quand il dit : J’irai vers mon père et je lui dirai : père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Par ces paroles il reconnaît sa faute et exprime le regret de sa conduite passée. Et il ajoute : Traite-moi comme un de tes ouvriers. Il exprime là sa volonté de changer de conduite. Désormais, il veut cesser de mener une vie de plaisir et se remettre au travail sous les ordres de son père. Du simple repentir, il passe à la vraie conversion. En plus de la contrition et du regret du passé, il y a la décision de changer et de faire autrement à l’avenir.

Mais plus encore que le repentir, ce qui permet d’arriver à la conversion, c’est le pardon accordé par le Seigneur au pécheur. Car, ainsi qu’il est dit en Ézéchiel, le pardon donné par le Seigneur, en plus d’effacer le péché, donne un cœur nouveau au pécheur et lui donne la force de changer de vie :  Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau……je mettrai mon esprit en vous et JE FERAI QUE vous marchiez selon mes lois et que vous observiez mes coutumes. (Ez.36,2-,27)Le pécheur pardonné est dynamisé. En nous donnant son pardon le Seigneur transfère son cœur dans le nôtre. Nous avons désormais la force de changer de vie.

Les scribes et les pharisiens, un peu dépités de voir que Jésus ne répond pas à leur question le relancent pour qu’il se prononce. Apparemment le Seigneur avait laissé tomber l’affaire et écrivait

sur le sol avec son doigt. Finalement  il se redresse et leur répond en les renvoyant à leur conscience d’une phrase devenue une expression proverbiale  Que celui qui est sans péché,  lui jette  la première pierre, puis il  se remet à écrire sur le sol.Complètement désarçonnés, un par un les scribes et les  pharisiens quittent le terrain. Aucun d’entre eux n’ose condamner la femme qui reste seule avec Jésus. Ce dernier conclut le débat : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. En même temps qu’il l’acquitte, Jésus invite  la femme à la conversion. Il n’est pas venu pour juger mais pour sauver ce qui était perdu. Nous qui lisons cet évangile aujourd’hui nous sommes invités, comme la femme, à ne pas nous enfermer dans le passé même pour regretter le mal qu’il pourrait abriter, mais à marcher désormais vers l’avant, dans l’avenir, avec le Christ. D’ailleurs, Isaïe dans la première lecture nous donnait la même consigne : ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé Et St Paul dans la deuxième lecture insistait lui aussi Oubliant ce qui est en arrière,   c’est-à-dire mon passé de pharisien, et lancé vers l’avant je cours vers le but…auquel Dieu nous appelle …dans le Christ Jésus.

Pour nous aujourd’hui, l’objectif est clair : en ce temps de carême, il s’agit de regarder le Christ, afin de mieux le connaître, l’aimer et le servir et non pas nous tourner vers nous et perdre notre temps à ressasser nos faiblesses et nos péchés, même pour les regretter Le carême n’est pas un moment où il faut lutter contre nos défauts et ses péchés en vue d’améliorer notre standing spirituel, c’est un moment où il faut lutter contre ses défauts et nos péchés  en vue d’être plus comme le Christ, davantage en communion avec lui. Le but, ce n’est pas moi, mon standing spirituel, c’est le Christ,  ma communion avec lui.

Que retenir de tout cela ?

Devant la femme adultère qui a transgressé la Loi, les scribes et les Pharisiens veulent sauver la Loi. Le Christ lui, veut sauver la femme. La justice des pharisiens est une justice de règlement de comptes, qui fonctionne à coups de sanctions et tournée vers le passé. La justice de Jésus est une justice de miséricorde qui fonctionne à coups de pardon et tournée vers l’avenir.

Le pardon du Seigneur n’est pas une simple décision par laquelle  le Seigneur déciderait d’oublier nos fautes et d’effacer  nos péchés passés. En plus de cela, en nous pardonnant, Christ transforme notre cœur, il  nous donne un cœur nouveau, un esprit nouveau, il transfère son cœur dans le nôtre. Forts de la force du Christ, nous pouvons repartir dans un avenir nouveau. Le pardon du Seigneur, c’est un geste d’amour qui nous ré-unifie avec lui, sans que nous l’ayons mérité, par conséquent en toute injustice. Le pardon, c’est l’injustice de l’amour.

Mais nous ne pouvons pas nous contenter  d’applaudir le Seigneur qui nous pardonne encore et toujours sans jamais se décourager devant nos rechutes. Nous aussi nous devons pardonner à ceux qui nous font du tort. Le Seigneur est clair sur ce point. Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes. (Mt.6,14)

Dimanche  30  mars  2025

4e dimanche de carême année C (Josué 5, 9a, 1-41)  (2Cor.5,17-21)  (Luc 15,1-3. 11-32)

Les pharisiens et les scribes avaient de bonnes raisons de récriminer. Ils trouvaient les manières de faire de Jésus choquantes. Il adressait la parole à des dissidents comme les Samaritains, il s’approchait d’intouchables comme les lépreux, il fréquentait les pécheurs et mangeait à leur table. Par contre, il critiquait durement les prêtres, et s’en prenait souvent aux docteurs de la Loi et aux  pharisiens, pourtant observateurs minutieux des moindres prescriptions de la Loi. Un tel non-conformisme ne pouvait que   provoquer des réactions de méfiance sinon d’hostilité.

De plus on en était resté à la prédication de Jean Baptiste qui annonçait la venue du Messie comme celle d’un justicier sévère. Il apostrophait ses auditeurs sans ménagements : Bande de vipères repentez-vous, déjà la cognée est à la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. (Luc 3,7,9) Jésus au contraire délivrait un message de miséricorde et de réconciliation. Il enseignait que Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. (Jean 3,17), il expliquait  que le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19,10) et qu’il y avait plus de joie au ciel pour un pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. (Luc 15,7) Avec la parabole de l’enfant prodigue, il va essayer, une fois encore, de faire comprendre qu’il n’est pas venu pour condamner mais pour sauver et rattraper ce qui était perdu.

Le fils prodigue ne vole rien à personne. Il demande à son père la part d’héritage qui lui revient. Son père la lui remet. Tout cela est légal. Mais sa démarche du fils prodigue n’en est pas moins profondément choquante. Emporté par un égoïsme sans retenue, il ne pense qu’à lui, il ne pense qu’à satisfaire tous ses désirs, à s’accorder tous les plaisirs dont il a envie, en toute indépendance, sans s’occuper de personne. Il se moque pas mal de laisser tout le travail de la ferme à son père et à son frère, il n’a pas une pensée pour sa mère dont l’évangile ne nous parle pas mais qui devait être bien malheureuse de voir son enfant quitter la maison. Une fois parti, il dépense tout ce qu’il a à faire la fête, et son argent épuisé, il se retrouve dans une misère noire, réduit à garder les cochons, ce qui pour les  Juifs est le comble de la déchéance, le porc étant pour eux un animal impur. Alors  il décida de rentrer chez lui et de  demander pardon à son père : je dirai à mon père : j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils …et St Luc explique il rentra en lui-même et se dit les ouvriers de mon père on du pain à satiété et moi je meurs de faim.

Qu’est-ce ce que cela veut dire exactement il rentra en lui- même ? je trouve le texte de l’évangile en malgache plus clair qui dit : izay vao nody ny sainy c’est-à-dire mot à mot  à ce moment là, son intelligence lui est revenue, autrement dit : il retrouve ses esprits. Ce qui laisse entendre que lorsqu’on se laisse emporter par la tentation, on n’est plus soi-même, on a perdu son bon sens et son jugement, on est hors de soi, le démon nous plonge dans un monde d’illusions et quand on se convertit on revient dans le monde réel. C’est bien ce qui est arrivé au fils prodigue. Le démon l’a trompé, lui faisant miroiter la perspective d’une vie de plaisir, bien plus attirante que de labourer les champs ou de nettoyer les étables, mais en lui cachant la grossièreté de sa conduite, la peine qu’il cause aux siens en les quittant et surtout le fait que sa vie de plaisir n’aura qu’un temps et qu’une fois qu’il aura dépensé tout son argent  il se retrouvera dans la misère Il a réussi à lui faire perdre son bon sens et son jugement. Mais quand il se convertit, le prodigue retrouve ses esprits et rejoint le monde réel.

                                                         Il s’attendait, bien sûr, à se faire accueillir fraîchement par son père qui lui ferait des reproches mérités. Mais les choses se passent tout autrement. Il est encore loin de sa maison lorsque son père, l’aperçoit et , pris de pitié, court se jeter à son cou. Le fils prodigue n’a même pas le temps de finir son petit discours d’excuses, à peine a-t-il commencé à demander pardon, que son père lui coupe la parole et l’embrasse, appelle ses serviteurs et le malheureux prodigue en haillons, pieds nus, misérable, se retrouve habillé de neuf, des sandales aux pieds, son père lui passe même un anneau au doigt, signe qu’il est réintégré dans la famille et restauré dans sa dignité de fils. Et tout le monde passe à table pour le festin des retrouvailles. Le message est clair. Jésus veut nous faire comprendre l’attitude de notre Père du ciel. Blessé par nos offenses, loin de ressasser sa rancœur et de guetter la première occasion pour nous punir,  il est malheureux de voir la misère dans laquelle nous plongent  nos errances. Il le disait déjà en Jérémie : Est-ce bien moi qu’ils blessent avec leurs péchés, n’est-ce pas plutôt eux-mêmes pour leur propre confusion ? C’est pourquoi, tel le père du prodigue  dans la parabole, il guette notre  premier mouvement de repentir  pour nous pardonner et nous faire rentrer à nouveau dans l’intimité familiale.

