Vincent Lascève

Pâques dimanche 20 avril ils courent…nous courons

Deux hommes courent vers un tombeau. Quelle idée de courir vers un tombeau ! Généralement on peut prendre son temps. Le mort ne risque pas de partir !

Mais justement, s’ils courent, c’est que Marie de Magdala s’est écriée, « ils ont enlevé du tombeau et nous ne savons pas où ils l’ont mis ». Alors ils courent…et même ils courent tous les deux ensembles. Pierre et Le disciple que Jésus aimait c’est l’Église qui court. C’est nous qui courons ensemble, en synodalité.

Le disciple que Jésus aimait qui est le plus jeune court plus vite que Pierre, il arrive le premier, se penche et voit les bandelettes posées, mais n’entre pas…

Pierre court, mais il est lourd. Le poids des ans certainement, un peu d’embonpoint accumulé ? Je crois que l’évangéliste veut nous dire quelque chose à travers cette course matinale, de notre difficulté à croire en la résurrection. Pour certains il faut du temps. En effet, Pierre s’en retourne chez lui après avoir inspecté le linceul et le suaire posé à part, tandis que l’autre disciple entre à son tour, il voit et il croit.

La course des disciples est une image de leur chemin vers la foi en la résurrection.

Pierre est lourd du drame de la trahison qu’il a vécu sous l’effet de la peur. En quelques instants il a renié l’engagement de sa vie. Et il a pleuré.

Le disciple que Jésus aimait, est resté jusqu’au pied de la croix. Il s’est engagé à prendre chez lui la mère de Jésus. Le disciple que Jésus aimait c’est l’image de « ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur [et] trouvent des forces nouvelles ; ils déploient comme des ailes d’aigles, ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer » Is 40,31.

Et toi qui es-tu ce matin ? Pierre ou le disciple que Jésus aimait ?

Si la résurrection est évidente pour toi, attend ton frère à l’entrée du tombeau. Humblement, aide le à faire son chemin.

Si comme Pierre tu as plus de mal, ne désespère pas, retourne en Galilée, retourne à la pêche…le Seigneur de l’espérance te rejoindra certainement.

Libre partage des participants…

Notre sœur la cendre 5 mars 2025

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Homélie Cendres 2025

Chers frères et sœurs,  

Ce matin j’ai fait un petit feu de buis dans mon jardin pour préparer les cendres !

Et lorsque les rameaux se sont enflammés j’ai pensé à ce grand feu que nous ferons dans 40 jours pour la vigile pascale, accompagnant les catéchumènes pour le grand jour de leur baptême.

Ça y est, nous y sommes, c’est le carême ! Le chemin de conversion qui nous conduira à Pâques s’ouvre aujourd’hui.  

En effet, dans un instant nous recevront un peu de cendre sur le front et nous entendrons la parole : Convertis-toi et crois à l’Evangile !

Notre sœur la cendre pour parler comme St François est bonne conseillère : elle nous dit tu vois ce que je suis, eh bien dans peu de temps tu seras comme moi. Autrement dit dépêche-toi de te convertir, de vivre l’essentiel car notre sœur la mort arrive vite !

Mais qu’est-ce que la conversion ?

La conversion, ou metanoïa, dans les Evangiles, « c’est un mouvement de retournement de tout l’être vers Dieu », comme quelqu’un qui de nouveau regarderait le visage de celui à qui il tournait le dos parce qu’il était fâché. Il s’agit non seulement de tourner son regard vers Dieu mais tout son être, c’est à dire revenir à Dieu de tout notre cœur, comme disait le prophète Joel dans la première lecture.  

Et c’est là que l’évangile que nous venons d’entendre peut nous aider. Nous sommes dans le sermon sur la Montagne dans l’Evangile de Matthieu. Jésus parle à ses disciples de ce qui est essentiel pour lui. Et s’il y a quelque chose qui est important pour Jésus c’est d’être vrai, et libre…Se libérer du regard des autres.

Jésus nous parle de l’aumône, le fait de partager avec ceux qui ont besoin, de la prière et du jeûne qui étaient à son époque les trois pratiques fondamentales de la religion juive.

Le Père nous voit dans le secret et le carême est fait pour être avec lui dans le secret du cœur.  

Mais comment revenir à lui?

