Dans cette parabole, le Christ ne se présente pas comme n’importe quelle vigne, mais comme LA VRAIE vigne dont nous sommes les sarments. La vraie vigne. Qu’est-ce que le Christ entend par là ? La vraie vigne, c’est le Créateur, source de la vraie vie qui donne de bons fruits : le bonheur dans la paix la justice et l’amour, par opposition aux vignes empoisonnées qui donnent de mauvais fruits : souffrance et mort à travers l’égoïsme, l’orgueil, la violence, la haine et l’avidité dans la recherche des richesses Nous autres aujourd’hui quel genre de fruits produisons nous ? Sommes-nous assez perspicaces pour nous greffer sur la vraie vigne ou allons-nous chercher d’autres cépages ? L’état du monde qui nous entoure montre clairement l’urgence de faire le bon choix et les désastres qu’entraînent les mauvais choix. Dans cette parabole de la vigne, reprenant la recommandation pressante du Deutéronome, le Seigneur nous met au pied du mur : Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu et que tu aimes Yahvé ton Dieu, tu vivras…Yahvé ton Dieu te bénira. Mais si ton cœur se dévoie… vous périrez. …Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, vous attachant à lui, car là est ta vie. (Deut.30,15….) Et si déjà nous avons choisi Dieu, seule source de vie, encore faut-il que nous demeurions étroitement unis à lui, jour après jour, année après année, parce que, comme le dit si bien ce beau chant religieux malgache : Le cheminement des hommes sur la terre, au départ, cela vient de Dieu, chaque jour il nous rapproche de Dieu et à la fin il nous ramène chez Lui. ….Oui mais nous autres, aveugles, sourds, boiteux que nous sommes, allons-nous réussir à trouver la bonne route et arriver à bon port ? Nous sommes tellement maladroits, pécheurs… C’est vrai, mais nous en sortirons parce que Toi, Seigneur, Tu es pour nous la Voie, la Vérité, la Vie.
Ce qu’il y a de vrai sur la terre, cela vient de Dieu, cela nous rapproche de Dieu et cela finit par nous ramener chez Lui… oui mais les muets, les paralysés, les détraqués que nous sommes, est-ce qu’ils peuvent encore espérer cette vérité-là ? Nous sommes tellement maladroits, pécheurs…C’est vrai mais nous en sortirons parce que Toi Seigneur, Tu es pour nous la Voie, la Vérité, la Vie.
La vie des hommes sur la terre, elle vient de Dieu, chaque jour elle nous rapproche de Dieu et pour finir elle nous ramène chez Dieu…oui mais nos parents et nos amis malades ou défunts…Est-ce qu’ils peuvent encore espérer cette vie nouvelle ?…Nous sommes tellement maladroits, pécheurs…Oui mais nous en sortirons parce que Toi, Seigneur, Tu es pour nous la Voie, la Vérité, la Vie. (recueil de chants Hasina p.444)
De même que le sarments n’ont de vie qu’à partir de la vigne, de même nous n’avons de vie qu’à partir de Dieu, créateur de toute vie. Arrachés ou coupés du cep, les sarments ne sont plus que du bois mort. Séparés ou coupés de Dieu, nous ne sommes plus rien. C’est pourquoi le Seigneur nous recommande Demeurez en moi comme moi en vous. Par nous-mêmes malheureusement, nous ne pouvons pas nous joindre à Dieu et demeurer en lui. Il est Saint et nous sommes pécheurs. Entre
lui et nous, il y a une distance et une incompatibilité radicale. Mais lui franchit la distance et vient vers nous. Par son incarnation d’abord et par les sacrements de baptême, d’eucharistie et de confirmation ensuite, il nous donne sa vie et son Esprit. Désormais, nous pouvons demeurer en lui puisque lui demeure en nous. Mais il va falloir que nous soyons extrêmement vigilants à ne pas nous couper de lui, ne pas élaborer mes plans, mes projets en dehors de Lui, mais d’abord chercher ce qu’il veut, quels sont ses désirs et ensuite tout faire pour y répondre. Puisque c’est de Dieu Amour créateur que je reçois la vie, il s’agit de rester accroché à lui. Mes désirs, mes projets ne peuvent pas être meilleurs que les siens. Ste Thérèse de Lisieux en était tellement persuadée qu’elle disait : C’est ce qu’il veut que j’aime le mieux.