Mais la parabole ne s’arrête pas là. L’apparition du fils aîné vient troubler l’atmosphère euphorique et gâcher la fête. En entendant la musique et les danses célébrant le retour de son frère, il se laisse emporter par la colère et la jalousie. Il refuse de se joindre à la fête. Il trouve injuste qu’on fasse la fête pour le retour de son frère, alors que son père n’en a jamais fait autant pour lui qui a toujours été un fils obéissant et dévoué. C’est vrai qu’il s’est toujours conduit mieux que son frère. Mais est-ce que cela lui donne le droit d’exiger quoi que ce soit de son père ? Il n’a pas mérité d’être le fils de son père. Son père lui a donné la vie sans qu’il y soit pour quelque chose. Dans son amour et sa tendresse, son père l’a accueilli dans la chaleur du foyer et lui a toujours donné accès à tout. Avec raison il peut lui dire : Tout ce qui est à moi est à toi. Moi, ton père, je t’ai tout donné. Tout ce que tu as, tu l’as reçu de moi. Tu n’as aucun droit à exiger de moi quoi que ce soit. A travers le comportement du fils ainé, c’est celui des Pharisiens que le Christ condamne ici. Les Pharisiens estiment que compte tenu de leur observation scrupuleuse des moindres prescriptions de la Loi, ils ont le droit d’exiger de Dieu quelque chose en retour. Pour nous aujourd’hui, cela veut dire que nous non plus, nous ne pouvons jamais nous considérer comme des justes, ayant des droits et pouvant exiger du Seigneur quelque chose en retour. Si nous sommes des gens honnêtes et d’assez bons chrétiens, nous le devons surtout au Seigneur qui nous en rend capables. Rappelons-nous la parole de St Paul : Qu’avez-vous que vous n’ayez reçu ? Et si vous l’avez reçu, pourquoi vous enorgueillir comme si vous ne l’aviez pas reçu ? (1Cor.4,7)

Que retenir de tout cela ?

L’histoire de l’enfant prodigue nous permet de découvrir comment dans la tentation le démon, menteur et père du mensonge, comme dit st Jean (8,44) nous fait perdre notre bon et notre jugement et nous plonge dans l’illusion. tandis que  la conversion au contraire, nous ramène dans la vérité du réel.

Mais le  but principal de Jésus à travers cette parabole est de nous faire réaliser que notre Père du ciel nous aime d’un amour inconditionnel. Sans jamais se lasser, toujours, il est prêt à passer par-dessus nos manquements. Il n’a pas envoyé son Fils parmi nous pour mener une expédition punitive mais pour sauver ce qui était perdu Au moindre signe de repentir de notre part, comme le père de l’enfant prodigue qui guette le retour de son fils au bord du chemin, il vient au-devant de nous pour nous réintégrer dans la tendresse de l’intimité familiale. Nous sommes confus et émerveillés d’être aimés à ce point, malgré nos offenses et nos infidélités. Il demeure celui qui nous disait déjà dans Jérémie Je ne cesserai pas de vous faire du bien. Je trouverai ma joie à vous faire du bien. (Jr 32, 40,41)

Notre sœur la cendre 5 mars 2025

1 / 2

Homélie Cendres 2025

Chers frères et sœurs,  

Ce matin j’ai fait un petit feu de buis dans mon jardin pour préparer les cendres !

Et lorsque les rameaux se sont enflammés j’ai pensé à ce grand feu que nous ferons dans 40 jours pour la vigile pascale, accompagnant les catéchumènes pour le grand jour de leur baptême.

Ça y est, nous y sommes, c’est le carême ! Le chemin de conversion qui nous conduira à Pâques s’ouvre aujourd’hui.  

En effet, dans un instant nous recevront un peu de cendre sur le front et nous entendrons la parole : Convertis-toi et crois à l’Evangile !

Notre sœur la cendre pour parler comme St François est bonne conseillère : elle nous dit tu vois ce que je suis, eh bien dans peu de temps tu seras comme moi. Autrement dit dépêche-toi de te convertir, de vivre l’essentiel car notre sœur la mort arrive vite !

Mais qu’est-ce que la conversion ?

La conversion, ou metanoïa, dans les Evangiles, « c’est un mouvement de retournement de tout l’être vers Dieu », comme quelqu’un qui de nouveau regarderait le visage de celui à qui il tournait le dos parce qu’il était fâché. Il s’agit non seulement de tourner son regard vers Dieu mais tout son être, c’est à dire revenir à Dieu de tout notre cœur, comme disait le prophète Joel dans la première lecture.  

Et c’est là que l’évangile que nous venons d’entendre peut nous aider. Nous sommes dans le sermon sur la Montagne dans l’Evangile de Matthieu. Jésus parle à ses disciples de ce qui est essentiel pour lui. Et s’il y a quelque chose qui est important pour Jésus c’est d’être vrai, et libre…Se libérer du regard des autres.

Jésus nous parle de l’aumône, le fait de partager avec ceux qui ont besoin, de la prière et du jeûne qui étaient à son époque les trois pratiques fondamentales de la religion juive.

Le Père nous voit dans le secret et le carême est fait pour être avec lui dans le secret du cœur.  

Mais comment revenir à lui?

Par la prière d’abord. La prière c’est regarder Jésus, le visage du Père, le regarder tellement pendant ces 40 jours que nous l’aimerons davantage et que nous lui ressemblerons à force de le regarder, alors se dissipera notre laideur et reviendra sur notre visage la joie d’être aimé. Comment le regarder ? En lisant


2 / 2

une page d’évangile chaque jour et en contemplant sa manière d’être, de parler, d’agir, ou bien en contemplant une icône ou répétant pendant la journée une parole de psaume, une parole de l’Evangile qui exprime ce que nous portons dans le coeur…Je vous promets que si vous faites cela vous ne serez plus les mêmes à Pâques…Qui regarde vers Dieu resplendira…

Faire ainsi c’est revenir à Dieu de tout notre cœur, comme disait le prophète Joel, c’est déchirer son cœur et non pas ses vêtements.

Ensuite à chacun de voir ce qui sera meilleur l’aider

-Ce pourra être se libérer de ces réflexes qui viennent de la peur de manquer, ou de la peur du vide qui nous conduisent à nous remplir de ce qui nourrit mal : nourriture, informations, écrans, relations superficielles sur les réseaux. Cette peur fondamentale qui nous empêche si bien d’être en relation à Dieu : c’est le sens du jeûne, découvrir que je peux me remplacer tout cela par l’écoute de la parole (cf Mt 4,4)

l’aumône, c’est-à-dire le partage m’aidera aussi à revenir à Dieu, parce que lui-même est amour, don de soi, partage. Partager de l’argent, mais si on n’en a pas il y a encore beaucoup de richesses que l’on peut partager : un sourire, passer un coup de fil à une personne qui en a besoin, partager de son temps pour rendre service.

Tout cela fera grandir la joie dans ma vie.  

Amen


Dimanche 26 janvier 2025

(Néhémie 8,2-4a.5-6,8-10) (1Cor.12,12-14.27) (Luc1,1-4 ; 4,14-21)  

La deuxième partie de cet évangile nous rapporte la première prédication de Jésus à Nazareth tandis que dans la première partie St Luc nous parle de sa décision d’écrire son évangile J’en profite pour retracer avec vous l’histoire de la composition des quatre évangiles par St Mt, St Marc, St Luc et St Jean.

