homélie

Dimanche 6 Juillet 2025

(Isaïe 66,10-14c) (Gal.6,14-18) (Luc 10,1-12.17-20)

Le Seigneur avait déjà envoyé les douze proclamer l’évangile et faire des guérisons. Pourquoi envoie-t-il encore d’autres disciples en mission ? Et pourquoi au nombre de 72 ? Peut-être y a-t-il là une allusion aux 72 peuples de la terre dont parle la Genèse (Gen.10,2-31) ? En tous cas cela manifeste que l’évangélisation n’est pas réservée à quelques-uns dans l’Eglise, elle est confiée à tous.. D’ailleurs il est écrit en toutes lettres dans la liturgie du baptême que tout baptisé participe de la vie du Christ prêtre, prophète et roi. Malheureusement de nos jours, le sacerdoce des laïcs est largement oublié dans l’ensemble de l’Eglise, sauf en pays de mission où, à cause du manque de prêtres, (mais peut-être faudrait-il dire grâce au manque de prêtres) dans toutes les églises, en particulier en brousse, tous les dimanches, un laïc, le plus souvent un homme, mais parfois c’est une femme, après une formation appropriée, dirige l’assemblée de prière dominicale et prononce l’homélie. Ceci en parfaite conformité aux traditions les plus anciennes de l’Eglise. J’en ai été le témoin durant les vingt années où j’ai été curé en brousse à Madagascar. Rappelons-nous que dans l’Eglise, on a célébré l’Eucharistie bien avant qu’il y ait des prêtres ! C’était le presbyteros, un ancien de la communauté qui présidait la célébration. A la fin de l’épitre aux Romains, St Paul fait même allusion à des femmes qui présidaient la communauté chrétienne et donc présidaient aussi le repas eucharistique, avec la fraction du pain (J.Moingt : L’Evangile sauvera l’Eglise p.41). Comme dans la suite des siècles, le bon peuple chrétien était illettré, les clercs, qui eux savaient lire et écrire, étaient les seuls à pouvoir enseigner. Ils en ont malencontreusement profité pour monopoliser la fonction sacerdotale. Si bien qu’aujourd’hui, lorsqu’on suggère qu’on pourrait peut-être ordonner des hommes mariés ou des femmes, le bon peuple chrétien est horrifié par ce qu’il pense être des nouveautés dangereuses. Et ne parlons pas de la hiérarchie et de la majorité du milieu clérical qui sont toujours les derniers à s’affranchir des habitudes acquises. Du temps du Christ il en était déjà ainsi. La majorité du milieu clérical, les prêtres, les lévites, les scribes et les docteurs de la Loi faisaient bloc contre lui. D’après eux il ne fallait surtout pas changer quoi que ce soit aux pratiques en usage. Ils accusaient Jésus d’être un révolutionnaire impie qui voulait détruire la religion traditionnelle et en introduire une nouvelle parce qu’il s’élevait contre leur interprétation légaliste et figée de la religion. Ils ne voulaient pas entendre parler d’une compréhension meilleure et plus profonde de l’Ecriture et de la Tradition., telle qu’il la proposait. Vous avez appris qu’il vous a été dit… et moi je vous dis. (Mt.ch. 5 et 6) répète -t-il six fois dans son grand discours inaugural qu’on appelle le sermon sur la montagne. Toujours le Christ voulait faire évoluer les choses. Mais toujours la hiérarchie et l’ensemble du milieu clérical de l’époque s’opposaient farouchement à tout changement.Aujourd’hui, le peuple chrétien n’est plus un peuple illettré. On rencontre même parmi les laïcs des diplômés en théologie, en Ecriture Sainte ou en ecclésiologie. Et de toutes façons, même sans être diplômé en sciences religieuses, tout chrétien est éclairé par l’Esprit Saint. Le pape François aimait à souligner que L’Eglise n’est pas animée seulement par l’Esprit Saint descendant de l’archevêché en direction du peuple chrétien, mais aussi par le l’Esprit Saint montant de la base, de la foule des laïcs, mais il n’était guère écouté . Mais de toutes façons, c’est le Seigneur qui appelle et envoie. Personne ne peut se donner à soi-même autorité pour partir en mission. Si quelqu’un ressent le désir de s’engager, c’est que le Seigneur lui a ouvert l’esprit et le cœur. Il a mis en lui le désir, l’élan et la force nécessaires. Le Seigneur le dit bien dans l’évangile d’aujourd’hui : N’emportez ni bourse, ni sac, ni besace, c’est-à-dire : ce n’est pas l’argent, les ordinateurs, les diplômes de théologie ou d’écriture sainte qui vous permettront d’accomplir votre mission, mais l’amour que je mettrai dans vos cœurs, la passion que je planterai en vous, de faire connaître l’amour de Dieu et l’enseignement que je vous apporterai. Il l’a dit clairement aux quatre premiers apôtres qu’il a appelés : je vous ferai pêcheurs d’hommes (Mt.4,19) Puisque c’est le Seigneur qui appelle et qui forme les ouvriers pour sa moisson, c’est à lui qu’il faut demander d’en envoyer si on en manque, l’évangile d’aujourd’hui nous le rappelle : Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. On le fait. Partout on prie pour les vocations, on organise des journées des vocations, chaque année, on consacre au moins un dimanche aux vocations, mais à l’évidence sans grand succès. Les séminaires et les noviciats restent désespérément vides. Pourquoi ? Ce n’est sûrement pas le Seigneur qui n’appelle pas ou ne veut pas appeler. Si nos prières n’aboutissent pas, cela ne peut venir que de nous.Pourquoi ? Pour beaucoup de raisons, je n’en soulignerai que deux qui me paraissent les deux principales. D’abord nous ne croyons pas que notre Dieu est un Père qui a un projet pour chacun de ses enfants, il n’en laisse aucun de côté et il appelle chacun à faire quelque chose de précis dans le monde afin d’y mettre un peu plus de paix, de justice et de charité . Nous pensons généralement que les vocations, cela ne concerne que les prêtres, les religieux et les religieuses et que le Seigneur ne s’occupe pas des autres. Comme si les prêtres, les religieux, les religieuses, seraient les vrais enfants de Dieu dont ils s’occupe, les autres, il ne s’en occuperait pas vraiment, ce serait des sortes de bâtards. C’est insultant Tous les jours en récitant le Notre Père nous prions que ta volonté soit faite mais qui s’interroge : c’est quoi sa volonté pour moi aujourd’hui, qu’est-ce qu’il attend de moi aujourd’hui ? Il m’appelle à quoi aujourd’hui ? Est-ce que nous apprenons aux enfants à se poser cette question ? Comment pouvons-nous prier : Seigneur appelle nombreux des ouvriers pour travailler à la moisson, quand, en même temps, nous n’écoutons pas les appels qu’il nous adresse chaque jour, quand en même temps, nous ne cherchons même pas à écouter, étant persuadés d’avance qu’il n’y a rien à entendre ?Une autre raison pour laquelle nos prières pour les vocations n’aboutissent pas, c’est notre étroitesse d’esprit. Nous ne voulons pas entendre parler de vocations d’un type différent de celles auxquelles nous sommes habitués. Pas question d’ordonner des hommes mariés ou des femmes, Pourquoi ? Aucune raison théologique ne s’y oppose, le pape pourrait très bien changer les règlements actuels. D’ailleurs il y a déjà des prêtres mariés chez les catholiques maronites au Moyen Orient. Quant à l’ordination des femmes, nous sommes tout simplement prisonniers des coutumes et de la culture des cent dernières années. Nous refusons de voir que le monde autour de nous a changé. C’est une femme qui est à la tête de la banque mondiale, il y a des femmes chefs d’état, premiers ministres, hauts fonctionnaires, maires de villes importantes ou chefs d’entreprises En France les deux plus importants syndicats sont dirigés par des femmes. Mais dans l’Eglise de3 / 3France, si, dans beaucoup de paroisses des femmes font les lectures et distribuent la communion, il y a encore des prêtres qui ne veulent pas de filles ou de femmes dans le service de l’autel. C’est minable. Nous prions pour les vocations, mais en même temps nous les étouffons, les vocations.Que retenir de tout cela ?En envoyant, outre les 12 apôtres, 72 autres disciples annoncer l’évangile, le Christ nous rappelle que l’évangélisation n’est pas réservée à un petit groupe de prêtres et de religieux mais qu’elle est confiée à tous les baptisés qui participent de la vie du Christ prêtre. Ces 72 disciples que le Christ envoie annoncer l’évangile sont les ancêtres fondateurs des laïcs catéchistes, des équipes de laïcs qui célèbrent les enterrements et des équipes liturgiques de nos paroisses d’aujourd’hui. Il n’y a pas place pour les chômeurs dans l’Eglise. Tous les baptisés sont appelés à travailler sur le chantier de l’évangélisation‘