Mais cela ne va pas de soi. bien que le Seigneur nous ait prévenus : en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire, nous sommes toujours tentés d’en faire à notre tête, décidant par nous-mêmes de ce qui est bon ou mauvais, rejetant toute intervention extérieure, même celle de l’amour de Dieu que nous accusons de limiter notre liberté. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas juger par nous-mêmes, cela veut dire simplement que notre jugement ne doit jamais rejeter le point de vue du Seigneur. Chaque fois que ce n’est plus le Seigneur et son amour, mais l’orgueil et l’égoïsme qui dirigent les talents et l’intelligence des hommes, le pire et à craindre. Lorsqu’on se sépare de la vie, on ne peut plus que glisser vers la mort. Cela commence par les conflits et la mésentente dans les familles. Dans les affaires, chacun cherche à écraser les autres. Le progrès ne vise plus le bonheur et le bien être des personnes, mais l’augmentation du profit et du chiffre d’affaires. La finance et l’argent passent avant l’homme. En politique internationale, on voit se produire les mêmes aberrations. Les états trouvent des sommes colossales pour constituer des armées énormes, un armement considérable tandis que leurs peuples stagnent dans la pauvreté, que les hôpitaux sont sous-équipés et les écoles incapables de scolariser les enfants.
Une phrase de la 4° prière eucharistique de la messe m’a toujours frappé, qui dit :Tu as créé l’homme à ton image et Tu lui as confié l’univers, afin qu’en te servant , toi son créateur, il règne sur la création, ce qui laisse entendre que si on s’écarte de Dieu, ça va coincer.
Aujourd’hui beaucoup de familles sont ravagées, des couples brisés, des jeunes et des enfants à la dérive, pour de multiples raisons, mais peut-être principalement parce qu’on veut se libérer d’un idéal chrétien trop exigeant et le remplacer par des idéologies fantaisistes à la mode. Combien de personnes sont déséquilibrées ou collectionnent les dépressions parce que les valeurs fondamentales de la personne ne sont plus reconnues. Si vous ne savez plus que notre vie vient de Dieu et retourne vers Dieu, vous n’êtes plus connectés au réel, vous êtes dans l’inconscient, en plein Alzeimer spirituel.
Que retenir de tout cela ?
Demeurez en moi. Telle est la recommandation du Seigneur pour nous aujourd’hui. Ce serait absolument impossible, s’il n’était déjà en nous. Mais le baptême, l’eucharistie et la confirmation nous communiquent sa vie et son Esprit. C’est pourquoi il peut nous dire : Demeurez en moi comme moi en vous. Du fait que je demeure en vous, c’est tout-à-fait possible pour vous de
demeurer en moi. Accrochez vous à moi pour ne pas partir à la dérive. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit.
L’évangile nous met ensuite sérieusement en garde : en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Combien de familles ravagées, de couples brisés, d’enfants et de jeunes à la dérive, combien de guerres, de massacres et de malheurs dans notre monde parce qu’on a rejeté le Christ trop exigeant pour adopter des idéologies prétentieuses mais qui n’ont jamais produit que malheurs et ruines.
Enfin l’évangile d’aujourd’hui nous donne de solides motifs de confiance et d’espérance puisque le Père, en bon vigneron, veille sans cesse à tailler les sarments que nous sommes pour que nous portions beaucoup de fruits. Ce qui fait la gloire de mon Père, nous dit le Christ c’est que vous portiez beaucoup de fruit. Quelles que soient nos faiblesses, nous pouvons donc avancer avec confiance. Si le Seigneur est avec nous, qui donc sera contre nous ?