Dès qu’ils eurent reçu l’Esprit Saint à la Pentecôte, les apôtres commencèrent à annoncer partout l’Evangile. Il n’y avait pas encore de texte écrit. Ils rapportaient de mémoire ce que leurs yeux avaient vu et ce que leurs oreilles avaient entendu. Mais bientôt le nombre de fidèles augmentant considérablement, le nombre des prédicateurs s’accrut aussi et beaucoup d’entre eux n’étaient pas des témoins oculaires ayant suivi Jésus. Pour éviter les erreurs et les inexactitudes, on a donc commencé à écrire des petits résumés d’abord concernant seulement la Passion et la Résurrection, puis, pour répondre aux questions de nouveaux convertis qui voulaient toujours en savoir davantage sur Jésus, on a mis par écrit  les principaux enseignements de Jésus et le récit de certains de ses miracles, c’est ce qui a donné les évangiles que nous connaissons aujourd’hui. Les convertis venant de milieux différents, il fallait présenter l’enseignement du Christ de manière adaptée à leur culture et à leur mentalité particulière. Aux Juifs qui se convertissaient, il fallait expliquer bien clairement que l’enseignement de Jésus ne détruisait pas celui de la Loi et des prophètes mais en réalisait l’accomplissement. C’est pourquoi St Matthieu qui écrit son évangile pour eux cite 53 fois l’A.T., plus que les trois autres évangélistes réunis, afin de souligner : ceci s’est passé afin que se réalise telle parole de tel prophète. St Marc qui écrit son évangile pour des convertis venant de milieux Romains et St Luc qui écrit le sien pour des convertis de culture grecque, écrivirent eux aussi un évangile rapportant l’ensemble de l’enseignement de Jésus et de ses miracles ainsi que les détails principaux de sa vie, mais adapté aux besoins de leur public respectif et sans trop citer les Ecritures juives que leur public ne connaît guère.

Selon les exégètes (spécialistes de l’Ecriture Sainte) Mt et Luc écrits vers les année 80,90, se seraient inspirés de l’évangile de Marc écrit quelques années auparavant vers les années 65,70 et d’une autre source aujourd’hui disparue. Ce qui explique qu’on peut relevcr 330 versets communs aux évangiles de MT, Marc et Luc . On les appelle synoptiques parce que ces trois évangiles  présentent de grandes ressemblances. Le quatrième évangile, écrit par St Jean dans les toutes dernières années du premier siècle, donne un écho de l’enseignement du Christ plus personnel. St Jean rapporte  de nouveaux récits qu’on ne trouve pas chez Mt. Marc ou Luc, mais ne se croit pas obligé de répéter ce que les rois autre évangiles ont déjà exposé. C’est ainsi qu’il consacre cinq chapitres à la veillée du Jeudi Saint, beaucoup plus que les autres évangiles,  racontant  longuement le lavement des pieds dont ne parlent pas les autres évangiles, mais il ne rapporte pas l’institution de l’Eucharistie déjà  mentionnée par les trois autres évangiles.

Quel était le but exact des auteurs lorsqu’ils ont écrit leur évangile ? Ils voulaient présenter un exposé de l’enseignement de Jésus sur la base  d’informations précises, comme le souligne St


Luc, afin que les catéchumènes  puissent bien se rendre compte de la solidité des enseignements reçus (Luc 1,4)  …pour qu’ils croient que  Jésus est le Christ , le Fils de Dieu et pour que, en croyant ils aient la vie en son nom. (Jean 20,31) Il ne faut donc pas chercher dans les évangiles une biographie racontant toutes les péripéties de la vie de Jésus. Ils nous disent très peu de choses sur son enfance et sur les années qu’il a passées à Nazareth  qu’on appelle la vie cachée de Jésus. Ils ne nous parlent que  de l’enseignement qu’il a donné et des miracles qu’il a fait au cours des trois années de sa vie publique. Et encore ils ne nous donnent pas   un compte rendu exhaustif de tout ce qu’il a dit, ni de tous les miracles qu’il a accomplis.  St Jean le dit d’ailleurs explicitement vers la fin de son évangile : Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres miracles qui ne sont pas rapportés dans ce livre. (Jean 20,30)

Voilà donc ce que sont les évangiles, pourquoi et comment ils ont été écrits.

Dans la deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus, qui est entré dans la synagogue de Nazareth lit pour l’assemblée un passage du prophète Isaïe : L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Après quoi, s’étant assis, il ajoute : Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. Sous-entendu parce qu’il parle de moi. Il ne le dit pas ouvertement, mais il laisse entendre qu’il est le Messie La suite de l’évangile que nous ne lisons pas dans la liturgie d’aujourd’hui nous rapporte que les auditeurs d’abord ravis d’entendre les paroles de Jésus commencèrent à s’opposer violemment à lui : N’est-ce pas là le fils de Joseph ? Sous-entendu : pour qui se prend-il ? Et comme ils voulaient s’en prendre à lui, Jésus dût partir précipitamment. Cela montre que même des croyants a priori bien disposés n’arrivent pas à se libérer de leurs préjugés ce qui peut les amener jusqu’à rejeter Dieu. Pour les gens de Nazareth, le Messie ne pouvait pas être un charpentier de village. Dieu, ils étaient pour, le Messie, ils étaient pour, mais à condition qu’il soit comme ils se l’imaginaient. Mais Dieu dépasse tout ce qu’on peut penser  ou dire de lui, comme l’exprime très bien une hymne attribué à St Grégoire de Naziance : O Toi, l’au-delà de tout… Quel langage te dira ? Aucun mot ne t’exprime. A quoi l’esprit t’attachera-t-il ? Tu dépasses toute intelligence.

Aujourd’hui encore, malgré toute notre bonne volonté de croyants sincères nous restons prisonniers de bien des préjugés qui handicapent notre manière de pratiquer notre religion. Pensez à la façon dont nous catholiques romains restons scotchés sur la forme actuelle du sacerdoce comme si c’était un dogme de même ordre que la Trinité ou l’Incarnation !   A l’idée qu’il puisse y avoir des prêtres mariés, les cheveux de  bien des chrétiens se dressent sur leur  tête, alors qu’il y a déjà dans l’Eglise catholique de rite maronite des prêtres mariés et que théologiquement rien ne s’oppose à l’ordination de prêtres mariés ni d’ailleurs à l’ordination de femmes. On met sur le même plan le respect qu’on peut avoir pour les  coutumes culturelles d’une époque et le respect qu’on doit avoir pour les dogmes éternels. Il y a, de nos jours, une manière de s’accrocher au passé qui hélas, ressemble fort à l’attitude des prêtres, des scribes, des docteurs de la Loi et des pharisiens profondément hostiles au Christ parce qu’il renouvelait l’enseignement de l’Ecriture et de la Tradition. Dans l’Evangile, le Christ bouscule l’immobilisme de L’Eglise de son temps. Chaque fois qu’on veut le retenir quelque part, le Seigneur refuse et invite les siens à repartir, à aller de l’avant : Allons ailleurs dans les bourgs voisins pour que j’y prêche aussi l’évangile.


(Marc 1,37 ) Fidèle à la manière de faire du Christ, L’Eglise a toujours évolué au long des âges et continue d’évoluer. Regardez combien notre façon de participer à la messe s’est considérablement améliorée par rapport à ce qu’elle était il y a cinquante ou quatre-vingts ans.

(Marc 1,37) Je ne sais pas, vous ne savez pas, personne ne sait ce que l’avenir nous réserve. Mais il y aura encore certainement des changements, des réformes, des changements dans notre manière de croire, de prier. Et alors ? Pas de quoi s’affoler. Le Christ va de l’avant. Si nous prétendons être des siens, allons nous aussi de l’avant, avec lui.

.  


4°Dimanche de l’Avent,  22  Décembre 2024.

Michée (5,1-4a)  Heb. (10,5-10)  Luc (1,39-45)

Elizabeth était âgée et elle allait accoucher. Elle avait besoin d’aide. Marie, sa cousine n’a pas hésité. Elle a traversé tout le pays, du Nord au Sud, de Nazareth en Galilée jusqu’au village d’Aïn Karin  en Judée où habitait Elizabeth. Elle a l’a trouvée rayonnante ! Celle qu’on méprisait parce qu’elle était stérile, voilà qu’elle attendait un enfant ! Ne pas avoir d’enfant était considéré comme une honte ou un châtiment. Dans toutes les familles juives, les enfants étaient regardés comme une bénédiction divine. Et puis surtout comme chacun vivait dans l’attente du Messie, les époux qui avaient des enfants, pouvaient se dire ; peut-être que nous ne verrons pas le  Messie, mais notre descendance, elle, le verra.

Anne et Zacharie étaient un cas à part. On avait vu Zacharie qui était prêtre sortir un jour du temple où il officiait,  fort troublé et devenu soudainement muet. En communiquant par gestes ou par écrit il avait expliqué qu’il avait eu une vision : pendant qu’il officiait un ange lui avait annoncé la naissance d’un fils. Tout le monde était au courant………………….. Marie, Zacharie, Anne, des gens ordinaires, des villageois comme les autres. Les voilà désormais bien en vue, sortis de l’anonymat par le Seigneur qui les appelle à une destinée tout à fait extraordinaire. Lorsqu’ils prennent conscience de ce qui leur arrive, ils laissent éclater leur joie qui s’exprime encore aujourd’hui dans ce qu’on appelle le cantique de Zacharie et le Magnificat.