29 juin 2025 St Jean Baptiste

(Actes 12,1-11) (2Tim.4,6-8.17-18) (Mt.16,13-19)Jésus intriguait. On se demandait qui il était vraiment. Un prophète ? Peut-être ! Sa prédication faisait penser à celle d’Elie qui s’adressait lui aussi aux étrangers. Parfois aussi il répétait mot pour mot des paroles de Jean Baptiste, et comme Jérémie, il annonçait la ruine du Temple. Certains se demandaient même s’il ne serait pas le Messie. En général, il était bien vu, mais les prêtres, les docteurs de la Loi et l’ensemble du milieu clérical lui étaient profondément hostiles. Ils lui reprochaient de s’opposer à la Loi et aux traditions, d’introduire des nouveautés, et de changer la religion. D’après eux, il fallait respecter la Loi jusque dans les moindres détails et surtout, il ne fallait rien changer. Jésus critiquait cette interprétation légaliste de la religion. Pour lui, l’important était d’aimer Dieu et son prochain et l’amour devait inspirer toute la vie. Il était bon et miséricordieux même envers les pécheurs. Au contraire, les prêtres, les docteurs de la Loi et les Pharisiens étaient stricts et passaient leur temps à juger, condamner et mépriser les petites gens, lesquels étaient heureux d’entendre Jésus remettre à leur place tous ces notables arrogants. Si bien que l’opinion publique était de plus en plus favorable à Jésus, tandis que la réputation des prêtres et des Pharisiens s’effondrait. Vexés et jaloux, ils voulaient à tout prix faire passer Jésus pour un révolutionnaire et un impie.C’est dans ce contexte troublé que Jésus demande à ses disciples : Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Pierre, toujours le premier à réagir, répond : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Christ, c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction, la consécration, l’investiture. Le Christ avait reçu cette investiture le jour de son baptême. L’Esprit Saint était descendu sur lui tandis qu’une voix venue du ciel disait : Tu es mon Fils bien-aimé (Mt.5,17). Tous les assistants en avaient été témoins. Pierre affirme donc ici : Tu es Christ, c’est-à-dire consacré, mais pas comme un simple prophète, tu es Fils de Dieu. Jésus reprend alors la parole pour le féliciter et souligner qu’il n’a pas trouvé cela tout seul : Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela mais mon Père qui est aux cieux. Personne ne peut connaître Dieu. Notre intelligence est trop courte pour l’atteindre et notre cœur trop étroit pour le comprendre. Lui, l’au-delà de tout…Lui, l’indicible car tout ce qui se dit est sorti de lui…lui, l’inconnaissable comme dit l’hymne de St Grégoire de Naziance. Si quelqu’un croit que le Christ est Dieu, c’est parce que l’Esprit l’éclaire. St Paul .l’écrit aux Corinthiens :Nul ne peut dire : Jésus est Seigneur, si ce n’est par l’Esprit Saint (1Cor.12,3) Mais encore faut-il avoir le cœur et l’esprit ouverts pour recevoir la révélation. Combien ont vu le Christ de leurs yeux et entendu de leurs oreilles, mais ne l’ont pas reconnu ? Alors, moi, aujourd’hui, est-ce que je le reconnais ? Et je le reconnais comme quoi ? Peut-être que je le reconnais comme un Dieu un peu lointain, je crois qu’il est Dieu, comme je crois que Tokyo est la capitale du Japon, mais cela ne change rien à ma vie de tous les jours …. Peut-être que je le reconnais, c’est déjà mieux, comme tenant une certaine place dans ma vie, à certains moments. En cas de difficulté ou d’épreuve, je me tourne vers lui, j’ai confiance que, dans sa bonté, il va me venir en aide, mais le reste du temps, quand tout2 / 3va bien, il n’est guère présent dans ma vie. C’est un peu comme s’il était une sorte de roue de secours. On y tient à sa roue de secours. Elle est toujours dans le coffre de la voiture, mais on ne s’en sert pas tous les jours et même on espère qu’on n’aura pas à s’en servir ! ……..Ou bien alors, ce serait l’idéal, peut-être que je regarde le Christ comme celui qui m’a donné la vie, l’intelligence et tous les talents que je possède. Je le vois comme celui qui est à l’origine de tout ce qu’il y a de bien en moi, comme celui qui me confie un petit bout de son royaume à édifier, afin que là où je suis, grâce à lui, il y ait un peu plus de paix, de justice, de charité. Alors là, le Christ n’est plus simplement un Dieu-roue de secours, précieux, certes, mais à qui on n’a recours qu’en cas de crevaison, il serait plutôt un Dieu-moteur qui à tout instant me permet d’avancer et en même temps un Dieu-GPS, qui me guide tout au long de ma route ! Cela suppose que je sois continuellement vigilant et attentif à suivre ses orientations mais sans tension ni inquiétude, parce que je sais qu’il m’aime et veut le meilleur pour moi…St Paul appelait cela : rester sur le qui-vive dans l’action de grâces.(Col.4,2) Jésus, tout heureux de voir que Pierre a été éclairé par le Père, reprend la parole et lui répond en l’instituant chef de l’Eglise : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise…je te donnerai les clés du Royaume, l’instituant ainsi chef de l’Eglise. Pierre n’a pas les qualités requises pour cela, mais c’est sans importance. Le Seigneur sait bien que personne n’a jamais les qualités nécessaires pour répondre à la vocation à laquelle il l’appelle, aussi se charge-t-il lui-même de soutenir et de former ceux qu’il appelle. Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes (Marc 1,17) dit-il à ses apôtres lorsqu’il les choisit. Aujourd’hui encore, comme il l’a fait avec ses apôtres, le Seigneur nous demande parfois des choses qui dépassent nos capacités. Mais la grâce, qui est le pouvoir donné aux hommes de faire par eux-mêmes ce qu’ils ne peuvent pas faire par leurs propres forces nous permet de nous en sortir.Et puis l’évangile d’aujourd’hui se termine par la consigne que donne Jésus aux apôtres de ne dire à personne qu’il était le Messie. Pourquoi cette consigne ? Il ne veut pas qu’on le reconnaisse comme Messie pour de mauvaises raisons, parce qu’il parle bien ou parce qu’il fait des miracles étonnants Il est venu parmi nous pour révéler que Dieu est Amour et la seule chose qui puisse vraiment le prouver, c’est sa passion et sa résurrection parce que c’est là ,quand il donne sa vie pour nous, que se manifeste de la manière la plus éclatante l’infini de son amour.Que retenir de tout cela ?L’évangile d’aujourd’hui nous invite à faire le point : Pour moi, qui est le Christ ? Est-ce que je crois que le Christ est Dieu, comme je crois que Tokyo est la capitale du Japon, mais cela n’a aucune incidence sur ma vie ? Est-ce que pour moi, le Christ c’est celui qui vient à ma rescousse quand je suis en difficulté, mais le reste du temps, quand tout va bien, je l’ignore ? Ou bien, ce serait l’idéal, est-ce que le Christ et son évangile sont pour moi une référence constante, je ne fais rien sans lui demander comme St François d’Assise : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? D’autre part l’évangile d’aujourd’hui nous invite à avoir toute confiance dans la grâce de Dieu même s’il nous demande des choses qui dépassent nos capacités. A travers l’exemple de St Pierre nous voyons que la grâce nous permet de faire par nous-mêmes ce que nous sommes incapables de faire par nos propres forces. St Pierre proclame : Tu es le Messie Fils de Dieu, alors que l’intelligence humaine, trop courte ne peut affirmer une vérité de cet ordre. Appelé par Jésus à3 / 3être le chef de l’Eglise, alors qu’il n’a pas les qualités nécessaires, il y parviendra malgré tout. Et puis dans l’évangile d’aujourd’hui le Christ nous fait comprendre : la preuve que je suis le Christ, bien plus que la profondeur de mes paroles ou les merveilles de mes miracles, c’est l’amour qu’il y a dans tout ça, et surtout dans ma mort et ma résurrection. Pour nous aujourd’hui cela veut dire que la preuve qu’un chrétien est chrétien ce n’est pas qu’il aille à la messe le dimanche et fasse un peu de bien autour de lui de temps en temps, c’est que l’amour inspire toute sa vie. Impossible. C’est vrai. Mais, comme disait St Paul, il y a celui dont la puissance agissant en nous peut faire bien plus, infiniment plus que tout c que nous pouvons désirer ou imaginer. (Eph.3,20)

Faites cela en mémoire de moi, 22 juin 2025

Solennité du corps et du sang du Seigneur. année C. (Gn 14,18-22 ; 1 Co 11,23-26 ; Lc 9,11b-26)

« Ceci est mon corps qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »

Frères et sœurs, dans cette lettre de Saint Paul aux Corinthiens, Saint Paul nous redit ce qu’il a entendu des Apôtres. Ce commandement de faire l’Eucharistie en mémoire de Jésus.

Et aujourd’hui, ce que nous faisons, nous le faisons en mémoire de Jésus. Et faire cela, cela nous rappelle chaque dimanche que Jésus est mort pour nous. Et nous proclamons sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. Et le Seigneur vient. Il vient dans son Eucharistie. Il vient dans son Esprit Saint. C’est ça l’essentiel de ce que nous vivons dans l’Eucharistie.

Jésus nous dit, faites cela en mémoire de moi. Il ne nous dit pas, recevez le corps et le sang en mémoire de moi. Il nous dit, faites cela. C’est-à-dire que lorsque nous sommes réunis et que nous faisons ces gestes en mémoire de lui, nous devenons davantage le corps du Christ. C’est pour ça que les théologiens du Moyen-Âge disaient que l’Eucharistie fait l’Église.