Par la prière d’abord. La prière c’est regarder Jésus, le visage du Père, le regarder tellement pendant ces 40 jours que nous l’aimerons davantage et que nous lui ressemblerons à force de le regarder, alors se dissipera notre laideur et reviendra sur notre visage la joie d’être aimé. Comment le regarder ? En lisant


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une page d’évangile chaque jour et en contemplant sa manière d’être, de parler, d’agir, ou bien en contemplant une icône ou répétant pendant la journée une parole de psaume, une parole de l’Evangile qui exprime ce que nous portons dans le coeur…Je vous promets que si vous faites cela vous ne serez plus les mêmes à Pâques…Qui regarde vers Dieu resplendira…

Faire ainsi c’est revenir à Dieu de tout notre cœur, comme disait le prophète Joel, c’est déchirer son cœur et non pas ses vêtements.

Ensuite à chacun de voir ce qui sera meilleur l’aider

-Ce pourra être se libérer de ces réflexes qui viennent de la peur de manquer, ou de la peur du vide qui nous conduisent à nous remplir de ce qui nourrit mal : nourriture, informations, écrans, relations superficielles sur les réseaux. Cette peur fondamentale qui nous empêche si bien d’être en relation à Dieu : c’est le sens du jeûne, découvrir que je peux me remplacer tout cela par l’écoute de la parole (cf Mt 4,4)

l’aumône, c’est-à-dire le partage m’aidera aussi à revenir à Dieu, parce que lui-même est amour, don de soi, partage. Partager de l’argent, mais si on n’en a pas il y a encore beaucoup de richesses que l’on peut partager : un sourire, passer un coup de fil à une personne qui en a besoin, partager de son temps pour rendre service.

Tout cela fera grandir la joie dans ma vie.  

Amen


les trois regards de Jésus

Mc 10, 17-30

L’Évangile que nous venons d’entendre nous raconte une histoire de rencontre qui se termine mal entre Jésus et un homme riche. Ce qui conduit Jésus à nous dire que les richesses rendent très difficile l’entrée dans le Royaume de Dieu.

Pour nous guider dans cet évangile, je vous propose de nous laisser guider les trois regards de Jésus qui rythment ce passage.

Le premier regard de Jésus, c’est le regard pour cet homme qui accourt et s’agenouille devant lui alors que Jésus se met en route. Cet homme demande : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus ne lui permet pas de l’appeler bon, sans doute parce qu’il soupçonne derrière ce qualificatif, une forme de flatterie, une manière pour l’homme de s’attirer les faveurs de Jésus. Or Jésus ne veut jamais être obligé par personne, à quoi que ce soit. Jésus ne suit que la volonté de son Père. Il veut rester libre et répond : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements ». Et Jésus de citer parmi les dix paroles, celles qui concernent la relation au prochain, avec cette particularité : alors que ces commandements commencent par « honore ton père et ta mère », Jésus cite ce commandement en dernier. C’est comme si Jésus voulait changer la manière de voir la vie de cet homme. Cet homme a observé les commandements depuis sa jeunesse, il les a certainement reçus de ses parents et il s’adresse à Jésus de manière à chercher son affection, pour qu’il lui donne la recette pour « avoir la vie éternelle en héritage », comme il a reçu de ses parents les commandements et la richesse. Pour cet homme la vie éternelle est du même ordre que tout ce qu’il a reçu de ses parents, quelque chose que l’on peut posséder comme un héritage, quelque chose qui nous assure un avenir et des lendemains heureux.
Quelque part dans la vie de cet homme, la relation à ses parents, à l’héritage qu’il reçoit d’eux a pris la place de Dieu est devenue une idole dont Jésus veut le débarrasser.

C’est pour cela qu’il le regarde et l’aime. C’est parce que le don de la vie éternelle, est de l’ordre de l’être et non pas de l’avoir. La vie éternelle c’est connaitre ce regard de Jésus qui nous aime et nous libère !

Jésus a vu que cet homme est chargé comme un chameau de tout ce qu’il a reçu depuis sa jeunesse, que l’héritage reçu de ses parents, ses richesses qui auraient pu l’aider, sont pour lui un fardeau sur le chemin de la vie éternelle parce qu’elles ont pris la place de Dieu. Alors il l’invite à tout laisser pour que Dieu lui-même soit son unique trésor.

On pourrait objecter que cet homme devait avoir une vocation bien particulière et que tout laisser pour suivre Jésus est réservé à quelques-uns, et que cela ne nous concerne pas ! Pourtant le deuxième regard de Jésus vient nous montrer que cette invitation à tout laisser pour suivre Jésus nous concerne tous. « Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Qui possède des richesses ici ? Nous tous. C’est donc pour nous tous ce matin que Jésus dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu !Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Pourquoi est-ce que Jésus dit cela ? Pourquoi est-ce que les richesses rendent si difficile l’entrée dans le royaume de Dieu ?