Mais devant la destinée hors du commun de Marie, d’Anne et de Zacharie, je crains fort que nous en tirions la conclusion fausse qu’une vocation c’est toujours l’histoire d’un homme ou d’une femme que le Seigneur met à part  pour un destin hors du commun, tandis que la masse des autres serait laissée de côté. Comme si notre Père du ciel avait des projets pour certains de ses enfants qu’il appellerait à une tâche spéciale tandis qu’il ne s’occuperait pas des autres ! Impensable ! Sans le dire tout haut, au fond, nous pensons que la vocation c’est toujours et uniquement vocation au sacerdoce ou à la vie religieuse. D’ailleurs, c’est un fait, lors des journées de prières pour les vocations on ne prie que pour les vocations sacerdotales et religieuses. Les prêtres, les religieux, les religieuses seraient-ils les vrais enfants de Dieu ceux pour qui il a des projets tandis que les laïcs, seraient des enfants de Dieude second choix , pour ne pas dire des bâtards ! Quelle horreur ! Notre Dieu est un Père. Même les pères de la terre ont le souci de tous leurs enfants. Ils n’en laisseraient jamais un de côté. A plus forte raison notre Père du ciel. Il a des projets pour chacun d’entre nous.

Zacharie, un ange lui est apparu. Marie, l’ange Gabriel lui a annoncé ce qui allait advenir, St Paul a été jeté à bas de son cheval lors d ’une vision sur le chemin de Damas. Est-ce que cela veut dire que toute vocation doit se dérouler dans le cadre d’un scenario spectaculaire ? Pas du tout, mais on peut être tenté de le croire. Or, c’est un fait, les vocations se déroulent de manière beaucoup plus discrète. Concrètement, comment ça se passe ?  La plupart du temps, c’est une parole qui touche profondément la personne qui est appelée et elle comprend qu’elle doit orienter sa vie dans telle ou telle direction. Comment se fait-il que si peu de personnes se sentent appelées ?  A mon avis, c’est parce que nous ne croyons pas vraiment que le Seigneur communique  et de façon habituelle, avec chacun d’entre nous. Facilement nous pensons qu’il ne parle pas à des gens insignifiants  comme nous, nous voyons Dieu comme le PDG d’une énorme multinationale qui ne peut pas avoir de relations personnelles  avec chacun de ses employés et non pas comme un Père qui a des projets pour chacun de ses enfants. Comme  on pense qu’il n’y a rien à entendre, , parce qu’il ne communique guère avec de gens simples comme nous,on ne cherche pas à écouter. Voilà pourquoi si peu de personnes se sentent appelées. Concrètement que faudrait-il faire ?  Où est le problème ? Ce n’est pas le Seigneur qui n’appelle pas, c’est nous qui n’entendons pas. Concrètement que faut-il faire pour arriver à repérer les appels du Seigneur ?  

D’abord raviver notre foi en Dieu, Père qui s’intéresse à moi comme à n’importe lequel de ses enfants.et non pas comme le PDG d’une multinationale qui ne peut pas s’intéresser à chacun de ses employés. Et ensuite se mettre à l’écouter et à l’interroger, comme    St François d’Assise qui demandait fréquemment dans sa prière : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Nous pourrions faire cette prière tous les matins au départ de nos journées, car chaque jour, le Seigneur espère de nous quelque chose. Ne rêvons  pas de visions ou d’ apparitions. Le Seigneur vient au fil de nos idées nous tentant d’aller vers le bien comme le diable vient au fil de nos idées nous tenter d’aller vers le mal. Généralement nous savons reconnaître après avoir fait une mauvaise action : le diable m’a tenté. Comment se fait-il que nous acceptions que le diable intervient  dans nos vies pour nous tenter de faire le mal et que nous n’acceptions pas que le Seigneur puisse intervenir lui aussi pour nous tenter de faire le bien ? Ne disons pas trop vite ; mais non, ces idées là, ça ne vient pas de Dieu, ça vient de mon imagination. Il ne faut pas prendre les vessies pour des lanternes. D’accord. Mais ce  n’est pas une raison pour prendre prendre les lanternes pour des vessies.

Que retenir de tout cela ?

Dans son amour pour nous, le Seigneur appelle chacun d’entre nous à une tâche précise ici-bas. Il ne laisse personne de côté. Chacun de nous fait l’objet d’une vocation. Il est donc capital pour chacun de discerner sa vocation, sous peine de passer à côté de sa. Prions le Seigneur avec le psaume : Fais-moi comprendre et je vivrai. (Ps.118,144) Fais-moi comprendre ce que Tu attends de moi et je vivrai à plein, comprenant l’importance, l’envergure et la valeur de ma vie.

Des apparitions, des visions, des miracles accompagnent certaines vocations dans la Bible. Cela ne veut absolument pas dire qu’une vocation ne peut voir le jour que dans le cadre d’apparitions,  de visions ou de miracles spectaculaires. La plupart du temps une vocation naît d’une pensée que le Seigneur fait éclore dans le secret du cœur de celui qu’il appelle et le conduit à orienter ses décisions..

 Un jour, sans doute lassé de voir qu’on le comprenait pas, le Christ   a posé brutalement la question : Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? (Jean 8,43) Il pourrait encore aujourd’hui, nous poser la même question. Et il a répondu lui-même à la question qu’il avait posée à ses auditeurs. Il n’a pas dit Vous ne comprenez pas mon langage parce que vous ne voulez pas, il a dit Vous ne comprenez pas mon langage parce que vous ne pouvez pas. Et pourquoi ne pouvaient-ils pas comprendre ? Parce qu’ils s’étaient endurcis dans leurs préjugés. Pour eux Dieu ne pouvait pas s’introduire dans la banalité de leur vie quotidienne. D’après eux, il devait garder son rang. Si Dieu leur parlait ce ne pouvait être que dans le fracas du tonnerre et dans un grand déploiement de prodiges spectaculaires et de toute façon s’ il parlait aux hommes, cela ne pouvait être qu’à de gens importants des prophètes, des grands prêtres et pas à d’obscurs croyants.

Devant la crèche de Noël, devant Dieu qui se fait petit enfant, laissons tomber nos préjugés et taisons nous. Lui qui était de condition divine ne s’est pas accroché à son rang, il s’est fait le plus petit possible pour nous relever et nous rehausser jusqu’à lui. C’est fou ! c’est vrai ! mais St Paul l’a constaté avant nous, ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes. (1Cor 1,25)

Dimanche 27 Octobre 2024

30e dimanche T.O. B Jérémie (31,7-9)  Hébreux (5, 1-6) Marc (10,46b-52)

Voilà une histoire qui se termine bien. Au début Bartimée est aveugle, à la fin il voit clair. Au début, c’est un mendiant, un clochard, un exclu. Il n’est pas dans le match, il est sur la touche, assis sur le côté de la route. A la fin du récit il est rentré dans le match, il est intégré à l’équipe des disciples. Avec  eux, il suit Jésus sur le chemin.

Il était aveugle, mais ce n’était pas un paumé. Comme tout le monde, il avait entendu parler de Jésus et, réfléchissant en lui-même sur ce qu’on lui avait rapporté, il avait reconnu en lui le Messie. Il était aveugle, mais il voyait clair. Quand il a entendu Jésus et la foule qui l’accompagnait arriver, il l’a salué du titre traditionnellement réservé au Messie :  Fils de David, prends pitié de moi ! ça n’a pas plu. On a essayé de le faire taire. On voulait bien reconnaître en Jésus un prophète à l’enseignement remarquable et aux miracles impressionnants, mais pas au point de voir en lui le Messie. Mais l’aveugle, obstiné, n’en criait que plus fort : Fils de David, prends pitié de moi ! Jésus s’arrête alors et le fait appeler. Du coup la foule qui le rabrouait fait volte-face et l’encourage : Lève-toi, il t’appelle. Et lui, jetant son manteau, court vers Jésus.

Peu familiers avec la culture juive, la signification de ce geste risque de nous échapper. Le manteau symbolise l’état, la personnalité de celui qui le porte. Quand Élie jette son manteau sur Élisée, (1Rois19,16) son manteau était le symbole de sa condition de prophète, il jette sur Élisée la condition de prophète dont il le recouvre, il en fait son disciple. Quand l’aveugle jette son manteau, cela veut dire qu’il rejette l’état dans lequel il était jusque-là pour prendre un nouveau départ. Les gens l’ avaient d’ailleurs poussé à prendre ce nouveau départ, car le mot qu’ils emploient en lui disant lève-toi ne veut pas dire simplement : ne reste pas assis, mets-toi debout. Dans le grec de l’évangile, il signifie aussi ressusciter, repartir dans une nouvelle vie.

   Voilà que, arrivé devant Jésus celui-ci lui demande : Que veux tu que je fasse pour toi ? Pourquoi Jésus pose-t-il cette question ? Il sait très bien ce que désire ce pauvre aveugle. Mais il veut que Bartimée exprime tout haut sa demande, manifestant ainsi sa confiance, sa foi. Il sera alors clair pour tout le monde qu’un miracle c’est un geste religieux, c’est la réponse à une prière faite avec foi, et non pas une sorte de coup de force de la toute puissance divine. Jésus n’accorde pas salut, grâce ou guérison, à celui qui ne demande rien. Dieu ne vient pas au secours de celui qui reste couché, dit un proverbe malgache, que ce soit par découragement, paresse ou désespoir qu’il reste couché. Dans sa délicatesse, le Seigneur veut que nous participions à notre salut. Il ne veut pas nous sauver comme on tire de l’eau une épave inerte, mais comme on tire de l’eau un nageur en difficulté qui tend la main vers son sauveteur. Tout heureux de voir l’aveugle jeter son manteau, bondir, courir vers lui et lui demander : Rabbouni, fais que je retrouve la vue, Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé ! Aussitôt Bartimée recouvra la vue. Mais St Luc n’arrête pas là son récit,  il ajoute que Bartimée  se mit à la suite de Jésus. Il y a là comme un deuxième miracle du Seigneur. Il n’a pas seulement rendu la vue à Bartimée, il en a fait un disciple.