L’Église, elle fait l’Eucharistie parce que Jésus le lui a demandé. Mais l’Eucharistie, elle nous rend davantage un, elle nous rend davantage frères et sœurs, elle nous rend davantage cette capacité d’aimer avec la force de Dieu. Et cela, c’est très important parce que, surtout dans les temps modernes, il y a une tendance à l’individualisme : je viens à l’Eucharistie, je reçois le corps et le sang du Seigneur. Et nous n’avons pas de difficulté de nos jours à croire que c’est réellement le corps et le sang du Seigneur qui sont présents. (Je parle pour les pratiquants). Mais par contre, nous avons une tendance à l’individualisme, à penser que je viens pour recevoir mon petit morceau de Dieu et que je repars chez moi. Mais frères et sœurs, c’est oublier une partie de l’Eucharistie parce que l’Eucharistie, elle fait l’Église, elle fait le corps du Seigneur. Et cela, nous le retrouvons très nettement dans l’Évangile d’aujourd’hui.

L’Eucharistie, elle part toujours d’une situation de manque. Vous voyez ces foules qui sont venues à Jésus pour être guéries, pour entendre sa parole, et tout à coup, elles ont faim. Et la réaction des disciples, c’est notre réaction quand nous voyons une détresse qui nous dépasse. Quand nous voyons une grande détresse, nous sommes tentés de dire « Eh bien, allez voir telle personne, allez voir telle institution. » Et là, Jésus nous dit « Donnez-leur vous-même à manger ». Donnez-leur vous-même à manger, c’est-à-dire, prenez en charge les faim et les soifs de l’humanité. Si nous regardons dans notre quartier, il y en a des faims et des soifs. Il y en a énormément !

Alors, devant ces faims et ces soifs qui nous dépassent complètement, nous voyons nos forces. Combien sommes-nous ici aujourd’hui ? Trente, quarante peut-être ? Et alors nous sommes comme les disciples. Qu’est-ce que nous pouvons faire ? Nous avons cinq pains et deux poissons.

Mais le Seigneur ne se décourage pas avec nous. Il ne se décourage pas du fait que nous ne soyons que trente ou quarante. Il nous dit simplement d’apporter à Lui ce que nous avons. Chacun a des talents, chacun a un cœur et nous sommes invités à le mettre dans les mains de Jésus. Et c’est cela que nous ferons tout à l’heure dans les offrandes. Si nous avions des enfants dans cette communauté, nous pourrions faire une magnifique procession d’offrandes. Nous avons Isaac, mais on ne va pas lui demander de venir tout seul. Et donc nous apportons nos cinq pains et nos deux poissons. Mais ce qui est très important, c’est que nous ne sommes pas seuls pour répondre aux faims et aux soifs.

Ces cinq pains et ces deux poissons, nous sommes appelés à les mettre dans les mains de Jésus. Et Jésus va les bénir. Jésus va les présenter à son Père et il va rendre grâce. Et ensuite, Jésus va les partager. Les partager parce que c’est le sens de ce qu’il a fait de sa propre vie. Il s’est partagé au point d’en mourir.

Et nous, les chrétiens, nous sommes appelés à partager nos vies aussi. Mais par la puissance de l’Esprit Saint, et bien c’est là que la merveille s’accomplit. Il partage, il donne, il redonne aux disciples et les disciples doivent distribuer. Et là, il y en a assez pour tout le monde. Frères et sœurs, c’est là que le peuple de Dieu, le corps du Christ est constitué. Dans le partage du corps du Seigneur.

Et on nous dit que tous furent rassasiés. Et à la fin, il reste douze corbeilles. Alors, je me suis parfois demandé pourquoi on ramassait les morceaux qui restaient. Je pensais que, comme c’était une image de l’Eucharistie, il s’agissait du corps eucharistique et donc il fallait aller le mettre dans un tabernacle ! Jusqu’au jour où j’ai partagé ce texte avec des personnes en difficulté et qui me disaient non ! il faut le mettre dans les paniers parce qu’il y a certainement d’autres personnes qui ont faim. Voilà.

L’Eucharistie, elle nous convoque au partage avec ce que nous avons. Mais non pas simplement avec nos propres forces, mais en les mettant dans les mains du Seigneur. Le Seigneur rend grâce, le Seigneur les bénit et le Seigneur transforme ce que nous donnons en sa présence, son amour, concrètement sous la forme du pain et du vin qui va nous remplir de son amour.

On pourrait dire que c’est le pain de l’amour dont tous nous avons besoin. Mais le pain de l’amour que nous recevons, eh bien, nous conduit à nous donner, comme Jésus qui nous a tout donné. Amen.

Dimanche 22 juin Saint Sacrement

(Gen.14,18-22) (1 Cor.11,23-26) (Luc 9,11b-26)

Le Saint Sacrement qu’on appelle aussi sacrement de l’Eucharistie est un sacrement par lequel le Christ nous donne en nourriture son corps livré et son sang versé pour nous. Le soir du Jeudi Saint, faisant ses adieux à ses apôtres, avant d’entrer dans sa Passion, le Seigneur a voulu nous laisser un moyen d’entretenir la vie nouvelle que le baptême introduit en nous. Il a donc inventé un sacrement qui serait la nourriture absolument nécessaire pour entretenir cette vie nouvelle, car, nous dit-il : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. (Jean 6,53)

Mais quand il nous dit : il faut vous nourrir de moi pour avoir la vie, de quel moi et de quelle vie s’agit-il ? Il s’agit du moi livré pour vous. Quand nous recevons la communion, nous ne recevons pas le petit Jésus de Bethléem, ni le Christ prêchant l’évangile ou faisant des miracles, nous recevons le Christ qui donne sa vie pour nous. La vie que nous recevons c’est la vie du Christ qui donne sa vie. En d’autres termes, la vie que le Christ veut nous donner, la vie dont il veut que nous vivions, c’est une vie qui se donne par amour pour les autres. Pour un chrétien, donner sa vie, ce n’est pas quelque chose de facultatif, ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire ou ne pas faire, comme de dire son chapelet ou de faire une neuvaine, c’est quelque chose d’indispensable, de nécessaire, d’essentiel. St. Jean le dira dans sa première épitre : Lui, Jésus a donné sa vie pour nous ; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ; (1 Jean, 3,10)

Mais donner sa vie pour ses frères comme le Christ, ça veut dire quoi ? Est-ce que ça veut dire mourir crucifié comme lui ? Non, évidemment. Cela veut dire les aimer, donc faire tout ce qu’on peut pour qu’ils soient épanouis, heureux. Cela va demander des efforts, de la peine, des sacrifices, bien sûr. Mais ne dramatisons pas, ce n’est pas un martyre pour autant. Il ne viendrait à l’idée de personne de dire qu’une maman qui se consacre à son enfant toute la journée mène une existence de martyr ! Loin de là ! Son enfant lui cause bien des tracas. Elle se donne du mal pour lui, mais pour rien au monde elle ne voudrait en être débarrassée ! C’est le miracle de l’amour : Quand on aime, il n’y a pas de peine ; et s’il y a de la peine, c’est une peine qu’on aime.
                                     Encore faut-il aimer d’amour. Car on peut aimer des personnes sans qu’il y ait d’amour à proprement parler. Elles nous plaisent. On aime leurs qualités, leurs talents, leur caractère, On éprouve des sentiments pour eux, voire une réelle affection. On dira qu’on les aime bien. Mais ce n’est pas vraiment de l’amour. Qu’est-ce qu’il faut pour qu’il y ait amour ? Il faut que l’attirance que j’ai pour la personne que j’aime soit tellement forte que je mets cette personne au-dessus de moi, je la fais passer avant moi. Or ceci est contraire à la psychologie humaine la plus élémentaire. Regardez un bébé dans son berceau ; il essaie d’attraper tout ce qui passe à portée de ses mains, même son pied, et le porte à sa bouche. Par nous-mêmes, étant donnée notre psychologie, par nature, nous sommes centrés sur nous-mêmes, incapables de mettre quelqu’un au-dessus de nous, de le faire passer avant nous, de l’aimer d’amour. Autrement dit l’amour n’est


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pas un sentiment humain. Pourtant nous arrivons à aimer d’amour. Partout, dans le monde, des couples s’aiment d’amour, des parents et des enfants s’aiment d’amour. Il faut donc que l’amour que nous avons dans le cœur vienne d’ailleurs, d’au-dessus de nous. Dieu qui est amour, qui est la seule source d’amour dans le monde, lui seul peut nous le donner.  Comme il nous a créés à son image, nous sommes capables de recevoir cet amour Mais comme par nature, nous sommes centrés sur nous-mêmes, il v falloir résister aux assauts de l’égoïsme. Comment faire pour nous maintenir au niveau de l’amour et ne pas retomber dans l’égoïsme ? Là encore, seul Dieu qui est seule source d’amour peut nous donner la force, la nourriture qui nous permettra de résister à la tentation de nous replier sur nous-mêmes. Il nous donne cette force, cette nourriture dans le sacrement de l’Eucharistie et il est absolument nécessaire que nous prenions cette nourriture, sinon la vie divine reçue au baptême va dépérir et mourir en nous. Il nous a bien prévenu : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. (Jean 6,53)

Que retenir de tout cela ?