Les richesses ne sont pas mauvaises en soi, elles sont des moyens que Dieu nous donne pour vivre les uns avec les autres, et lui rendre gloire par notre vie. Le problème c’est que nous préférons souvent les richesses à celui qui en est la source, les dons au donateur.

Or, le Royaume de Dieu, ce n’est pas posséder des richesses, ce n’est pas de l’ordre de l’avoir, mais c’est une relation d’amour, un échange de regard entre Dieu et nous. Les richesses que nous avons (les biens, les qualités, l’expérience, la réputation, le regard des autres, la sécurité, le confort, les projets) peuvent petit à petit prendre la place de Dieu dans notre vie, c’est-à-dire nous donner l’impression que nous avons de la valeur, que nous sommes quelqu’un, parce que nous les possédons. Nous pouvons faire un test : que devenons nous quand soudain nous perdons ce qui fait notre richesse, tel bien, tel poste, telle reconnaissance sociale, tel revenu. Si cela ne nous dérange pas, cela veut dire que nous n’y sommes pas attaché et que Dieu garde sa place dans notre cœur. Si au contraire cela provoque une tempête en nous, c’est que petit à petit cette chose avait pris la place de Dieu dans notre vie et nous empêchait d’entrer dans le Royaume ;

Dieu ne nous interdit pas de posséder des richesses et d’en faire profiter les autres, mais nous demande d’être vigilant à ce que ces richesses ne prennent pas sa place.

C’est difficile ? Oui et non. Oui parce qu’il n’est jamais facile de se détacher des richesses et non parce qu’il y a le dernier regard de Jésus : « Jésus les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Laissons-nous habiter, posséder parce de regard de Jésus qui est le trésor de notre vie et peu nous rendre libre par rapport à toutes les idoles que nous accumulons et qui nous empêchent d’entrer dans la joie du Royaume de Dieu. Nous sommes aimés de Jésus, infiniment, c’est la richesse des pauvres et cette richesse-là personne ne nous l’enlèvera jamais. Amen.

Dimanche 21 juillet 2024

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Dimanche 21  Juillet 2024

Les douze reviennent de leur toute première tournée missionnaire et retrouvent Jésus. Ils racontent comment les choses se sont passées. Ils ont probablement, guéri des malades, délivré des possédés, mais surtout ils ont annoncé un évangile, une bonne nouvelle. A cette époque, évangile était un mot communément utilisé pour parler de n’importe quel heureux évènement. Une naissance, un mariage, une bonne récolte, une victoire contre les ennemis, la guérison d’un malade étaient des évangiles, des bonnes nouvelles. Jésus et les apôtres annonçent une bonne nouvelle très spéciale : l’arrivée du règne de Dieu.  Les prophètes en particulier Isaïe l’avaient annoncé : quand le règne de Dieu arrivera, les aveugles retrouveront la vue, les boiteux marcheront droit, les lépreux seront purifiés, les sourds entendront, les morts ressusciteront, la bonne nouvelle sera annoncée aux pauvres (Isaïe 26,19 ;29,18 ; 35,5,6 ; 61,1….cité en Mt.11,3-6). Or tout cela se réalise avec Jésus. Les douze avaient été heureux de le proclamer au cours de leur première tournée apostolique et Jésus s’en réjouissait avec eux. Ils avaient envie de fêter cela ensemble. Mais le va et vient des gens qui se pressent nombreux autour de Jésus rend la chose impossible. Jésus invite alors les apôtres à s’en aller dans un endroit tranquille un peu à l’écart pour se reposer et fêter ça. Ils s’embarquent donc pour se rendre de l’autre côté du lac. Mais les gens devinant leur destination font le tour du lac à pied et en débarquant, Jésus et les douze trouvent une foule qui les attend.  

    Jésus bouleversé devant cette masse de gens qui cherche absolument un Maître qui pourrait les guider renonce au moment de détente qu’il voulait prendre avec les douze et se remet à enseigner la foule. Il souffre de voir tous ces braves gens trompés par les chefs de la synagogue, les prêtres et les pharisiens qui, poussés par l’orgueil, cherchent dans la religion un moyen de dominer les masses peu instruites. Au lieu de les conduire vers un Dieu d’amour, ils les enferment dans une multiplicité de rites minutieux dont ils se proclament les gardiens intransigeants, s’assurant ainsi prestige et autorité. Jésus s’efforce donc de remettre les choses en place. Reprenant l’authentique tradition des prophètes, il prêche l’amour et non les sacrifices (Osée 6,6) et substitue à une multiplicité de rites minutieux et compliqués, deux commandements : l’amour de Dieu et l’amour du prochain et rien de plus. A ces deux commandements se rattachent toute la Loi ainsi que les prophètes. (Mt.22,40) explique-t-il à ses auditeurs