Comment Bartimée s’est il retrouvé disciple du Seigneur ? Reprenons son cheminement depuis le départ.  Comment se fait-il qu’il soit là, sur le passage du Christ ? Comment se fait-il qu’il l’appelle à son secours ? Il y avait sûrement d’autres aveugles dans la région. Ils ne se sont pas déplacés. Pourquoi lui, Bartimée s’est-il mis en route ? Il faut qu’il ait entendu parler de Jésus, de son enseignement et de ses miracles, mais surtout il faut qu’il ait réfléchi sur tout cela. Et peut-être que justement parce que, étant aveugle, il n’était pas distrait par tout ce qui aurait pu retenir son attention s’il avait été un voyant, il pouvait se concentrer plus facilement sur ce qu’il ressentait intérieurement, réfléchir, méditer là-dessus et finalement il en a conclu : quelqu’un qui parle comme ce Jésus, qui fait des miracles comme ce Jésus , ça doit être le Messie. Alors il est parti de là où il habitait, il s’est mis en route et il a supplié Jésus : Fais que je retrouve la vue Mais le Seigneur a fait davantage, il a donné bien plus que ce qui lui était demandé.

 En disant à Bartimée : Va, ta foi t’a sauvé il le reconnait comme sien, comme disciple, et il l’envoie témoigner : Va ! Il n’y a pas là un miracle, mais deux. Premier miracle Bartimée recouvre la vue. Deuxième miracle Bartimée se retrouve disciple. Il était venu simplement demander de recouvrer la vue, il se retrouve, en plus, disciple. St Paul parlera plus tard du Seigneur comme de celui   dont la puissance agissant en nous peut faire bien plus, infiniment plus que tout ce que nous pouvons désirer ou imaginer. (Eph.3,20)

Dans l’histoire de Bartimée, il y a pour nous un enseignement précieux : Dans son malheur d’être aveugle, il avait la chance de ne pas pouvoir être distrait par tout ce qu’il avait sous les yeux, et il avait tout le temps de réfléchir sur ce qu’il ressentait intérieurement. Et c’est à partir de cela qu’il s’est mis en route pour aller se poster sur le chemin du Seigneur. Nous autres, nous sommes bien souvent tiraillés de tous côtés, l’esprit encombré d’une foule de préoccupations, sautant d’une tâche à une autre. Nous pourrions peut-être faire comme Bartimée, prendre le temps de réfléchir sur tout ce que nous avons ressenti intérieurement et relever ce qui nous a touchés et rapprochés de Dieu pendant la journée : la beauté de la nature en automne, quelque chose que nous avons surpris en regardant la télé, ou dans une conversation, en voyant le dévouement et la générosité de quelqu’un, en écoutant une homélie ou une lecture de l’Écriture à la messe. On nous a appris à faire notre examen de conscience pour voir le mal que nous avons fait et nous en repentir, c’est très bien. Mais pourquoi examiner sa journée pour n’y rechercher et n’y voir que le mal ? C’est absurde. Il faut être tordu pour faire ça. Pourquoi ne pas regarder aussi tout ce qui s’est passé de bien et qui est la trace de Dieu dans nos journées ? Parce qu’il n’y a qu’une source de bien dans le monde, c’est Dieu. Alors assez de temps perdu. Mettons nous sérieusement à recenser tout ce que nous avons vu, senti, éprouvé, dit ou fait de bien dans nos journées. Même s’il s’agit de choses banales et ordinaires. Dieu est là. Si on nous disait que le Christ vient d’apparaître sur la Place de la Concorde, entouré d’une escorte d’anges en grand uniforme, avec chacun une paire d’ailes dorées dans le dos, ce serait la ruée, mais comme il est là en permanence dans le dévouement discret mais soutenu à toute heure du jour et de la nuit du personnel soignant des hôpitaux et des Ephad, dans le quotidien pas spectaculaire du tout de tant d’ obscurs prêtres de paroisse au service de tous, dans les efforts  soutenus dans les familles pour que chacun  de leurs membres puisse être heureux, personne ne s’en aperçoit. Nous sommes tous des disciples d’Emmaüs, cheminant tristement, accablés par l’absence de Dieu sans voir qu’il et là marchant  à nos côtés. Chaque fois qu’il y a quelque part dans le monde quelque chose de bien, Dieu est là. Chaque fois que quelque part dans le monde quelqu’un dit ou fait quelque chose de bien, Dieu est là. Est-ce que nous savons le voir ? Au lieu de méditer et de contempler Bartimée nous ferions mieux de faire comme lui et de supplier le Seigneur Fais que je recouvre la vue !

Que retenir de tout cela ?

Dans cet évangile, il y a le miracle où Jésus guérit Bartimée de sa cécité et puis il y a le miracle spirituel où le Seigneur transforme le mendiant, le clochard, l’exclu, en disciple. Mais pourquoi tout cela s’est-il passé ? parce que Bartimée, touché par ce qu’il avait entendu dire de Jésus,  touché par ce qu’il avait ressenti au fond de son cœur a reconnu : ça, c’est le Seigneur, c’est lui qui est là.

                        Aujourd’hui encore, le Seigneur passe au milieu de nous. Saurons-nous le reconnaître ? Pensons à reconnaître chaque jour tout ce qui est beau, tout ce qui a été bon, tout ce qui a été bien et qui est la trace de Dieu dans nos journées. Il est là, prêt à nous guérir de nos aveuglements, à l’affût, guettant u signe, un appel de notre part, pour y répondre. Ne laissons pas passer notre chance.

les trois regards de Jésus

Mc 10, 17-30

L’Évangile que nous venons d’entendre nous raconte une histoire de rencontre qui se termine mal entre Jésus et un homme riche. Ce qui conduit Jésus à nous dire que les richesses rendent très difficile l’entrée dans le Royaume de Dieu.

Pour nous guider dans cet évangile, je vous propose de nous laisser guider les trois regards de Jésus qui rythment ce passage.

Le premier regard de Jésus, c’est le regard pour cet homme qui accourt et s’agenouille devant lui alors que Jésus se met en route. Cet homme demande : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus ne lui permet pas de l’appeler bon, sans doute parce qu’il soupçonne derrière ce qualificatif, une forme de flatterie, une manière pour l’homme de s’attirer les faveurs de Jésus. Or Jésus ne veut jamais être obligé par personne, à quoi que ce soit. Jésus ne suit que la volonté de son Père. Il veut rester libre et répond : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements ». Et Jésus de citer parmi les dix paroles, celles qui concernent la relation au prochain, avec cette particularité : alors que ces commandements commencent par « honore ton père et ta mère », Jésus cite ce commandement en dernier. C’est comme si Jésus voulait changer la manière de voir la vie de cet homme. Cet homme a observé les commandements depuis sa jeunesse, il les a certainement reçus de ses parents et il s’adresse à Jésus de manière à chercher son affection, pour qu’il lui donne la recette pour « avoir la vie éternelle en héritage », comme il a reçu de ses parents les commandements et la richesse. Pour cet homme la vie éternelle est du même ordre que tout ce qu’il a reçu de ses parents, quelque chose que l’on peut posséder comme un héritage, quelque chose qui nous assure un avenir et des lendemains heureux.
Quelque part dans la vie de cet homme, la relation à ses parents, à l’héritage qu’il reçoit d’eux a pris la place de Dieu est devenue une idole dont Jésus veut le débarrasser.

C’est pour cela qu’il le regarde et l’aime. C’est parce que le don de la vie éternelle, est de l’ordre de l’être et non pas de l’avoir. La vie éternelle c’est connaitre ce regard de Jésus qui nous aime et nous libère !

Jésus a vu que cet homme est chargé comme un chameau de tout ce qu’il a reçu depuis sa jeunesse, que l’héritage reçu de ses parents, ses richesses qui auraient pu l’aider, sont pour lui un fardeau sur le chemin de la vie éternelle parce qu’elles ont pris la place de Dieu. Alors il l’invite à tout laisser pour que Dieu lui-même soit son unique trésor.