Le Saint Sacrement ou Sacrement de l’Eucharistie  est un sacrement par lequel nous recevons Christ en train de se donner, pas le Christ enfant, le Christ menuisier à Nazareth ou le Christ annonçant l’évangile à travers la Palestine, nous recevons le Christ qui donne sa vie pour nous.

                                                        Pourquoi le Christ a-t-il inventé ce sacrement ? Pour nous donner une nourriture qui nous procure la force dont nous avons besoin pour donner, comme lui, notre vie tous les jours dans le service des autres. Car, même si par le baptême nous avons reçu la vie de Dieu-Amour,  cette vie reste menacée par notre nature pécheresse. Nous avons donc besoin d’une force, d’une nourriture qui entretienne dans toute sa vigueur cette vie  et nous permette de résister aux tentations de l’égoïsme et du repli sur soi. Voilà  pourquoi le Christ a inventé le sacrement de l’Eucharistie et il a tenu à préciser Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, vous n’aurez pas la vie en vous.(Jean 6,53) Comparant  le baptême à une naissance, on pourrait dire : de même que le nouveau-né a absolument besoin de nourriture pour développer la vie reçue à sa naissance, de même, le Chrétien a absolument besoin du Pain de Vie pour développer la vie nouvelle reçue le jour de son baptême

En insistant pour que nous ayons recours à ce sacrement sous peine de ne plus vivre de sa vie, le Christ nous fait comprendre que donner sa vie dans le service des autres , ce n’est pas quelque chose que le chrétien pourrait faire ou ne pas faire, c’est quelque chose d’essentiel sous peine de ne plus être chrétien


Homélie de Pentecôte 8 juin 2025

 Ô Seigneur, envoie ton esprit qui renouvelle la face de la terre !

C’est ce que nous avons chanté tout à l’heure au moment du psaume.

Je crois que l’Esprit-Saint est véritablement ce qui renouvelle la face de la terre et qui nous renouvelle également de l’intérieur. Je crois que pour comprendre les textes d’aujourd’hui, il faut comprendre que l’Esprit vient renouveler entièrement la religion juive qui était celle des apôtres. L’Esprit est toujours celui qui renouvelle.

À Pâques, nous avons vu que l’Esprit a ressuscité Jésus et qu’il a renouvelé le sens de la Pâques. La Pâques, c’était le passage de la Mer Rouge et c’est devenu le passage de la mort à la vie pour Jésus-Christ.

Alors quel est ce renouvellement pour la fête de la Pentecôte ?

La fête de la Pentecôte, pour les juifs qui étaient réunis à Jérusalem, c’est la fête du don de la loi aux Sinaï, 50 jours après la fête de la Pâques. Ceci nous permet de comprendre pourquoi lorsque les disciples sont réunis avec Marie au Cénacle, tout à coup il y a un violent coup de vent et comment tout à coup des langues de feu arrivent sur chacun des apôtres. Il s’agit pour Luc de nous montrer qu’à ce moment-là, il y a comme un renouveau du don de la loi. Mais cette fois-ci, la loi de Dieu n’est plus inscrite comme avec Moïse sur des tables de pierre, elle est inscrite sur des tables de chair qui sont nos propres cœurs.

Donc avec la fête de Pentecôte, nous passons de la loi à l’Esprit. Et cette loi qui était pour le peuple d’Israël, elle est accomplie dans l’Esprit, non seulement pour le peuple d’Israël, mais pour tous les peuples. Et nous ne serions pas chrétiens s’il n’y avait pas eu la Pentecôte. Nous voyons que ce matin, nous sommes originaires de différents endroits du monde et partout où l’on va sur la terre, on trouve des chrétiens. Ce mouvement de la mission, il a commencé le jour de la Pentecôte.

Si on regarde l’Évangile, on voit aussi qu’on trouve ce renouvellement de la loi. Vous savez que Jésus est celui qui a renouvelé la compréhension de la Loi. Le chrétien n’est pas celui qui applique les 613 commandements de la Loi, mais Jésus nous a dit qu’il s’agissait d’aimer Dieu et son prochain. Jésus nous dit dans l’Évangile que : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. Mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et chez lui nous ferons une demeure. » Avec le don de l’Esprit Saint, c’est l’amour pour Jésus qui grandit. Vous savez que l’Esprit Saint, comme nous dit Saint Paul en Galates 5,22, est amour, paix, joie, confiance, bienveillance, douceur, maîtrise de soi… toute une liste.

Mais la première de la liste, c’est l’amour, la charité. L’Esprit Saint est violent dans sa puissance, mais il est doux. Il rentre dans le cœur de chacun.

Il est amour. Et c’est pour cela que les gens qui étaient réunis le jour de la Pentecôte disaient que les apôtres, qui étaient galiléens, parlaient dans leur langue. C’est parce que l’Esprit est la douceur même. L’Esprit nous rejoint au plus profond de nous-mêmes. Qu’est-ce qu’il y a de plus profond pour un être humain que la langue qu’il a apprise de sa propre maman ? Ça commence par « maman », ensuite peut-être « papa », ensuite « manger ». Voilà, il n’y a rien de plus profond qu’une langue maternelle.

Et bien l’Esprit Saint, il est celui qui nous parle au cœur au plus profond. L’Esprit, il est l’Esprit de Jésus. Et cet Esprit, il est amour.

Et si nous gardons la parole, c’est une nouvelle manière de vivre la loi et de l’accomplir pleinement. Et l’Esprit de Jésus nous donne de l’accomplir. Parce que cette loi, elle n’est plus seulement une loi écrite, elle nous habite profondément, elle nourrit notre cœur et elle nous pousse à vivre.

Saint Paul le dit aussi d’une autre manière. Il nous explique comment, avec l’Esprit, nous commençons une vie nouvelle. Et il oppose deux réalités, ce qu’il appelle la chair et l’Esprit.

La chair, il faut comprendre que c’est notre nature humaine dans ce qu’elle a de faillible, de faible, de pécheresse. Et un petit peu plus avant ce passage de la lettre aux Romains, Saint Paul nous explique que celui qui vit sous l’emprise de la chair ne peut pas plaire à Dieu, qu’il ne peut pas accomplir la loi, qu’il n’en est même pas capable. Parce que toutes ces actions finissent par se dévier de leur trajectoire, pour finir dans l’égoïsme, dans la recherche du plaisir, dans la recherche de l’argent, de la gloire.

Et tout ça, nous savons que cela ne fait pas l’unité, comme le jour de la Pentecôte, mais ça fait la division et cela produit la mort à la fin. Et Saint Paul nous dit qu’avec l’Esprit, nous avons une force qui nous permet d’être plus forts que cette loi de la chair, contre laquelle nous avons à combattre tous les jours de notre vie. C’est ce qu’on appelle le combat spirituel.

Mais aujourd’hui, nous sommes vainqueurs en celui qui nous a aimés. Nous avons dans notre cœur, depuis notre baptême, mais nous pouvons aussi sentir ce renouvellement de la grâce de Dieu au moment de la Pentecôte. Nous avons dans notre cœur cet esprit, cet esprit qui nous permet de vivre de l’intérieur l’Évangile.

Alors rendons grâce à Dieu pour cela, et puis essayons d’être fidèles à cette grâce de l’Esprit. Essayons de le suivre maintenant que nous l’avons reçu. Prenons le temps de prier à la fin de chaque journée, par exemple, de voir où était l’Esprit, où est-ce qu’il était présent aujourd’hui ? comment est-ce qu’il m’a conseillé ? quelle force est-ce qu’il m’a donnée ? Comment a-t-il a transformé mes pensées ? Comment il m’a amené à plus de paix, plus d’amour, plus de joie, plus de douceur, plus de bienveillance ?

Voilà comment l’Esprit agit dans notre vie. L’Esprit n’est pas simplement quelque chose de spectaculaire qui arrive dans le vent, qui fait trembler les vitraux, mais il est aussi ce murmure de fin silence dont parlait Élie à l’Horeb. Demandons la grâce d’être dociles à l’Esprit Saint. Amen.

Dimanche 1er juin 2025

7eme dimanche de Pâques année C (Actes 7,55-60)  (Apoc.22, 12-14.16-17.20) (Jean 17,20-26)

Ce soir-là, c’était le soir du Jeudi Saint. Priant le Père pour tous ceux qui, à travers les siècles croiront en lui, le Seigneur nous laisse entrevoir son rêve pour eux : il le répète quatre fois dans sa prière : Père, qu’ils soient un. Et il précise : qu’ils soient un, COMME Toi, Père et moi nous sommes un. C’est quoi, c’est comment, cette union  entre le Père et le Fils ? C’est, je crois en ceci qu’ils n’existent pas pour eux-mêmes. Ils n’ont pas d’ambition personnelle. Chacun veut tout pour l’autre. Chacun est animé par un dynamisme d’amour envers l’autre et c’est ce dynamisme d’amour réciproque qui crée cette unité parfaite entre eux. Le Père se réjouit de la gloire du Fils et le Fils se réjouit de la gloire du Père.