Et cela reste vrai pour nous aujourd’hui.  Inutile de compliquer les affaires et de multiplier les rubriques et les subtilités. Notre Dieu est Amour. Ceux qui se réclament de Dieu, ceux qui veulent être chrétiens doivent respecter le   commandement d’amour. Et il n’y a rien à ajouter. Mais nous savons tous que ce n’est pas facile d’aimer et surtout de durer dans une disposition où on aime avec constance, jour après jour et pendant des années. Et puis, c’est quoi aimer ?  On peut aimer une chose ou une personne sans l’aimer d’amour. C’est ainsi qu’on peut aimer les haricots verts, un joueur de foot, ou tel ou tel écrivain. Mais aimer quelqu’un d’amour, c’est quoi ? C’est, en plus d’apprécier ses qualités, l’aimer à un point tel qu’on le fait passer avant soi, qu’on le met au-dessus de soi. Or ceci est contraire à la psychologie humaine la plus élémentaire : regardez un enfant dans son berceau, il essaie d’attraper tout ce qui est à sa portée et le porte à sa bouche, même son pied. C’est un fait, l’amour n’est pas un sentiment humain. Et on ne le trouve pas dans la nature.


Il vient d’ailleurs, d’au-delà de nous. C’est un don de Dieu qui est Amour et seule source d’amour. Comme nous sommes créés à l’image de Dieu qui est Amour, nous arrivons à aimer d’amour.  Grâce à Dieu, c’est le cas de le dire, partout on peut voir des époux qui s’aiment, des parents qui aiment leurs enfants et des enfants qui aiment leurs parents et des gens qui aiment leur prochain, parfois jusqu’à donner leur vie pour lui. Tout le monde connait l’histoire de Maximilien Kolbe. Mais ce n’est pas facile de se maintenir au niveau de l’amour, parce que l’égoïsme, nous pousse sans cesse à nous replier sur nous-mêmes.

Il s’agit donc de nous laisser emporter par le courant d’amour que le Seigneur met en nous. Et d’abord pour aimer Dieu. Mais Pourquoi aimer Dieu ? Parce qu’il est la source de la vie. Sans lui, nous ne serions pas là, et le monde qui nous entoure non plus ! De plus, Il veut partager avec nous tout ce qu’il a et tout ce qu’il est. Et sa bonté, sa patience, sa miséricorde nous obligent à une profonde reconnaissance. Il est toujours prêt à pardonner à passer par-dessus nos errances. Quand on voit ce qui se passe dans le monde…Comment fait-il ?    Un de mes amis aime à dire par manière de boutade: vous avez de la chance que ce n’est pas moi le Bon Dieu. A sa place, il y a longtemps que j’aurais fait la fin du monde. Le Seigneur, lui, a un parti pris d’amour et de miséricorde irrépressible. Rien ne le décourage. Oui, tu aimes tous les êtres dit l’auteur du livre de la Sagesse, et n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé. Et comment une chose subsisterait-elle si tu ne l’avais voulue ? Et comment conserverait-elle l’existence si tu ne l’avais appelée ? Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître, ami de la vie…………Tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se repentent … Tu juges avec modération…pour nous apprendre quand nous jugeons à songer à ta bonté et quand nous sommes jugés, à compter sur ta miséricorde. (Sagesse 11,23-26 ;12,18,22)

Mais comme Dieu est un Dieu qui aime les hommes, tous les hommes, sans exclure personne, et ceci, n’est pas une qualité qu’il aurait parmi d’autres, c’est ce qu’il est, alors, si je me mets à aimer Dieu, du même coup, je m’engage à aimer les hommes, tous les hommes, comme lui, sans exclure personne, tout en sachant que j’en suis incapable par moi-même, Cependant puisque Dieu est en moi depuis mon baptême, puisqu’il me communique sa vie, je peux commencer à aimer les autres, je n’arriverai probablement jamais à les aimer comme Il les aime, mais je peux et je dois avancer dans cette voie, en essayant de ne pas mettre de barrière sociale ni raciale, puisque lui n’en met pas, en essayant de pardonner toujours puisque lui le fait, en essayant de veiller sur le pauvre et le malheureux sur la veuve et l’orphelin  et de pratiquer la justice et le droit envers tous, puisque lui le fait.