On pourrait objecter que cet homme devait avoir une vocation bien particulière et que tout laisser pour suivre Jésus est réservé à quelques-uns, et que cela ne nous concerne pas ! Pourtant le deuxième regard de Jésus vient nous montrer que cette invitation à tout laisser pour suivre Jésus nous concerne tous. « Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Qui possède des richesses ici ? Nous tous. C’est donc pour nous tous ce matin que Jésus dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu !Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Pourquoi est-ce que Jésus dit cela ? Pourquoi est-ce que les richesses rendent si difficile l’entrée dans le royaume de Dieu ?

Les richesses ne sont pas mauvaises en soi, elles sont des moyens que Dieu nous donne pour vivre les uns avec les autres, et lui rendre gloire par notre vie. Le problème c’est que nous préférons souvent les richesses à celui qui en est la source, les dons au donateur.

Or, le Royaume de Dieu, ce n’est pas posséder des richesses, ce n’est pas de l’ordre de l’avoir, mais c’est une relation d’amour, un échange de regard entre Dieu et nous. Les richesses que nous avons (les biens, les qualités, l’expérience, la réputation, le regard des autres, la sécurité, le confort, les projets) peuvent petit à petit prendre la place de Dieu dans notre vie, c’est-à-dire nous donner l’impression que nous avons de la valeur, que nous sommes quelqu’un, parce que nous les possédons. Nous pouvons faire un test : que devenons nous quand soudain nous perdons ce qui fait notre richesse, tel bien, tel poste, telle reconnaissance sociale, tel revenu. Si cela ne nous dérange pas, cela veut dire que nous n’y sommes pas attaché et que Dieu garde sa place dans notre cœur. Si au contraire cela provoque une tempête en nous, c’est que petit à petit cette chose avait pris la place de Dieu dans notre vie et nous empêchait d’entrer dans le Royaume ;

Dieu ne nous interdit pas de posséder des richesses et d’en faire profiter les autres, mais nous demande d’être vigilant à ce que ces richesses ne prennent pas sa place.

C’est difficile ? Oui et non. Oui parce qu’il n’est jamais facile de se détacher des richesses et non parce qu’il y a le dernier regard de Jésus : « Jésus les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Laissons-nous habiter, posséder parce de regard de Jésus qui est le trésor de notre vie et peu nous rendre libre par rapport à toutes les idoles que nous accumulons et qui nous empêchent d’entrer dans la joie du Royaume de Dieu. Nous sommes aimés de Jésus, infiniment, c’est la richesse des pauvres et cette richesse-là personne ne nous l’enlèvera jamais. Amen.

Dimanche 6 octobre 2024

Genèse (2,18-24)  Hébreux (2,9-11)  Marc (10,12-16)

Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Difficile d’accepter cette parole. De nos jours, lorsqu’un homme et une femme se marient, ils considèrent que c’est leur choix, leur décision. Ils acceptent de bonne grâce les félicitations et les vœux de bonheur de leurs parents et amis mais n’aiment pas beaucoup qu’on interfère dans leur décision Leur mariage, c’est leur affaire à eux, leur volonté à eux. S’ils sont chrétiens ils acceptent volontiers que le Seigneur bénisse leur union, parfois même ils vont  jusqu’à reconnaître que c’est Dieu qui a mis leur fiancé(e) sur leur chemin, Mais est-ce qu’ils croient vraiment que c’est Dieu qui les a unis ? J’en doute fort.

Et pourtant…On pense généralement que c’est l’amour qui est à la base de l’union des conjoints dans le mariage. Or il n’y a qu’une seule source d’amour dans le monde, c’est Dieu. Donc c’est bien Dieu qui unit les conjoints, puisque l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre ne peut venir que de lui. Mais encore faut-il que les mariés s’aiment d’amour.

Car on peut aimer quelqu’un sans l’aimer d’amour. Il y a de tas de gens qu’on aime bien sans les aimer d’amour. On goûte, on apprécie  les qualités, les talents, ses capacités d’une personne, il est sympathique, on l’aime bien, sans plus. Je peux aimer le général de Gaulle, pour  sa personnalité  et son génie politique ou Kylian Mbappé pour son adresse au football,  il n’y a pas d’amour là-dedans !  

Et surtout, en toute bonne foi, on peut prendre pour de l’amour les sentiments sincères, l’attachement profond qu’on  a pour quelqu’un. C’est ainsi que dans beaucoup de films, de romans ou de chansons, l’amoureux c’est une personne qui a très envie de l’autre à qui elle déclare avec une entière sincérité: « je ne peux pas vivre sans toi » ou « j’ai besoin de toi ». Mais où est l’amour de l’autre là-dedans ? Quand je dis « j’ai besoin de toi, je ne peux pas vivre sans toi », ce n’est pas toi que j’aime c’est moi profitant de tes qualités. Des couples se forment ainsi, croyant s’aimer, en toute bonne foi, alors qu’il n’y a pas amour entre eux. Chacun prend plaisir à être en compagnie de l’autre, il apprécie son caractère, son physique, il prend plaisir à parler ou à travailler avec lui donc il pense :  je l’aime.  Oui, mais il ne l’aime pas d’amour ; d’ailleurs, ce n’est pas l’autre qu’il aime, mais lui jouissant des qualités, des talents, de la personnalité de l’autre. Souvent, au bout d’un certain temps, l’un des deux ou chacun des deux se rend compte que l’autre le consomme, le consume, le détruit et le couple se sépare. Il arrive aussi, grâce à Dieu,  que le couple évolue et que les sentiments que chacun éprouve pour l’autre se transforment en véritable amour où chacun construit l’autre.

Qu’est-ce qu’il faut pour qu’il y ait amour ?  Il faut que les sentiments, l’attachement, le désir que je peux avoir pour quelqu’un en arrivent à un point où je mets l’autre au-dessus de moi, je le fais passer avant moi. Or ceci est contraire à la psychologie humaine la plus élémentaire. Regardez un bébé dans son berceau : il attrape tout ce qui passe à portée de ses mains, même son pied et le porte à sa bouche. Par nous-mêmes, étant donnée notre psychologie, par nature, nous sommes centrés sur nous-mêmes, incapables de mettre quelqu’un au-dessus de nous, de le faire passer avant nous, de l’aimer d’amour. Autrement dit, l’amour n’est pas un sentiment humain. Pourtant nous arrivons à aimer d’amour. Autour de nous des couples s’aiment d’amour, des parents et des enfants s’aiment d’amour. Comment est-ce possible ? Il faut que l’amour que nous avons dans le cœur vienne d’ailleurs, d’au-dessus de nous. C’est Dieu, qui nous a créés à son image, qui  nous rend capables


d’aimer. Quand dans un couple, un homme et une femme s’aiment, c’est que Dieu a donné à cet homme-ci un amour spécial pour cette femme-ci et à cette femme-là un amour spécial pour cet homme-là.1°) Le Christ peut donc dire à propos du mariage : ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Il n’y a là rien de choquant. Et cela n’empêche pas chacun des époux de s’engager par une décision libre et personnelle.

2°) D’autre part il est juste de parler du mariage comme d’un engagement vocationnel comme le fait le pape François dans son exhortation apostolique La joie de l’amour. Le mariage est bien une vocation puisque le Seigneur en donnant à chacun des époux de s’aimer  les appelle à cet engagement.  

3°) Et enfin, puisque Dieu est à la base du mariage dans lequel s’engagent les époux, ils peuvent s’engager pour la vie, c’est du solide, cela ne repose pas sur des sentiments humains incertains et fluctuants, Dieu est derrière. Cela ne veut pas dire que tout sera facile. Car même si des époux ont dans le coeur un amour authentique venant de Dieu, chacun aura tous les jours à lutter pour se maintenir à ce niveau-là et  persister à mettre l’autre avant lui chaque jour.

Maintenant supposons un couple tout à fait de bonne foi, qui se marie à l’église mais qui n’y voit pas très clair, il ne croit pas vraiment que l’amour qui les unit vient de Dieu et que leur mariage est un engagement vocationnel, Y a-t-il sacrement ? Non. Pour qu’il y ait sacrement, il ne suffit pas que les paroles sacramentelles soient prononcées : « Consentez-vous… ? J’y consens, » il faut qu’elles soient prononcées dans la foi et avec l’intention de faire ce que veut l’Eglise. Quand je célèbre la messe, lorsque, ayant l’hostie en mains , je prononce les paroles de la consécration, le pain devient corps du Christ. Mais si, ayant en mains mon trousseau de clefs, je prononce les paroles de la consécration, mon trousseau de clefs ne devient pas le corps du Christ. Et si ce couple qui s’est marié à l’église sans trop comprendre de quoi il s’agit, se sépare,  y a-t-il divorce religieux ? Non, leur mariage était  invalide. D’où la prise de position du pape François d’autoriser, après enquête, un certain nombre de divorcés à recevoir la communion. Il ne change rien à l’indissolubilité du mariage, mais il se trouve que certains mariages, quoique célébrés à l’église sont nuls, il n’y a pas eu sacrement. Le 16 Juin 2016, lors de l’ouverture du congrès ecclésial du diocèse de Rome, le pape François interrogé par des laïcs est allé jusqu’à dire : La grande majorité des mariages célébrés dans l’Eglise catholique sont nuls.(La Croix du lundi 15 Octobre 2018). Raison de plus pour nous de ne pas jamais juger et encore moins condamner des divorcés. Nous ne connaissons pas leur histoire. Et surtout il faut savoir que ceux qui se marient sans comprendre qu’il s’agit d’un engagement sacramentel, ne sont pas mariés selon ce que l’Eglise voit dans le sacrement de mariage.

