Dimanche des Rameaux 13 Avril 2025
Après le récit de l’entrée à Jérusalem
Pourquoi le Seigneur a-t-il accepté d’entrer triomphalement à Jérusalem, monté sur un ânon, lui qui, d’ordinaire est extrêmement discret ? C’est que l’heure est venue pour celui qui aimait apparaître comme un humble charpentier de village, de se révéler aux yeux de tous comme le Messie annoncé par le prophète Zacharie : Voici ton roi qui vient vers toi, juste et victorieux, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne…il proclamera la paix parmi les nations. (Zach.9,30) Il n’avance pas monté sur un cheval, monture guerrière, mais sur un ânon, symbole de paix et de simplicité. C’est Jésus, doux et humble de cœur (Mt.11,29), mais c’est aussi le véritable Messie envoyé par le Père et annoncé par les prophètes.
Après la lecture de la Passion
Le récit de la Passion que nous venons d’entendre nous plonge dans des sentiments contradictoires. D’un côté, nous sommes submergés par un profond sentiment de tristesse et de honte, parce que c’est à cause de nos péchés qu’il a souffert tout cela. Mais d’un autre côté, voyant comment les forces du mal ne peuvent venir à bout de l’amour infini de N.S. : alors qu’on est en train de le tuer il prie encore pour ses bourreaux : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. ( Luc 23,34), c’est-à-dire : vous pouvez me tuer si vous voulez, mais moi je vous aime encore, nous somme émerveillés et remplis d’action de grâces envoyant la puissance de l’amour de Dieu l’emporter sur les forces du mal
Qu’un juste soit persécuté, un innocent persécuté et mis à mort, nous ne pouvons pas le supporter. Notre gêne et notre malaise sont d’autant plus grands que, nous le savons bien, nous avons notre part de responsabilité dans ce crime. Jésus pourrait dire à chacun d’entre nous : j’ai versé telle goutte de mon sang à cause de toi. C’est bien pourquoi nous ne pouvons pas en rester à des regrets sincères, peut-être, mais stériles. Après avoir entendu le récit de tout ce que le Christ a souffert à cause de nous, nous ne pouvons pas ne pas nous décider à changer de vie pour suivre le Christ plus fidèlement à partir de maintenant.
Mais assez parlé de nous, de nos péchés et de notre responsabilité dans la passion de Notre Seigneur. Voyons comment lui a abordé ces heures tragiques. Ce n’est pas quelque chose qu’il a subi, qui lui a été imposé, c’est quelque chose qu’il a voulu. Car ce ne sont pas ses ennemis qui se sont emparés de lui pour le tuer, c’est lui qui a donné sa vie. Il l’a bien précisé à ses apôtres le soir du Jeudi Saint : Ma vie, on ne me l’ôte pas, je la donne de moi-même. (Jean 10,18) Il a voulu en donnant librement sa vie, montrer comment la puissance de son amour, en dominant les forces du mal, allait manifester sa gloire. C’est pourquoi, ce même Jeudi Saint , il dit encore aux apôtres, parlant de sa passion et de sa mort imminentes : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. (Jean 12,23). Il a laissé déferler sur lui les forces du mal, du péché et de la mort, mais, tel un tsunami, les forces de son amour infini ont recouvert toute la puissance du mal, du péché et de la mort qui ont été balayées et vaincues définitivement. Ce qui inspirera à St Paul son hymne à l’amour de Dieu : Qui nous séparera de l’amour du Christ ? ………J’en ai l’assurance, ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté en Jésus Christ Notre Seigneur. (Rom.8,35,38,39)
En ce jour des Rameaux, nous voyons le Seigneur face à deux genres de triomphe : le triomphe humain de l’entrée à Jérusalem et le triomphe divin de son amour infini dominant les forces du mal, de péché et de la mort, dans la Passion.
Le revirement de la foule qui exige la mort du Christ cinq jours seulement après l’avoir acclamé comme roi, trahit l’extrême fragilité des triomphes humains. Cinq jours seulement après son entrée triomphale dans Jérusalem, il ne reste rien de ce triomphe.
Par contre, le triomphe divin du Seigneur dont l’amour infini est venu à bout des forces du mal, du péché et de la mort dans sa Passion, rien ne peut le détruire. Rien ne peut venir à bout de la toute puissance de son amour, comme nous le rappelait St Paul, il y a un instant.
Eh bien, aujourd’hui, nous autres, quel genre de triomphes, quel genre de succès allons-nous rechercher? Les triomphes et les succès humains sont tentants. Allons-nous nous laisser séduire ? Ou allons-nous nous décider à rechercher les succès et les triomphes aux côtés du Seigneur, dont la puissance agissant en nous, nous dit St Paul, peut faire bien plus, infiniment plus que tout ce que nous pouvons désirer ou imaginer ? (Eph 3,20)