Que retenir de tout cela ?

Jésus n’arrive pas à prendre un moment de repos et de détente avec ses apôtres qui rentrent de leur première tournée de prédication. La foule qui s’empresse autour de lui l’en empêche. Bouleversé en voyant la détermination et la ferveur de ces pauvres gens, Jésus,  saisi de compassion, se mit à les enseigner pour les sortir du formalisme desséché des prêtres et des docteurs de la Loi. Il veut ramener ses auditeurs et nous aussi aujourd’hui à l’essentiel : l’amour… et aux deux commandements qui résument tout : Aimer Dieu et aimer son prochain.


Mais l’amour, c’est mettre la personne qu’on aime au-dessus de soi, la faire passer avant soi, chercher son bien, son bonheur. Or ceci nous est totalement impossible parce que contraire à la psychologie humaine où spontanément, chacun ramène tout à soi. Mais créés à l’image de Dieu-Amour et greffés sur de même Dieu-Amour par notre baptême, nous en devenons capables et   l’Ecriture ose dire : On t’a fait savoir, homme, ce que Yahvé réclame  de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse et de marcher humblement avec le Seigneur ton Dieu. (Osée 6,9) Le Profitons de cette messe pour nous offrir au Seigneur. Avec le prêtre, dans la prière qui précède la consécration, demandons au Seigneur de sanctifier ces offrandes afin qu’elles deviennent, afin que nous devenions le corps et le sang de JCNS. Que cette messe nous christi-fie toujours davantage afin que nous soyons chaque jour davantage capables d’aimer comme lui.  


Promesse et accomplissement

4e dimanche de l’Avent (B), 24/12/2023 Église Saint Vincent de Paul à Lille

Les lectures de ce 4e dimanche de l’Avent, nous montrent l’accomplissement d’une promesse faite au roi David dans l’incarnation de Jésus, qui est maintenant imminente dans la liturgie et que nous célébrerons dès cette nuit.

Jésus Christ, nous dit St Paul dans la seconde lecture, est la révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence, mystère annoncé dans les écritures comme nous en avons un exemple dans la première lecture.

Arrêtons nous pour contempler ce diptyque, comme deux vitraux dans une cathédrale nous racontent la promesse et son accomplissement. Au passage nous nous reconnaitrons en David et trouverons un chemin à la suite de Marie.

D’un côté nous pouvons contempler le prophète Nathan qui se trompe, peut être aveuglé par la bonne volonté de David, puis qui donne du temps à la prière la nuit suivante et entend la promesse de Dieu comme un retournement de l’action de l’homme vers l’action de Dieu.

Le Seigneur t’annonce
qu’il te fera lui-même une maison.
Quand tes jours seront accomplis
et que tu reposeras auprès de tes pères,
je te susciterai dans ta descendance un successeur,
qui naîtra de toi,
et je rendrai stable sa royauté.
Moi, je serai pour lui un père ;
et lui sera pour moi un fils.


De l’autre nous voyons l’ange Gabriel qui délivre le message de l’accomplissement de la promesse tant attendue. Le Messie annoncer va prendre corps en Marie :

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »

D’un côté nous voyons David qui nous ressemble tant, qui fait des projets, qui paraissent bon en apparence, mais où se cachent un peu d’orgueil. David voudrait bien peut être se faire un nom en étant le bienfaiteur de Dieu, celui qui aura bâti le temple du Très Haut, celui dont le nom sera gravé dans la pierre…

Le prophète le remet en place en lui rappelant que c’est Dieu qui est le bienfaiteur et que tout ce que David a fait, ce n’est que parce que Dieu l’a choisi et protégé pour le bien de son peuple. Nathan rappelle à David que c’est Dieu qui a fait un nom à David et non pas son action propre.

Est-ce toi qui me bâtiras une maison
pour que j’y habite ?
C’est moi qui t’ai pris au pâturage,
derrière le troupeau,
pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.

J’ai été avec toi partout où tu es allé,
j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.
Je t’ai fait un nom aussi grand
que celui des plus grands de la terre.

De l’autre nous voyons Marie, que l’ange salue et appelle « Comblée de grâce ». Elle en est « toute bouleversée » et « se demand[e] ce que p[eut] signifier cette salutation. Elle est l’humilité même et sait bien qu’elle n’a aucun mérite à être nommée ainsi. Elle n’a probablement non plus aucune idée que son nom restera écrit dans l’histoire, elle qui dira à sa cousine « désormais tous les âges me diront bienheureuse ». Surtout, nous contemplons sa disponibilité à l’initiative de Dieu, « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » En cela est-elle la figure inverse de David. David projette et se projette, Marie accueille et se rend disponible.