Que retenir de tout cela ?

Il ne convient  pas  d’appeler amour n’importe quel attachement qu’on peut avoir pour quelqu’un. On peut aimer quelqu’un sans l’aimer d’amour. Quand est-ce qu’on aime d’amour ? Lorsque les sentiments qu’on a pour quelqu’un sont tels qu’on met ce quelqu’un au-dessus de soi, on le fait passer avant soi. Or ceci est contraire à la psychologie humaine la plus élémentaire. Par nature nous sommes centrés sur nous-mêmes. C’est pourquoi l’amour qui nous fait mettre un autre avant et au-dessus de nous-mêmes n’est pas un sentiment humain. C’est quelque chose que Dieu, seule source d’amour, nous donne. En nous créant à son image et en nous unissant à lui en Jésus Christ et par notre baptême, Dieu nous fait participer à son Etre d’Amour et nous rend capables d’aimer d’amour. C’est pourquoi le Christ peut dire tout-à-fait légitimement à propos du mariage : Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Cela n’altère en rien le consentement libre et personnel de chacun des conjoints, mais nous invite à admirer la délicatesse de l’intervention de Dieu au plus


intime de nous. « Dieu plus intime encore que le plus intime de moi, meilleur encore que le meilleur de moi » disait, je crois, St Augustin. (Deus intimior intimo meo, superior summo meo)


  Dimanche  4  Février  2024                     Beaucamps

C’était un jour de sabbat. Sortant de la synagogue où il venait d’enseigner Jésus entre avec ses disciples chez Simon et André. Leur belle mère est alitée avec la fièvre. Mis au courant, Jésus la guérit. Le bruit de cette guérison se répand dans la ville et le soir venu, on se presse à la porte pour écouter Jésus tandis que les malades et les possédés accourent pour se faire délivrer de leurs maux. Il va en guérir beaucoup. Toutes ces guérisons miraculeuses comportent bien des ambigüités et du côté des malades et du côté de Jésus. Essayons d’y voir un peu plus clair.

Les malades qu’est-ce qu’ils veulent ? Se faire guérir. Bien sûr, mais pas seulement. Car pour eux, une maladie n’est jamais un pur désordre physique, elle a toujours un lien avec le péché. Parfois même, comme dans le cas de la lèpre, elle est considérée comme une punition divine. Si bien que lorsqu’ils demandent la guérison d’une maladie, ils demandent peut-être en même temps une certaine purification spirituelle.

 Et Jésus, quel est son but lorsqu’il guérit les malades ou délivre les possédés ?  Pris de pitié, il veut soulager leur souffrance, mais en même temps il veut leur donner un signe, une preuve de sa présence, de la présence de Dieu au milieu d’eux. Et cela on ne le voit pas parce qu’on en reste à l’aspect prodige du miracle et au bienfait immédiat qu’il apporte. Jésus le reprochera durement à la foule qui le rejoint, le lendemain de la multiplication des pains : Ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé du pain à satiété. (Jean 6,26 ) Dans un miracle, il y a toujours un prodige. Sur une simple parole de Jésus la maladie disparait, le démon est chassé. C’est tellement impressionnant qu’on en reste là. Or pour Jésus un miracle, c’est plus qu’un simple prodige ; c’est, au-delà du prodige et à travers ce prodige, un signe accordé à quelqu’un qui a déjà un peu la foi, afin que, éclairé par ce signe il reconnaisse la présence de Dieu dans sa vie et soit plus uni à lui. D’ailleurs Jésus dit souvent à celui qu’il guérit ta foi t’a sauvé (Mt.9,22) ou qu’il soit fait selon ta foi (Mt.9,29) Et sans la foi, Jésus ne fait pas de miracles. St.  Mt nous rapporte qu’au cours d’une de ses visites à Nazareth, il ne fit pas beaucoup de miracles parce qu’ils ne croyaient pas.  (Mt.13,58 ) 

 Pour Jésus les miracles c’est aussi une manière d’exercer son ministère, c’est une prédication par gestes : multiplier les pains, c’est une manière de dire par gestes : Je suis le pain de vie (Jean 6,48) ; guérir un aveugle, c’est dire par gestes Je suis la Lumière du monde (Jean 8, 12) ; ressusciter un mort, c’est dire par gestes : Je suis la Résurrection et la Vie (Jean 11,25 ).

Donc, quel est le but de Jésus lorsqu’il fait un miracle ? C’est d’apporter un signe, une preuve que Dieu est présent, agissant au milieu de nous, à travers le bienfait accordé, une guérison par exemple Au fond, le véritable miracle, ce n’est pas une guérison, du pain multiplié, une tempête apaisée, mais à travers la guérison, le pain multiplié, la tempête apaisée, la présence du Seigneur au milieu de nous. Malheureusement presque toujours on en reste au bienfait accordé et au prodige. C’est à cause de de ces graves malentendus que Jésus s’entoure de précautions quand il fait des miracles. Souvent il emmène le malade à l’écart avant de le guérir et lui commande sévèrement (Mt.9,30) de ne rien dire à personne. Il ne veut pas qu’on le prenne pour un Messie aux pouvoirs impressionnants voire terrifiants. Il est venu révéler un Dieu Amour.

Mais l’évangile d’aujourd’hui ne nous parle pas seulement de la guérison de la belle-mère de Pierre. En nous rapportant comment, le lendemain matin bien avant l’aube, Jésus se rendit dans un endroit désert pour prier, il nous apprend quelque chose de fondamental sur la prière. Il n’avait pas besoin de l’aide ou du pardon de Dieu, comme nous qui sommes des créatures faibles

et des pécheurs, alors pourquoi priait-il ? Il avait besoin de retrouver la paix et le calme de l’intimité avec le Père, lui qui était assiégé par la foule qui l’écrasait, (Marc 5,24) Elle le pressait tellement qu’il ne pouvait plus rentrer dans les villes, il devait rester en dehors, en des endroits déserts  (Marc 5,24) D’autre part, les prêtres, les scribes et les pharisiens le harcelaient sans cesse, essayant de dresser tout le monde contre lui.. Il avait donc besoin de s’isoler de temps en temps pour retrouver la paix dans l’intimité du Père.

 Certainement que nous aussi, qui sommes souvent débordés par toutes nos activités, nous aurions besoin de nous retrouver devant le Seigneur de temps en temps, pour réfléchir calmement à notre situation, retrouver la paix et faire le point avec lui, dans une prière désintéressée. En nous montrant comment Jésus priait pour retrouver un moment d’intimité avec son Père, l’évangile d’aujourd’hui nous rappelle que la prière n’est pas uniquement une démarche pour demander quelque chose à Dieu mais qu’elle est fondamentalement une démarche où on s’approche de lui pour être en communion avec lui, le retrouver, retrouver sa mentalité, son point de vue, et voir comment faire.

Et la fin de l’évangile d’aujourd’hui nous laisse entrevoir le dynamisme infatigable du Christ que nous sommes invités à imiter. Au matin, voyant que Jésus a disparu, Pierre et ses compagnons se mettent à sa recherche et l’ayant trouvé lui disent : Tout le monde te cherche. Cela se comprend : heureux de voir les nombreuses guérisons opérées par Jésus, les habitants de Capharnaüm veulent le garder chez eux. Mais Jésus répond : Allons ailleurs dans les villages voisins, afin que là aussi, je proclame l’évangile ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Ce qui veut dire deux choses :

1°) d’abord qu’on ne peut pas garder le Christ pour soi, il faut le partager avec les autres. On n’avait pas encore compris qu’il n’était pas venu pour quelques bourgades de Palestine seulement mais, comme le dira plus tard St Paul, pour que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (2Tim.2,4) Est-ce clair pour nous aujourd’hui que nous ne pouvons pas garder le Christ pour nous tout seuls, pour qu’il nous vienne en aide dans les moments difficiles quand nous en avons besoin, mais que nous devons garder le souci de tous ceux, en particulier dans notre entourage, qui ne connaissent pas ou qui ne veulent plus connaître le Seigneur 

2°) Ensuite l’attitude de Jésus qui va toujours de l’avant et entraîne ses apôtres avec lui doit nous faire comprendre que quand on a commencé à suivre le Christ, on ne peut jamais s’arrêter, on a toujours à s’efforcer de mieux le connaître, de mieux comprendre sa parole et de mieux la mettre en pratique. C’est urgent pour chacun de nous et pour tous ceux qui attendent notre témoignage pour se mettre en route.

Que retenir de tout cela ?