C’est quoi cette  gloire ? Alors que dans le français courant, le mot gloire désigne la renommée, dans la Bible, la gloire désigne la valeur réelle de quelqu’un, son importance, le respect qu’il inspire, l’autorité dont il jouit. Dans l’Ancien Testament en particulier, la gloire de Dieu révèle l’éclat de sa sainteté, la puissance de son Être qui met toute son énergie à sauver et relever son peuple. En un mot,  la gloire de Dieu, c’est la face visible de son amour qui apparait lorsque  son amour se manifeste extérieurement. Par exemple,  la gloire  du Christ se manifeste dans son incarnation, lorsque son amour se manifeste dans  le geste de se faire homme,  elle se manifeste à travers son enseignement, quand son amour se manifeste en rendant  sa pensée accessible à nos intelligences, elle se manifeste à travers ses miracles, quand son amour révèle sa puissance. Mais surtout,  la gloire de Jésus apparait dans le triomphe de son amour sur le mal, le péché et la mort, à travers sa Passion et sa Résurrection. La glorification du Christ se prolonge aussi en nous chrétiens d’aujourd’hui dans la mesure où nous  demeurons en communion avec lui, comme le dit superbement St Paul aux Corinthiens Et nous tous qui réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, toujours plus glorieuse, comme il convient à l’action du Seigneur qui est Esprit. (2 Cor. 3,18)

En somme, quand Jésus exprime ce souhait    Qu’ils soient un, comme Toi, Père et moi nous sommes un,  cela veut dire : qu’ils soient unis dans l’amour comme Toi, Père et moi nous sommes unis dans l’amour. Notre destinée, c’est d’être un avec le Seigneur pour que règne son amour sur le monde Depuis l’incarnation l’humanité n’est plus à part, à distance de Dieu  Depuis mon baptême, je suis greffé sur lui. Je ne peux pas me penser en dehors de lui. Nous sommes  en quelque sorte métissés de divin. La dignité de la condition humaine va jusque-là.

Si on l’oublie ou si on l’ignore, on est comme amputé de la meilleure partie de soi-même. On est ratatiné, un peu comme si on était passé entre les mains des réducteurs de têtes d’Amazonie.  Un homme, on ne va plus le considérer   qu’en fonction du montant de ses revenus, il vaut ce qu’il gagne,  et c’est tout. Une femme on ne va plus l’estimer    que d’après son physique, son sex-appeal et rien de plus. Ou même sans aller jusque là, on va s’enfermer dans un univers étriqué, avec des ambitions humaines honnêtes certes, mais  fort limitées :  un bel appartement, une grosse voiture, rien au-delà.

 Mais en même temps, on peut constater que personne n’est vraiment satisfait.  Dans notre monde, les maîtres mots c’est week-ends, vacances, sortir, s’évader Tout le monde rêve d’autre

chose. C’est sans doute pourquoi, de plus en plus, et   dans tous les milieux, on se drogue. Mais rêver d’autre chose, ce n’est peut-être pas  forcément mauvais, cela peut être aussi l’amorce  d’une conversion salutaire. St Augustin  lui aussi rêvait d’autre chose,  lui qui disait Tu nous as faits Seigneur pour Toi, et notre cœur est sans repos, jusqu’à ce qu’il repose en Toi. Rêver d’autre chose, finalement, cela peut être  très bien,  à condition que cette autre chose ne soit pas n’importe quoi, mais quelque chose  qui nous comble vraiment Et qu’est-ce qui peut vraiment nous combler sinon celui qui est la Voie, la Vérité, la Vie (Jean 14,12 ), l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin de toutes choses comme nous le rappelait la 1°lecture. C’est pourquoi,  dans l’évangile d’aujourd’hui, le Christ insiste pour que nous soyons  uns avec lui, unis à lui constamment. C’est le sens de sa prière : Père, ceux que Tu m’as donné, je veux que là où je suis, ils  soient eux aussi avec moi On pense généralement que Jésus fait ici allusion à notre existence auprès de lui, après notre mort, c’est vrai, mais cela se rapporte aussi à notre existence auprès de lui, dès maintenant,  ici-bas. Car ce que veut Jésus, ce n’est pas que nous soyons uns avec lui seulement après notre mort, mais dès maintenant, afin de faire régner partout  l’amour.

 Cela veut dire que nous ne pouvons pas d’abord aménager notre vie, établir nos projets, faire notre petit business en solo,  et ensuite demander à Dieu dans la prière qu’il fasse que ces projets se réalisent. Si,  comme  je le disais plus haut, depuis notre baptême, nous sommes métissés de divin, si Dieu est en nous, nous ne pouvons pas tout régler dans notre vie comme si nous étions tout seuls, ne faisant appel à lui qu’en cas de difficulté. Inconsciemment, sans nous en rendre compte nous aurions alors  relégué Dieu au rang de roue de secours éternelle et increvable. On y tient à sa roue de secours, elle est toujours là,  dans le coffre de la voiture, on ne part jamais nulle part sans l’emmener, mais on espère bien ne pas avoir à s’en servir !!!  Si le Seigneur est avec nous, en nous, alors, nous aussi il faut rester avec lui. J’aime la manie de St François d’Assise qui tout le temps priait : Seigneur que veux-Tu que je fasse ? Nous aurions avantage à faire nous aussi cette prière tous les jours, chaque fois que nous avons quelque chose à faire , une décision à prendre, une difficulté  à surmonter : Seigneur, que veux tu que je fasse ? Comment veux-tu que je réagisse ? Qu’est-ce que tu ferais si tu étais à ma place ?

Mais  vous rétorquerez : Très bien mais comment reconnaître, identifier la réponse du Seigneur à nos  prières ? Si seulement nous pouvions  voir le Seigneur de nos yeux et l’entendre de nos oreilles il n’y aurait pas de problèmes ! C’est vrai.  Mais le démon non plus ne nous apparait pas et nous n’entendons pas sa voix avec nos oreilles. Pourtant nous arrivons assez facilement à reconnaître ses tentations. On dit : c’est la voix de la conscience qui nous permet de reconnaître les tentations. Eh bien, c’est cette même voix de ce que nous appelons la conscience qui va nous permettre de reconnaître la voix de Dieu, sa réponse à nos prières. A ceci près que la conscience, ça n’existe pas, c’est une invention de la république laïque, ce qu’on appelle la conscience, c’est la voix de l’Esprit Saint. Comme la république laïque ne veut pas reconnaître l’Esprit Saint, elle l’a débaptisé et l’a appelé conscience

Que retenir de tout cela ?

Que tous soient un comme Toi, Père et moi un. Qu’est ce qui fait leur unité ?  L’amour qui les tourne chacun vers l’autre. Le Seigneur prie le Père pour que nous soyons unis par  l’amour qui les tourne eux chacun vers l’autre, afin que nous soyons à notre tour unis par cet amour là qui nous tourne chacun vers les autres pour faire régner dans notre monde, la paix, la justice et la charité

dimanche 25 mai

6e dimanche de Pâques, ( d’après un enregistrement audio)

Frères et sœurs, dans cet évangile, nous sommes juste après le lavement des pieds, juste avant la nuit où Jésus va être livré par Judas pour être arrêté et subir sa passion. Jésus le sait et ses disciples aussi sans doute un peu. Donc l’atmosphère est très lourde et il y a de l’angoisse dans le cœur des disciples. Alors Jésus répète ses paroles, que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.C’est pour cela que Jésus veut rassurer ses disciples en leur confiant ce qui est le plus important de son message, de sa vie, pour qu’à sa suite ils continuent l’œuvre de son Père. Mais quel est ce message, cette réalité si importante pour Jésus ? Elle se résume dans ce que Jésus nous dit.Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et chez lui nous ferons une demeure. Voilà un mystère très grand, celui de l’habitation de Dieu en nous. Je crois que nous n’aurons jamais fini de le comprendre. Mais quelle est cette parole qui est à garder pour que le Seigneur habite en nous ? Cette parole c’est le commandement de l’amour que Jésus nous a dit juste après le lavement des pieds.Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. Ce que Jésus nous dit, c’est que si nous gardons ce commandement de l’amour dans notre vie, c’est-à-dire si nous faisons de Jésus lui-même notre modèle en essayant d’aimer comme il nous a aimé, c’est-à-dire d’un amour sans limite, d’un amour qui pardonne toujours, d’un amour qui se donne aux autres sans jamais revenir sur soi, alors Dieu lui-même, Père, Fils et Esprit viendront demeurer en nous.Pour comprendre cela, Jésus nous dit qu’il nous enverra l’Esprit Saint. En effet, pour comprendre un tel mystère, comment Dieu lui-même peut habiter en nous, il nous faut la grâce de l’Esprit Saint. Et en ces jours qui précèdent la Pentecôte, jeudi ce sera l’Ascension et puis il y aura neuf jours pour arriver à la Pentecôte, nous pouvons demander avec insistance la grâce de l’Esprit Saint.Jésus nous dit que l’Esprit Saint c’est notre défenseur. Mais défenseur contre qui ? Eh bien défenseur contre l’esprit du mal. Vous savez qu’en nous il y a divers esprits qui vont et viennent dans nos pensées. Eh bien le défenseur c’est lui qui nous conseille. Lorsque nous voulons prendre des chemins qui ne sont pas ceux de l’amour de Dieu, il nous indique : « Non, ça ce n’est pas le bon chemin. », « Ça ce n’est pas l’amour. », « Ça c’est de la colère. », « Ça c’est de l’égoïsme. » Et il nous conseille et il nous défend aussi face à l’adversaire, celui qui veut toujours nous culpabiliser, celui qui veut toujours nous décourager par de fausses raisons, par la peur, par la culpabilité. Alors dans ces situations-là, l’Esprit Saint il est toujours celui qui nous dit : « Ne crains pas. Le Père et le Fils t’aiment. », « Ne crains pas, lève-toi, marche, je suis avec toi. », « Si tu passes un moment difficile, si tu passes par le feu, si tu passes par les eaux, je serai toujours avec toi. »Voilà notre défenseur. Et comment est-ce que nous saurons que cet esprit habite en nous ? Comment est-ce que nous saurons qu’il est là ? Eh bien, vous vous souvenez de saint Paul dans la lettre aux Galates, il nous parle du fruit de l’esprit : « Amour, Paix, Joie, Patience• Bonté, Bienveillance, Douceur, Maîtrise de soi ». Et aujourd’hui, Jésus nous parle de la paix. Le signe de l’Esprit Saint, c’est la paix, la paix que Jésus lui-même nous donne. Jésus nous dit que ce n’est pas une paix comme le monde vous la donne. Vous savez, la paix dans le monde, elle est toujours précaire, c’est toujours un compromis, c’est toujours « Je ne t’attaque pas si tu ne m’attaques pas. Mais le jour où tu m’attaques, …attention ! », la paix que donne Jésus, c’est la paix de celui qui est mort pour nous. C’est la paix de celui dont nous n’avons rien à craindre. Et surtout, c’est une paix qui fait l’unité.