D’un côté nous voyons David faire des plans de stabilité sur une comète : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » Il voudrait enfermer le Seigneur habite une maison solide, alors que le Seigneur est le Rocher spirituel, ce roc de souffle qui a conduit le peuple au désert en l’abreuvant. David n’a pas encore compris que le projet du Seigneur est en apparence infiniment plus fragile, mais en réalité beaucoup plus stable. La maison qu’il bâtit pour David, c’est une descendance de chair et de sang, qui sera stable parce qu’envahie par l’Esprit.

C’est une maison de souffle faite d’amour. Le psaume le dit : « c’est un amour bâtit pour toujours, ta fidélité est plus stable que les cieux »

De l’autre nous voyons Marie qui demande comment cette descendance de chair et de sang pourrait bien advenir en elle alors qu’elle ne connait pas d’homme. C’est le souffle qui fera tout cela. « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du très haut viendra sur toi »

Que retenir de tout cela frères et sœurs, sinon que nous sommes David et que par notre baptême nous pouvons vivre de la grâce qui a fait un corps à Jésus dans le sein de Marie.

Nous pouvons retenir que la promesse de Dieu est infiniment plus riche que nos projets à court termes et prendre le temps de la prière, comme Nathan, pour nous ouvrir aux projets du Seigneur.

Nous pouvons retenir que même si nous ne savons pas comment toutes ces choses merveilleuses vont se faire, nous pouvons déjà, comme de petits serviteurs dans la crèche devant Notre Dame, nous mettre à sa disposition « Voici le serviteur, la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. »

Rendre à Dieu ce qui lui appartient, baptême de deux enfants à la Bassée

Chers frères et sœurs,

Comme les dimanches précédents, l’évangile que nous venons d’entendre se situe dans le Temple, dans le cadre de l’affrontement verbal entre Jésus et ses adversaires après qu’il a chassé les vendeurs de ce lieu saint.

Aujourd’hui, ce sont les pharisiens qui s’entourent des hérodiens pour lui tendre un piège. Après des flatteries qui l’invitent à parler franchement pour dire la vérité sans se laisser influencer par personne, ils lui posent la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? ». La question est fléchée, les pharisiens veulent qu’il réponde oui ou non. S’il répond oui, il est un collaborateur de Rome et ne peut être le Messie. S’il répond non, les hérodiens, dont le pouvoir dépend des romains peuvent le dénoncer à eux.

Jésus comprend le piège et les démasque directement :« Hypocrites ! ». Puis il les renvoie à eux-même en les confrontant aux pensées de leur propre cœur : « pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? »

Ensuite, demandant qu’on lui montre une pièce de monnaie, il leur répond de manière pragmatique et néanmoins très profonde.

Pragmatiquement, en leur faisant sortir une monnaie et reconnaitre l’effigie de César dans l’enceinte du Temple, où les images humaines n’étaient pas permises, il leur fait reconnaitre qu’eux-mêmes utilisent la monnaie de César, et donc reconnaissent et vivent sous son pouvoir. En leur disant « rendez à César ce qui est à César » Jésus reconnait la légitimité du pouvoir politique qui a été remise par Dieu à une autorité terrestre pour organiser la société et promouvoir le bien commun. C’est le sens de la première lecture dans laquelle Isaïe affirme que c’est Dieu qui a remis un titre à l’empereur Cirus. Si le pouvoir politique est confié par Dieu, payer l’impôt à César n’est pas un acte d’idolâtrie.

Cependant de manière plus profonde, derrière l’affirmation « rendez à César ce qui est à César » Jésus veut dire également « ne rendez à César QUE ce qui est à César » c’est-à-dire l’organisation du bien commun. C’est le sens de l’affirmation « rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». Dieu est l’unique, qui seul mérite notre adoration. Dieu est le créateur auquel nous appartenons. Adorer les idoles de l’argent, du pouvoir, de l’orgueil, c’est refuser de rendre à Dieu ce qui lui appartient, nous-mêmes, qui sommes invités à rendre gloire à Dieu par notre vie.