Trois choses 1°) Les miracles de l’évangile ne sont pas simplement des prodiges.  Le miracle, ce n’est pas la guérison obtenue ou la tempête apaisée, mais le signe, la preuve de la présence de Dieu parmi nous à travers un prodige et un bienfait. Le miracle, c’est aussi une prédication par gestes. Multiplier les pains, c’est une manière pour Jésus de dire par gestes Je suis le Pain de Vie.

2°) En nous montrant comment Jésus prie pour retrouver l’intimité avec le Père l’évangile nous rappelle que notre prière ne doit pas être seulement une prière de demande, Nous qui sommes si souvent débordés, nous aurions bien besoin de nous retrouver devant le Seigneur pour retrouver la paix, réfléchir à notre situation, faire le point, et voir avec lui comment faire.

3°) Enfin, le Christ qui ne s’arrête jamais, mais va toujours de l’avant, nous rappelle que quand on se met à sa suite, il n’y a pas de pause prévue. Comme disait Saint Exupery : Il n’y a pas de repos, sinon dans la paix des moissons, quand Dieu engrange.

Voici l’Agneau de Dieu DIMANCHE    14 JANVIER   2024 Ennetières

Jean Baptiste voyant Jésus aller et venir dit en le regardant : Voici l’Agneau de Dieu. Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est une parole codée qui fait  allusion à l’agneau pascal immolé par  chaque famille juive avant de quitter l’Egypte terre d’esclavage, et d’ entrer en terre promise, où ils seront libres.  Le  sang de cet agneau immolé  dont ils avaient marqué les linteaux de leurs portes  était le signe grâce auquel l’ange exterminateur chargé de frapper tous les premiers nés des Egyptiens les avait épargnés. Donc, quand J.B.dit : Voici l’Agneau de Dieu cela veut dire : voici  le Messie, celui qui a reçu l’onction, qui va  vous guider aujourd’hui et vous faire passer des ténèbres à la pleine lumière du Royaume, comme l’agneau pascal autrefois vous avait fait passer de l’esclavage à la liberté.

Deux des disciples de Jean, entendant cela se mirent à suivre Jésus. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils faisaient là ces deux disciples ? Ils étaient  venus écouter celui qui se présentait comme le précurseur du Messie et qui prêchait :  Convertissez vous, le Règne de Dieu s’est approché (MT.3,3) Il n’y a plus de temps à perdre, déjà la cognée est à la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu (Luc 3,9).   Il avait révélé à ses auditeurs qu’il avait vu l’Esprit, tel une colombe descendre du ciel et demeurer sur Jésus . Et il avait ajouté : celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est lui qui baptisera dans l’Esprit  et moi j’ai vu et j’atteste que c’est lui, le Fils de Dieu. (Jean 1,32,34). Dès lors, les deux disciples n’hésitent plus. Ils décident de suivre Jésus.

Ce dernier en les voyant le suivre leur demande : Que cherchez-vous ? Il sait bien ce qu’ils cherchent mais il veut le leur faire dire. Toujours il insiste pour que nous disions ce que nous attendons de lui, comme pour nous faire exprimer notre confiance en lui.  A l’aveugle qui le supplie Seigneur aie pitié de moi, il demandera : Que veux-tu que je fasse pour toi ? alors qu’il sait très bien  ce que veut cet aveugle :  recouvrer la vue.  Les deux disciples répondent à la question de Jésus par une autre question Rabbi, où demeures-tu ? Ce qui est une manière de dire : Rabbi,: toi qui es un Maître en Israël, nous voulons te suivre, rester avec toi, demeurer auprès de toi, dis nous où tu habites.

Que s’est-il    passé ? Pourquoi André et son compagnon  sont-ils venus écouter Jean Baptiste ? Parce que quelque chose dans la prédication de J.B.correspondait à une certaine attente en eux .Ils ne le savaient pas clairement, mais ils commençaient à ressentir en eux l’appel que le Seigneur leur adressait. Et quand J.B. a désigné Jésus comme le Sauveur, le Messie, ils se sont décidés à le suivre. Ils n’étaient pas les seuls qui soient  venus écouter J.B.. Ils étaient des foules à venir écouter Jean parce qu’ils cherchaient quelque chose. Et ils étaient encore plus nombreux ceux qui ne se sont pas déplacés pour venir écouter Jean Baptiste. Pourquoi certains sont venus écouter Jean tandis que d’autres ne se sont pas dérangés ? André et son compagnon ont ressenti un appel et ils y ont prêté attention. D’autres aussi ont entendu cet appel, mais ils n’y ont pas prêté attention. C’est encore comme ça aujourd’hui. Le Seigneur appelle tout le monde à quelque chose Certains prêtent attention à cet appel, d’autres ne veulent pas être dérangés.  Sommes nous de ceux qui ont prêté attention au Seigneur qui nous  appelle ou sommes nous de ceux  qui ne veulent pas être dérangés ? Et si nous avons prêté attention au Seigneur qui nous a appelés, est-ce que nous continuons à prêter attention aux appels qu’il nous adresse chaque jour ? En plus de lui demander dans nos prières de nous aider à réaliser nos projets ou nos désirs légitimes, comme il nous invite à le faire, Demandez et vous recevrez (Jean16,24)  est-ce que nous avons le courage de lui demander : Toi, Seigneur, que veux tu que je fasse aujourd’hui ? Est-ce que nous osons dire Seigneur qu’aujourd’hui ton nom soit sanctifié dans ma vie, dans ma famille et dans mon entourage,  que ton règne vienne aujourd’hui dans ma vie, dans ma famille et dans mon entourage  que ta volonté soit faite aujourd’hui, dans ma vie  dans ma famille et dans mon entourage ?

Mais l’évangile ne s’arrête pas seulement à nous rapporter la décision d’André et de son compagnon de se mettre à la suite du Christ. Tout heureux d’avoir trouvé le Messie, André communique cette bonne nouvelle à son frère et l’amène  à Jésus. Celui ci l’accueille et lui donne un nouveau nom : Tu es Simon, fils de Jean, tu t’appelleras Kephas, ce qui veut dire pierre. Il y a là trois choses à relever : 1°) d’abord André ne peut pas garder pour lui tout seul sa joie d’avoir trouvé le Messie, il faut qu’il partage cela avec son frère. 2°) Ensuite Jésus donne un nouveau nom à Simon : Tu es Simon, fils de Jean, tu t’appelleras Kephas c’est-à-dire Pierre. Or le  nom dans la Bible,  indique le rôle, la fonction de quelqu’un. En donnant à Simon un nouveau nom et en l’appelant  Pierre Jésus lui donne un nouveau rôle, une nouvelle fonction. Ce Simon qui était pécheur de poisson, Jésus en lui donnant le nom de Pierre en fait la pierre de fondation de l’Eglise. 3°) Mais et c’est là la troisième chose à relever, le Seigneur n’appelle pas Simon directement, il passe par un intermédiaire. C’est  André qui va amener à Jésus celui dont il fera le chef de l’Église. Le Seigneur ne veut pas opérer le salut du monde à lui tout seul. Il veut passer par nous,  nous associer à son œuvre de salut.

Pour nous aujourd’hui cela veut dire que , devant la misère, les conflits,les injustices, les guerres, qui s’étalent partout dans le monde, inutile de  demander à Dieu dans notre prière : Mon Dieu faites que ça cesse et que règnent partout la paix, la justice, la charité, il ne veut pas faire cela tout seul, c’est à nous que le Seigneur demande de transformer le monde, de le convertir. D’un autre côté,  nous les hommes, nous sommes incapables, à nous seuls, de ramener la paix, la justice et la charité dans le monde.  Mais si nous laissons l’Esprit d’amour de Dieu pénétrer en nous, alors le Seigneur ramènera à travers notre collaboration, la paix, la justice, la charité dans notre monde car nous pouvons tout si le Seigneur est avec nous : Je puis tout en celui qui me fortifie (Phil.4,13 ) disait St Paul. Le Seigneur ne nous demande peut-être pas de ramener la paix à Gaza ou en Ukraine ? Mais certainement qu’il attend de nous que nous mettions un peu plus de paix, de justice et de charité, dans notre famille, notre village,notre milieu et nous n’avons aucune excuse pour ne pas nous y mettre, dès maintenant , tout de suite, sérieusement et avec détermination.

Que retenir de tout cela 

Voici l’agneau de Dieu, le Messie envoyé du Père pour sauver le monde est là a dit J.B. à André et à son compagnon. Aujourd’hui l’évangile nous délivre le même message et nous savons  que depuis le premier Noël, le Christ est avec nous. Il nous en a donné l’assurance Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. (Mt.28,20) Il ne veut pas opérer ce salut lui seul, mais il nous demande de nous laisser pénétrer de son Esprit et de son amour pour que, unis à Lui,  nous puissions changer notre monde de conflits et d’injustice en un Royaume de justice, de paix, de charité.Car la grâce nous transforme, elle fait de nous des êtres nouveaux en J.C. en vue des œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance pour que nous les accomplissions. (Ephes.2,10)