Et ça, nous le voyons dans la première lecture. Les chrétiens d’Antioche étaient divisés. Il y avait d’un côté les chrétiens d’origine païenne et de l’autre les chrétiens d’origine juive. Et les chrétiens d’origine juive voulaient obliger ceux d’origine païenne à devenir juifs avant de devenir chrétiens. Alors il y a eu un concile à Jérusalem. Et les apôtres ont discuté, ont prié et ils ont envoyé Silas et Barsabas pour donner la décision qui a été prise. Et si vous entendez bien le message qu’ils leur envoient, ils leur disent : »L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles qui s’imposent, vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles, du sang des viandes non saignées et des unions illégitimes. » Alors cette décision, frères et sœurs, elle fait l’unité. Elle respecte la communauté d’origine juive parce que les personnes qui joindront la communauté ne feront pas n’importe quoi. Mais elle n’impose pas non plus aux chrétiens d’origine païenne toute la loi avec ses pesantes prescriptions. L’Esprit Saint est toujours celui qui fait l’unité. Quand une décision est prise selon l’Esprit Saint, l’unité s’en ressent dans la communauté.

Alors, frères et sœurs, nous sommes toujours en chemin. Et par notre baptême, nous avons reçu cet Esprit. Parfois nous nous décourageons, mais nous devons toujours fixer notre regard vers Dieu. C’est ce qu’on appelle avoir un idéal. Et cet idéal, il nous est présenté dans la deuxième lecture à travers la vision de la Jérusalem céleste. Vous vous souvenez, on en a déjà entendu des extraits lors des dimanches précédents.Cette demeure de Dieu avec les hommes, cette Jérusalem céleste, c’est une cité qui est habitée de lumière, qui est lumineuse. Qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien, cela veut dire qu’ensemble, nous sommes appelés à nous aimer les uns les autres pour que notre communauté, nos relations deviennent lumineuses. C’est-à-dire qu’elles portent un témoignage d’amour autour de nous. Plus nous aimons, plus nous rayonnons de ce qu’est Dieu lui-même, car Dieu est Amour. Plus nous nous aimons, plus le monde deviendra lumineux et plus les ténèbres reculent.L’horizon qui doit nous guider, c’est cette espérance de la Jérusalem céleste, tellement remplie de l’Amour de Dieu qu’elle est totalement lumineuse, qu’elle est une création nouvelle qui n’a plus besoin de soleil, parce que son soleil, c’est Jésus lui-même.

Alors, frères et sœurs, gardons ce commandement de l’amour en fixant notre regard sur Jésus, cet amour lumineux qui nous a aimés et qui nous donne son esprit pour aimer comme lui. Amen.

Dimanche  25  Mai  2025

6e dimanche de Pâques année C ( Actes 15,1-2. 22-29)  (Apoc. 21,10-14.22-23)  (Jean 14,23-29)

Je commenterai la première partie de l’évangile d’aujourd’hui où le Christ nous parle de la Parole de Dieu. Si quelqu’un m’aime, dit le Christ, il gardera ma parole. C’est évident. Si on aime quelqu’un on fait attention à ce qu’il dit, on retient ce qu’il dit. Mais comment en arriver là ? Comment arriver à connaître Dieu, et à l’aimer ? Il est hors de notre atteinte. C’est vrai. Mais lui s’approche de nous. Depuis toujours il se révèle à nous, à Je travers les prophètes, à travers le Christ et son Evangile  et par l’Esprit Saint qui nous inspire chaque jour. Pourtant,  si à certains jours nous avons envie d’aimer Dieu et de garder sa parole parce que nous trouvons que c’est un Dieu bon, qui pardonne, un Père attentif à nos besoins, parfois nous rejetons sa parole trouvant   qu’elle nous dérange et nous empêche de mener notre vie comme nous le voulons.

Vais-je accueillir Dieu et sa parole ou les rejeter ? Il va falloir trancher. Il va falloir que je décide. Car Dieu n’entre pas en force dans nos cœurs. Il est Amour et en amour, on ne force pas. C’est moi qui vais décider d’accueillir et d’aimer ou non le Seigneur et sa parole. Aimer ce n’est pas se laisser emporter par une inclination ou se laisser aller à un attrait ; cela implique un choix libre et une décision de la volonté. Aimer Dieu, cela ne va pas tout seul. Quelquefois on l’accueille, quelquefois on le rejette. Il y a deux mille ans, il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu. (Jean 1,11) Et encore aujourd’hui, on ne l’accueille pas toujours.

Si, touchés par l’amour de Dieu, nous répondons à son amour, alors, nous accueillons sa parole. Et que va-t-il se passer ? Celui qui garde ma parole, dit le Seigneur, mon Père l’aimera.  Bien sûr, c’est normal, puisque la parole qu’il entend n’est pas de Jésus, elle est du Père qui l’a envoyé. Mais ce n’est pas tout. Jésus poursuit : nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons notre demeure. Et ça, ce n’est pas normal du tout. Qui sommes-nous pour que Dieu vienne habiter en nous ? Qu’il vienne de temps en temps éclairer notre intelligence ou enflammer notre cœur, ce serait déjà énorme, mais qu’il vienne en permanence habiter en nous, des êtres contaminés par le péché, orgueilleux, envieux, égoïstes, voilà qui est incroyable ! Voilà que le créateur de toutes choses nous aime au point de venir vivre avec nous, habiter en nous, cela dépasse tout ce que nous pourrions imaginer !

Et s’il vient s’installer en nous, qu’est-ce qu’il va faire ? Il va nous communiquer son Esprit qui nous enseignera tout et nous fera souvenir de tout ce que le Christ nous aura déjà dit. (Jean 14,26) Car tant que nous n’avons pas l’Esprit Saint en nous, nous ne comprenons pas comme il faut la parole de Dieu. L’exemple des apôtres dans l’évangile nous le montre bien. Méfiez-vous du levain des Pharisiens, leur dit Jésus (Mt.16,6) mais eux croient qu’il leur parle du ravitaillement en pain pour la journée. Lorsqu’il les invite à aller avec lui auprès de Lazare qui est mort, pour être témoins de sa résurrection, Thomas répond complètement à côté : Allons et mourons nous aussi avec lui. (Jean 11,16) Le Seigneur finira par leur dire : J’ai encore bien des choses à vous dire, mais vous n’êtes pas en état de les porter, quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière. (Jean 16,13) Si même les apôtres qui voyaient le Seigneur de leurs yeux et l’entendaient de leurs oreilles, n’arrivaient pas à comprendre sa parole, à plus forte raison, nous autres aujourd’hui. Sans l’Esprit Saint qui nous enseigne, nous ne comprenons pas grand-chose à la parole de Dieu. Mais dans l’évangile d’aujourd’hui, une fois encore, le Seigneur nous le  promet : L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom , lui, vous enseignera tout. En pénétrant en nous, l’Esprit nous fait avancer toujours davantage dans l’amour de Dieu et la communion avec lui. St Paul exprime cela dans une formule saisissante :Et nous tous qui réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, toujours plus glorieuse, comme il convient à l’action du Seigneur qui est Esprit. (2Cor. 3,18)