En réfléchissant au sens des deux baptêmes de … et … dans quelques instants j’ai pensé à la lecture traditionnelle de cet évangile qu’on fait de nombreux pères de l’Église. Pour eux, il existe une autre monnaie frappée d’une image, cette monnaie c’est nous-même. Avant même notre baptême, nous partageons avec tous les humains d’être créés « à l’image de Dieu » (Gn 1,27) et de lui appartenir. Dieu a imprimé sa marque de fabrique en tout être humain, croyants de toutes les religions ou non. Mais cette image doit devenir visible par notre vie et cela c’est le propre des chrétiens. Nous sommes chrétiens pour rendre gloire à Dieu, le rendre visible par notre vie. Et celui qui nous permet de rendre visible l’image de Dieu, c’est Jésus, l’image du Dieu invisible (Col 1,15). Dans quelques instant la vie de Jésus va être déposée dans le cœur de ces enfants par le baptême. Vous parents, parrains et marraines prenez aujourd’hui l’engagement de prendre soin de la vie de Jésus en ces enfants. Cela implique de les aider à le connaitre progressivement par l’exemple de votre vie, par l’enseignement de la foi en famille, par la participation au catéchisme. Cela implique de les aider peu à peu à développer leurs talents et capacités humaines, à collaborer à la vie de l’Esprit Saint qui va venir demeurer en eux dans quelques instants. C’est une lourde responsabilité. Il s’agit de former non seulement des citoyens, qui rendront à César ce qui est à César, en cherchant le bien commun avec tous les humains de bonne volonté, mais il s’agit aussi de leur permettre de rendre à Dieu, ce qui lui appartient, la gloire de notre vie.

Et nous tous ici rassemblés demandons nous si nous rendons à Dieu ce qui lui appartient : nous-mêmes.

Amen.  

« Mon enfant, va travailler à ma vigne » 26e dim T.O. année A 1er octobre 2023, église Saint Benoit Labre

« Mon enfant, va travailler à ma vigne »

Dans un contexte de tension avec les chefs des prêtres et les anciens, après que Jésus a chassé les vendeurs du Temple, Jésus met en scène deux fils qui entendent cet appel. « Mon enfant, va travailler à ma vigne ».

Ce dimanche, laissons résonner dans notre cœur ses paroles : « Mon enfant, va travailler à ma vigne ».

Et demandons-nous quel type de fils nous sommes.

Pour Jésus, le premier fils, celui qui dit « je ne veux pas » ce sont toutes les personnes qui refusent d’abord de pratiquer la Loi, comme les publicains, les prostituées et les pécheurs, ceux qui ne fréquentent pas le Temple parce qu’il ne se considèrent pas dignes, mais qui un jour ont reçu la grâce d’une conversion, c’est-à-dire de recevoir la parole de Jean Baptiste comme annonçant la venue du Messie. Ils ont le cœur ouvert, peut être parce qu’ils ont senti l’impasse de leur propre vie, et ont senti la nécessité de recevoir le pardon de leurs fautes, la soif d’une vie libérée du péché.

Le second fils celui qui dit « oui Papa » mais qui ne va pas travailler à la vigne, ce sont les grands prêtres et les anciens, les pharisiens, tout ceux qui pratiquent la loi, tous ceux qui prient, mais dont les actes ne produisent pas de fruit de conversion (Mt 3,8). Ils ont refusé de croire à la parole de Jean Baptiste qui appelait à la justice et à la conversion de péchés. Ils restent cantonnés dans la sécurité apparente que leur donne la pratique de la loi, sans voir que le péché habite leur cœur par le sentiment de supériorité et les arrangements qu’ils font avec la justice.

Il ne s’agit pas pour Jésus de dire que la pratique religieuse est mauvaise et qu’il faudrait vivre comme les prostitués et les pécheurs en dehors de la loi. Non, mais il souligne combien les premiers sont ouverts à la grâce et les second lui sont fermés.

Et quel est le signe pour Jésus que la grâce nous a touché, que nous sommes proches du Royaume des cieux ? Ce sont nos actes. Pour Jésus les paroles, les prières sans les actes n’apportent pas le salut. « Il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur pour entrer dans le royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux » (Mt 7,21).

Alors ce matin, prenons conscience comme les hébreux dans la première lecture de la responsabilité de nos actes. Ils se révoltent un peu contre le prophète Ézéchiel parce qu’ils pensaient que tous leurs malheurs venaient de la faute de leurs pères. Ézéchiel leur dit que la vie ou la mort spirituelle dépend de leurs actes. Non pas de leur passé de juste ou de pécheur mais de leur conversion aujourd’hui.

La seconde lecture peut aussi nous permettre de vérifier où nous en sommes dans les relations avec nos frères et sœurs, où se vérifie toujours ou pas, notre conversion. « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. » le signe de la conversion, c’est l’humilité, l’ouverture aux intérêts des autres, les contraire de l’orgueil et de l’égoïsme ou de l’esprit de chapelle.

Le chemin de la conversion est long et jamais acquis une fois pour toute, mais sur ce long chemin, nous pouvons compter sur la grâce de Dieu, elle a touché les prostituées, les publicains et les pécheurs, elle ne demande qu’à se donner à nous en abondance.

Amen. 

Le pardon sans limite. 17 septembre 2023 – 24ème Dim. A – Mt 18, 21-35

« Je veux bien pardonner, mais il y a des limites ! » Combien de fois n’avons-nous pas pensé cela, lorsque quelqu’un commet une faute contre nous et qu’il recommence sans cesse. Nous sommes tentés de mettre une limite au pardon.

Pourtant Jésus est clair : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. » Ce qui veut dire, que Jésus nous demande de pardonner, toujours sans limite.

Entrer dans le par-don, c’est-à-dire renouer une relation avec quelqu’un par-delà l’offense qu’il nous a faite, est parfois un travail long et difficile, impossible à vue humaine. Mais si nous nous appuyons sur le pardon de Dieu ce n’est pas impossible.

Jésus nous fait passer par le chemin d’une parabole très parlante, que je transpose avec les valeurs monétaires d’aujourd’hui.

Souvent, nous sommes cet homme qui se met en colère et saute à la gorge de cet autre qui lui doit 6280 € (l’équivalent actuel de 100 pièces d’argent, c’est-à-dire 100 jours de travail au SMIC Net).  Nous exigeons la justice mais souvent notre justice s’exerce dans la colère et la violence habite notre cœur. Et souvent nous creusons davantage le fossé relationnel entre celui qui nous a offensé et nous.

Nous oublions qu’un jour, un Roi nous a remis une dette de 3 milliards 768 millions d’euros Ce qui correspond à 232 000 années de salaire au SMIC ! Ce Roi, c’est Dieu qui a eu compassion de tous et en Jésus s’est laissé clouer en croix en disant « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Nous oublions qu’à chaque instant nous recevons de lui la vie et les moyens de vivre, et qu’il fait pleuvoir la pluie sur les justes et les méchants, nous qui l’avons si souvent oublié ou renié dans le péché. Nous oublions qu’il nous pardonne en permanence, parce qu’il est Miséricorde au plus profond de son être, et que nous sommes invités comme lui à devenir miséricorde.

Nous oublions que Jésus nous a dit de prier Notre Père en disant : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. »

Si nous restons dans la colère, à ruminer sans cesse contre ceux qui nous ont fait du mal, à ruminer secrètement une vengeance, à salir leur réputation dès que l’on prononce leur nom dans une conversation, nous ne sommes plus dans la miséricorde, notre cœur devient dur et nous pouvons de nouveau être livrés à la torture de notre propre culpabilité, et souffrir pour nos propres fautes. Sur ce chemin nous ne connaitrons jamais la paix et la guérison du cœur.

Est-ce que cela veut dire que miséricorde exclut la justice ? « Il ne s’agit pas de deux aspects contradictoires, écrivait en 2015 le Pape François dans la bulle de lancement de l’année de la Miséricorde, mais de deux dimensions d’une unique réalité qui se développe progressivement jusqu’à atteindre son sommet dans la plénitude de l’amour.[1] Il ajoutait « Qui se trompe devra purger sa peine, mais ce n’est pas là le dernier mot, mais le début de la conversion, en faisant l’expérience de la tendresse du pardon. Dieu ne refuse pas la justice. Il l’intègre et la dépasse dans un événement plus grand dans lequel on fait l’expérience de l’amour, fondement d’une vraie justice.»[2]

Autrement dit, oui la justice est nécessaire pour vivre ensemble, mais elle n’est qu’une étape vers la Miséricorde. Il est fondamental pour les victimes que leurs agresseurs reçoivent une juste peine, mais la violence, la colère, une justice inhumaine n’apporteront la guérison ni aux victimes ni aux agresseurs.

Pardonner, n’est pas possible humainement. Il suffit pourtant de vouloir pardonner, pour que, peu a peu, la miséricorde qui est Dieu lui-même grandisse en nous. Souvenons-nous des milliers de pardons, petits ou très grands que nous avons reçus de Dieu. Prenons-en conscience pour que notre cœur redevienne miséricordieux. Et un jour nous découvrons qu’un pardon que nous pensions impossible est donné par la grâce de Dieu. Amen.


[1]  Bulle d’indiction du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde N°20 https://www.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/papa-francesco_bolla_20150411_misericordiae-vultus.html.

[2] Ibid, N°21.