Et comme d’autre part cette parole n’est pas seulement une parole à comprendre par mon intelligence, mais une parole qui touche aussi mon cœur,  je ne suis plus le même après l’avoir entendue. Si j’apprends que Tokyo est la capitale du Japon, cela ne me change en  rien. C’est un savoir que ma mémoire va enregistrer et puis c’est tout.  Tandis que la parole de Dieu  va changer ma manière de vivre.  Face à la parole du Seigneur :  Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, (Jean 13,14), je ne vais pas me contenter de stocker cela dans ma tête, à côté du théorème de Pythagore et des règles d’accord du participe passé, je me retrouve  provoqué à mettre en pratique cette  parole. Parfois elle me comble et me remplit de joie. Mais quelquefois elle vient déranger mes projets et m’emmener dans une direction où je ne voudrais pas aller. C’est ainsi que la parole que le Seigneur envoie Jérémie annoncer au peuple, annonce des épreuves et des catastrophes. et pas du tout la paix et la prospérité espérées.  Résultat : tout le monde persécute le prophète qui, découragé, est tenté de tout plaquer : Chaque fois que j’ai à dire la parole, je dois proclamer violence et ruine. La parole de Dieu a été pour moi opprobre et raillerie tout le jour. Je me disais : je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom ; alors c’était en mon cœur comme un feu dévorant, je m’épuisais à le contenir sans y réussir. (Jer.20,7….)   Jérémie a résisté à la tentation de déserter.  La parole de Dieu qui était un obstacle à sa tranquillité, il n’a pas pu la rejeter. Pourquoi ? Il le reconnaît, il le constate : Tu m’as séduit, Yahvé et je me suis laissé séduire. (Jer.20,7)  Pourquoi acceptons-nous de nous compliquer la vie avec une parole dérangeante ? Parce que cette parole nous séduit et nous l’aimons,  même si nous voyons clairement l’inconfort de ses exigences, car l’Esprit nous fait voir encore plus clairement qu’il n’y a aucune autre parole qui lui soit supérieure. Un jour où beaucoup de disciples se retiraient, Jésus demanda aux douze : Allez-vous partir vous aussi ? Pierre répondit : A qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle. (Jean 6,68)

L’évangile d’aujourd’hui nous met au pied du mur : Sommes-nous vraiment convaincus que le point de vue de Dieu est le meilleur, qu’il sait, mieux que nous, quel est le mieux pour nous ? Ou sommes-nous assez bêtes pour croire que nous sommes plus malins que lui ?

Que retenir de tout cela ?

La Parole de Dieu est hors de notre portée. Mais le Seigneur nous donne son Esprit qui nous enseigne tout et nous fait comprendre cette parole. La  Parole de Dieu ne touche pas seulement notre intelligence, elle touche aussi notre cœur. Je ne suis plus le même après l’avoir entendue. Elle me séduit et je l’aime. Je suis poussé à la mettre en pratique. Même si cette parole me dérange. Les publicités commerciales ont beau essayer de me persuader que la savonnette machinchouette ou la voiture de tel type me donneront le bonheur, les idéologies et les programmes politiques ont beau essayer de me faire croire qu’elles seules sont capables d’apporter la paix au monde je vois bien que tout cela ne fait pas le poids. Les conflits incessants qui éclatent partout avec les malheurs, les désastres et les ruines qu’elles entraînent, démentent cruellement l’inanité et le mensonge de toutes ces prétentions. Et me revient en tête un passage du Deutéronome : Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois, et  ses coutumes tu vivras. Mais si ton cœur se dévoie, si tu ne m’écoutes pas, alors tu périras, … Choisis donc la vie pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, vous attachant à lui, car là est la vie.  (Deut. 30, 15…..19)

Dimanche  18  Mai  2025 5e dimanche de Pâques

(Actes 14,21b-27)  (Apoc.21,1-5a)  (Jean 13, 31-33a.34-35)

Je commenterai deux phrases de cet évangile : Maintenant le Fils de l’homme est glorifié et 

le commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Nous sommes le Jeudi Saint au soir. A la fin du repas au cours duquel le Seigneur a institué l’Eucharistie, et célébré la Pâque juive avec ses apôtres dont il a lavé les pieds, il leur fait ses adieux avant d’entrer dans sa Passion. Il vient de leur annoncer que l’un d’entre eux allait le trahir, ce qui les a profondément troublés. Et il poursuit : Maintenant le Fils de l’homme est glorifié. A quel  moment précis ce maintenant fait-il allusion ? Judas vient de sortir pour aller livrer le Seigneur  à ses ennemis, le processus de la Passion est enclenché, c’est à cela que le Christ fait allusion avec son « maintenant » Ce qu’il veut nous dire, c’est : Maintenant que la Passion a débuté,  le Fils de l’homme est glorifié, il est glorifié par sa passion.

Comment peut-on dire une chose pareille ? Dans sa Passion, est-ce que le Christ n’est pas humilié, vaincu ? Ses adversaires se sont emparés de lui, il est dépouillé de ses vêtements, battu, torturé et finalement il meurt cloué sur une croix. Quelle glorification y a-t-il là-dedans ? Pourtant à plusieurs reprises, Jésus parle de sa Passion comme de quelque chose de glorieux. Quelques jours auparavant, parlant de sa passion imminente, il avait dit à ses apôtres : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. (Jean 12,23) Pour comprendre que la passion du Christ est quelque chose qui le glorifie, il faut bien voir que contrairement aux apparences, ce ne sont pas les adversaires du Christ qui s’emparent de lui, mais lui qui se livre volontairement. Quelques jours auparavant il avait dit explicitement aux apôtres : Ma vie, nul ne me l’enlève, je la donne de moi-même (Jean 10,10). Il faut bien voir qu’il Il est monté à Jérusalem sachant ce qui allait lui arriver. Par trois fois, il avait annoncé à ses apôtres, qui n’y avaient rien compris, sa passion, sa mort et sa résurrection. C’est volontairement qu’il va laisser déferler toute la puissance du mal, du péché et de la mort. Mais tel un tsunami, la toute puissance de son amour infini va recouvrir toutes  ces forces du mal du péché et de la mort dont elle va triompher. Au moment où on le cloue sur la croix, il prie encore pour ses bourreaux : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. (Luc 23,34). Autrement dit : vous pouvez me tuer si vous voulez, mais moi je vous aime encore C’est là que la gloire du Christ se révèle. Son amour est plus fort que tout.

Voir dans la passion et la crucifixion un Christ humilié et vaincu par ses ennemis, c’est voir les choses à l’envers, un peu on  regarderait à l’envers un tapis. On ne verrait alors que des fils de toutes les couleurs, en désordre, mais on ne verrait pas le dessin que  composent tous ces fils. Par contre, si on voit bien clairement que dans la passion, ce ne sont pas les ennemis du Christ qui s’emparent de lui, mais lui qui se livre par amour pour nous, alors on voit la passion à l’endroit comme une victoire de son amour infini qui tel un tsunami a noyé les forces du péché et de la mort. La passion et la mort du Christ, loin de montrer un Christ humilié et vaincu montrent au contraire , et avant même le triomphe de la résurrection, un Christ triomphant par la puissance de son amour dont rien ne peut venir à bout. Avec la résurrection, la gloire et le triomphe du Christ seront complets puisqu’il aura vaincu le mal, le péché et la mort . Mais déjà avec la passion et sa mort sur la croix où son amour infini triomphe du mal et du péché, le Christ est glorifié.

Poursuivant son discours d’adieu, le Seigneur donne ses consignes aux apôtres, insistant sur le devoir de s’aimer : Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns

les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. Il ne s’agit pas ici d’aimer seulement ceux dont nous apprécions la compagnie parce qu’ils ont les mêmes idées et les mêmes goûts que nous. Il s’agit de nous aimer comme le Christ nous aime. C’est à dire sans sélectionner les uns et rejeter les autres. Dès le début de son enseignement, il s’en est expliqué clairement : il ne s’agit pas d’aimer ceux qui nous aiment seulement Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi Et moi je vous dis aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes. (Mt.5,43-46) Il s’agit d’aimer tous les autres, quels qu’ils soient. Il s’agit de vouloir ce qui est bien pour eux, de vouloir leur épanouissement. Et même d’avoir une préférence pour ceux qui sont en difficulté Jésus ne fréquentait pas tellement  les gens bien, les bons croyants. Au  contraire, il était toujours fourré avec les pécheurs, et beaucoup le lui reprochaient. Mais  il répétait sans cesse  : Je  suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs (Mt.9,17)

                                        C’était le sauveur, le SAMU spirituel. Le SAMU ne vient pas pour ceux qui sont en bonne santé mais pour les malades et les accidentés. Jésus répétait tout le temps Je suis venu pour chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19,10) Il n’aimait pas  les pécheurs parce qu’ils étaient des pécheurs, mais parce qu’il voyait au milieu de l’ivraie chez les voleurs, les alcooliques ou les femmes de mauvaise vie, le petit rien de bon grain qui subsistait au fond de leur coeur et à partir de quoi une conversion pouvait encore s’édifier

 Mais allons-nous être capables de nous aimer comme le Christ nous aime ? Oui parce que le Seigneur nous en rend capables : depuis le jour de notre baptême, nous sommes greffés sur le Christ, et parce que  à chaque messe à laquelle nous participons nous nous offrons et nous prions : Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer ces offrandes par ton Esprit pour qu’elle deviennent, c’est-à-dire pour que nous devenions le corps et le sang de JCNS, capables de nous aimer les uns les autres comme lui nous aime. Chaque messe nous christi-fie toujours davantage rend toujours  plus semblables au Christ toujours plus capables d’aimer comme lui.

Que retenir de tout cela ?

Oui, dans sa Passion le Christ est glorifié,  parce que ce ne sont pas ses ennemis qui se sont emparés de lui, c’est lui qui s’est livré, par amour pour nous offrant sa vie pour nous sauver et parce que dans sa Passion, son amour, dont rien ne peut venir à bout a triomphé du mal et du péché. Le matin de Pâques avec la résurrection , sa glorification sera complète puisqu’il aura triomphé du mal, du péché et de la mort. Mais déjà le Vendredi Saint le Christ est glorifié  il a vaincu le mal et le péché. D’où la célébration de la croix glorieuse, chaque année le 15 Septembre.

                    Le Christ nous demande de nous aimer les uns les autres comme il nous aime. Par nous-mêmes, cela nous est impossible, mais comme par le baptême nous sommes greffés sur le Christ et comme chaque messe à laquelle nous participons nous christi-fie toujours davantage nous devenons capables de nous aimer les uns les autres un peu comme le Christ nous a aimés. Peut-être n’arriverons-nous jamais à nous aimer les uns les autres aussi parfaitement que lui nous aime, mais ce n’est pas une raison pour  ne pas tout faire, pour apporter tout l’amour dont le Seigneur nous rend capables, à notre monde qui en manque si cruellement.

Dimanche 11 Mai  2025 4e dimanche de Pâques

(Actes 13,14,43-52)  (Apoc.7,9,14b-17)  (Jean 10, 27-30)

Mes brebis écoutent ma voix. Ce n’est pas les brebis qui découvrent leur pasteur. C’est le pasteur qui les appelle. Il les connaît. Il s’intéresse à elles. Du coup, elles écoutent sa voix et elles le suivent. Pour les auditeurs de Jésus qui étaient des agriculteurs et des éleveurs la parabole du Bon Pasteur était parlante. Pour nous qui sommes des citadins, cela ne nous dit pas grand-chose. Des bergers, des moutons, nous n’en voyons guère qu’à la télévision, dans la publicité pour les fromages de brebis ! C’est seulement au hasard d’un séjour en montagne, pendant les vacances, que parfois, nous découvrons, étonnés, les relations étroites des éleveurs avec leurs bêtes. Je vous ai déjà parlé de ce berger qui, ayant amené en train son troupeau de cinq cents têtes depuis la Provence jusque dans les Alpes, m’avait  rapporté : lorsque les agents de la SNCF ont fait descendre les bêtes sur le quai de la gare de Modane, j’ai vu tout de suite qu’il en manquait deux !!! Pour nous toutes les têtes d’un troupeau se ressemblent et de même qu’il nous parait incroyable que le berger puisse distinguer un mouton d’un autre mouton, de même nous avons de la peine à croire que le Seigneur puisse connaitre et s’intéresser à chacun des milliards d’hommes qui peuplent la terre. Sans compter que la majorité d’entre eux l’ignore ou l’offense.

Le plus souvent, sans oser l’avouer ouvertement, nous voyons Dieu comme une sorte de PDG d’une énorme multinationale à qui on ne peut pas demander de connaître chacun de ses employés personnellement. Pourtant, notre Dieu est un Père qui ne laisse de côté aucun de ses enfants. Pour chacun, il a des ambitions,  des projets et à tous il pardonne leurs errements. Il n’aime pas qu’on le craigne. Sans cesse,  au long des siècles, par la bouche des prophètes il apaise et rassure chacun : Ne crains pas, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi, dit-il en Isaïe,…. Parce que tu comptes beaucoup à mes yeux, que tu as du prix et que moi, je t’aime. (Isaïe 43,1,,4) Et lorsqu’il envoie son Fils achever la réconciliation et nous greffer sur lui, pour éviter de nous effrayer, celui-ci se fait tellement l’un de nous, qu’on a du mal à le reconnaître. Il est arrivé non pas entouré du décorum qui s’imposait, mais comme un petit bébé venu au monde à l’écart d’un village perdu, Bethléem, il a vécu ensuite dans un petit bourg inconnu, Nazareth,  et tout le monde le prenait pour un charpentier de village. Il n’a pas joué au Dieu avec nous. Il nous faudra longtemps pour comprendre,  St Irénée sera le premier à le dire clairement : Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu.

Il n’est pas venu pour les meilleurs, pour les justes, il le dit explicitement : je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs. (Marc 2,17) Il était toujours au milieu de tout le monde, avec n’importe qui, et souvent avec ceux qui étaient au plus bas de l’échelle sociale. Il a recruté ses apôtres parmi des pêcheurs du lac, des hommes sans grande instruction, et au grand scandale des bien-pensants, il était toujours fourré avec les pécheurs. D’ailleurs, il le dit et le répète : moi, je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19,10) La vie de Jésus nous le montre clairement : notre Dieu n’est absolument pas une espèce de PDG qui ne fréquenterait que les membres de son conseil d’administration ! Il s’intéresse à tout le monde.  L’Ecriture nous le redit constamment : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (2 Tim.2, 4) Et c’est pourquoi, il veille sur chacun et le guide tous les jours. Mais le croyons-nous vraiment ?

Si on nous demandait : quand est-ce que vous avez entendu la voix du Seigneur vous guider pour la dernière fois ? nous serions sûrement bien embarrassés pour répondre. Par contre si on nous demandait : quand est-ce que le démon vous a tenté pour la dernière fois ? nous arriverions beaucoup plus facilement à répondre! C’est vexant ! On dirait que nous croyons mieux au démon qu’au Bon Dieu ! Lorsque  nous faisons  quelque chose de mal, nous n’avons guère de difficulté à reconnaître que nous avons été poussés à  le  faire par une force qui ne vient pas de nous et nous reconnaissons : cela vient  du démon. Notre éducation chrétienne nous a appris à reconnaître les tentations, et à nous y opposer. C’est très bien, mais pourquoi, quand nous faisons quelque chose de bien,  ne sommes-nous pas capables de reconnaître que là aussi,  nous avons été poussés par une force qui ne vient pas de nous, pourquoi ne reconnaissons nous pas : Cela vient de l’Esprit de Dieu ?  Tout se passe comme si une mauvaise humilité nous persuadait que Dieu n’a pas de temps à perdre pour s’occuper de gens ordinaires comme nous. Qu’il s’occupe du  pape, des grands saints,  de personnes comme Mère Thérèsa des chrétiens d’élite, d’accord, mais qu’il s’occupe de gens ordinaires comme nous, cela ne nous parait pas envisageable. Ceci est complètement faux. A la fin de son séjour sur la terre, le Christ nous a clairement déclaré qu’il s’en allait (Jean 16,16 ) mais que désormais son Esprit prendrait le relais. Parlant de l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité, il confie aux douze : je prierai le Père qui vous donnera un autre Conseiller qui restera avec vous pour toujours. (Jean 14,16)       

                         Nous sommes obligés de le reconnaître : Il n’y a qu’une source de bien dans le monde, c’est Dieu. Alors si nous, qui  sommes des pécheurs, orgueilleux égoïstes, etc., nous arrivons à faire ou à dire des choses bien, il faut que Dieu soit avec nous et que, nous aussi,  nous soyons avec lui,  Donc,  lorsque nous disons ou faisons quelque chose de bien, peut-être que, sans trop nous en rendre compte, nous avons écouté sa voix et marché avec lui………………. Exactement comme les justes dans le récit du jugement dernier de l’évangile  de St Mt. Le  Seigneur  nous explique que lorsqu’il leur dira: Venez les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume…car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire…. Ils lui répondront : Seigneur quand nous est-il arrivé de faire cela ?  quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? (Mt.25,34…) Ils ne se sont pas rendus compte qu’ils suivaient la voix du Seigneur  et marchaient avec lui , quand ils faisaient ou disaient quelque chose de bien.

Tant mieux s’il nous arrive d’écouter la voix du Seigneur et de suivre ses conseils, sans nous en rendre compte. Ce serait tout de même mieux de nous en rendre compte. Que faire pour repérer la voix du Seigneur qui nous guide ? Je dirai deux choses. D’abord lui demander dans la prière Seigneur, que veux- tu que je fasse ? Fais-moi connaître ta volonté, comment veux tu que je réagisse  devant telle  situation qui se présente ? Et puis deuxième chose, prendre un moment tous les jours pour faire notre examen de conscience et voir : Qu’est-ce que j’ai fait de bien aujourd’hui, qu’est-ce que les autres ont fait de bien aujourd’hui ? Comme il n’y a qu’une source de bien dans le monde, Dieu, chaque fois que j’ai fait ou que quelqu’un a fait quelque chose de bien,  même  sans nous en rendre compte nous avons écouté sa voix et fait sa volonté.

Je vous ai déjà dit une fois ou l’autre que chaque fois que je venais célébrer la messe chez vous, j’étais fier d’offrir tout ce qui s’était vécu de bien  de bien dans vos familles pendant la semaine. Aujourd’hui,  au début de cette messe nous avons prié Avant de célébrer cette eucharistie reconnaissons que nous sommes pécheurs, très bien. Eh bien  maintenant réfléchissant à tout ce que nous avons fait de bien cette semaine prions : Avant d’offrir cette eucharistie, reconnaissons que nous avons écouté la voix du Seigneur et fait sa volonté. Si vous voulez, pendant quelques instants de silence, réfléchissons à tout ce que nous avons fait de bien et ensemble nous le présenterons au Seigneur.